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PSA prêt à racheter 10% de ses propres actions : plus que jamais nationaliser !

Article Vivelepcf, 20 avril 2013

La direction du groupe PSA Peugeot-Citroën a mis à l’ordre du jour de l’assemblée annuelle des actionnaires, le 24 avril prochain, le rachat de 10% des actions de son propre capital.

Soi-disant dans le « rouge », PSA trouve 340 millions d’euros, non pas pour maintenir l’appareil de production en France, encore moins pour investir, mais pour enrichir les actionnaires et faire remonter à terme le cours en bourse.

C’est proprement scandaleux, alors que 8.000 salariés doivent être mis sur le carreau !

Entre 1999 et 2011, PSA avait déjà distribué au total 3 milliards d’euros à ses actionnaires sous forme de rachats d’actions et autant en dividendes, dont 450 millions en 2011, pourtant année de « crise ».

La vérité éclate encore un peu plus nettement :

PSA utilise et exagère la crise pour accélérer aujourd’hui les restructurations, les suppressions de site industriel et d’emploi en France, les délocalisations, pour maximiser ses profits de demain. (Lire la suite…)

PSA : c’est le moment de nationaliser ! Et de renationaliser intégralement Renault !

Vivelepcf, 11 septembre 2012

 

C’est le moment, la « valeur » boursière de PSA, 2 milliards d’euros, représente moins de 20 avions de guerre Rafale !

Sans surprise, François Hollande, après l’indignation, fait le choix de l’impuissance devant le plan de casse de 8000 emplois à PSA et la fermeture de l’usine Citroën d’Aulnay. Un rapport d’expert, de complaisance, vient habilement soutenir sa position : il critique la stratégie de la direction mais juge la restructuration inéluctable. Le gouvernement va s’appliquer à aménager le plan en reclassant des personnels dans les entreprises publiques, en abondant les primes de départ etc.

Et pourtant, les mêmes politiciens, de tous bords, n’ont cessé, durant toute la campagne, de proclamer leur volonté de redresser l’industrie en France.

Et bien ils le peuvent !

Aujourd’hui, le nouveau gouvernement fait le choix de valider la politique du tout profit des actionnaires de Peugeot, comme hier, le gouvernement précédent a délivré des aides publiques, directes et indirectes, aux capitalistes du secteur. Renault, dont l’Etat reste l’actionnaire de référence mais dont les profits sont absorbés à 85% par le privé, a impulsé la politique de délocalisation et de casse industrielle en France.

Une lutte nationale peut imposer d’autres choix à ces hypocrites, à commencer par le retrait pur et simple du plan de « restructuration » de PSA.

Les capitalistes de l’automobile doivent rendre l’argent des aides publiques reçues.

La concurrence destructrice organisée par l’UE, sur la base de l’exploitation des travailleurs de chaque pays, n’est pas une fatalité. Notre peuple a déjà dit NON. Faisons-le respecter !

L’industrie et l’industrie automobile en particulier sont des priorités nationales? Oui ! Alors gagnons la nationalisation des deux entreprises centrales, dont dépendent les équipementiers et sous-traitants, qui structurent des bassins d’emploi entiers, avant qu’il ne soit trop tard !

C’est le moment ! La capitalisation boursière de Peugeot-Citroën est tombée à 2,25 milliards d’euros. C’est 20 fois moins que le coût de l’avion de guerre Rafale ! Et nous devons exiger que sur son importante trésorerie, PSA rembourse la collectivité.

Historiquement, la nationalisation, après l’expérience de la Libération, n’a rien à voir en France avec les opérations de renflouement momentané par l’Etat des trusts comme General Motors aux Etats-Unis.

Un rapport de force existe pour, par la lutte, par l’intervention des salariés, se débarrasser des intérêts privés, gagner d’autres choix industriels : la réponse aux besoins face à la logique du profit.

Exigeons la nationalisation de PSA et la renationalisation intégrale de Renault ! (Lire la suite…)

Plan de casse à PSA : préparer la lutte nationale pour l’industrie automobile en France

Vivelepcf, 12 juillet 2012

C’était un secret de polichinelle. La direction de PSA

a, comme prévu, attendu la fin de la période électorale pour dévoiler son plan de suppressions de poste et la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois. Seul le nombre d’emplois directs supprimés excède les prévisions les plus autorisées : 8000 en France, dont 3500 à Citroën Aulnay et 1400 à Citroën Rennes. PSA charge la barque, peut-être pour se laisser une petite marge de rétractation en cas de trop grandes difficultés politiques.

Personne ne peut être dupe du tableau financier apocalyptique présenté par la direction pour justifier ses coupes sombres. Elle a dû elle-même reconnaître que la fermeture d’Aulnay est préméditée depuis 5 ans. La conjoncture n’a pas changé au point de faire basculer le groupe de 600 millions d’euros de bénéfices en 2011, dont un tiers redistribué aux actionnaires, à des centaines de millions de pertes au premier semestre 2012. Les fils sont gros. Derrière, il y a des choix de gestion que la CGT, notamment, dénonce.

Ainsi, l’alliance atlantique conclue cette année avec le trust US General Motors (Opel en Europe) est lourde de conséquences économiques et politiques. Il conduit PSA à abandonner son premier marché à l’export, l’Iran (458.000 véhicules vendus l’an dernier, presque 20% des exportations). C’est la première cause du recul du chiffre d’affaires au 1er semestre 2012. Dans la durée, il est clair que PSA suit Renault  et engage un vaste processus de déplacement de ses sites de production et de ses foyers de profits, hors de France.

On mesure au passage la vanité du concept « d’interdiction des licenciements boursiers » mis en avant dans le programme de François Hollande (notion par ailleurs dangereuse sur le fond : il n’y pas de bons licenciements capitalistes !). Les capitalistes savent se créer des pertes quand ça les arrange pour mieux maximiser leurs profits plus tard ou ailleurs.

Le nouveau gouvernement est confronté à un défi politique majeur. Elu, à « gauche », sur un projet de « redressement industriel », il doit tenir aux yeux de l’opinion une posture d’opposition au plan de PSA donnant un semblant de résultat.

Il ne lui est pas possible de suivre le parler-vrai d’un Lionel Jospin, avouant en 1998 son choix de la non-intervention dans la fermeture de l’usine Renault de Vilvorde en Belgique.

Il ne peut pas reprendre le double-langage de Sarkozy. Au contraire, il ne peut que charger son héritage. C’est bien pour cela que PSA a laissé passer les élections. Sarkozy s’était montré habile. Il n’avait pas hésité, déjà, à dénoncer la désindustrialisation automobile, la délocalisation par les groupes français de productions aussitôt réimportées. Mais ce discours n’avait servi qu’à justifier l’attribution d’aides publiques massives : 6 milliards d’euros de prêts avantageux en 2009, 1 milliard d’euros de prime à la casse en 2010. Elles se sont aussitôt retrouvées dans les profits des constructeurs puis dans les dividendes des actionnaires sans que leur stratégie en soit du tout modifiée.

Quelles pistes alors pour le nouveau gouvernement et son ministre de pointe, Arnaud Montebourg ? Pour notre part, communistes, nous ne manifesterons aucune complaisance pour des effets d’affichage, de volontarisme, destinés en fait à conduire les salariés et l’opinion à la résignation.

PSA doit retirer son plan, un point c’est tout. Il n’est pas question de négocier, en connivence avec le licencieur, une limitation du nombre de suppressions d’emploi, un quota de nouveaux « emplois jeunes », une participation financière à la reconversion du site d’Aulnay, pas question de laisser attribuer pour cela de nouvelles aides publiques, même distribuées au nom de la recherche-développement… Le rôle des autorités publiques n’est pas d’aménager le plan de suppressions d’emploi pour le rendre socialement plus acceptable. Déjà, le PDG de la SNCF se dévouerait pour reprendre certains personnels de PSA. Le comble : la Commission européenne se dit sensible au problème de l’emploi industriel en France. Halte à l’hypocrisie !

Sur la base de ses orientations fondamentales en faveur du capital, le gouvernement de gauche n’ira pas plus loin que ce manège, sans lutte déterminée dans le pays.

Un rapport de force potentiel considérable existe pour imposer d’autres choix, d’importantes possibilités de mobilisation d’abord au sein de l’entreprise PSA, dans l’ensemble du secteur automobile, puis au niveau des bassins d’emploi menacés, enfin dans le pays tout entier en rapport avec l’importance d’une industrie historique.

Le patronat et l’idéologie dominante vont s’appliquer à isoler les travailleurs les uns des autres. Ils sont prêts à tout pour « radicaliser », extrémiser une partie des salariés, notamment ceux qui restent à PSA Aulnay, de façon à les couper de ceux des autres sites.

Pourtant toute l’entreprise est menacée. Les ouvriers de Citroën Rennes sont directement frappés : les 1400 suppressions programmées suivent les précédentes saignées. Ceux de Peugeot Sochaux savent, par expérience, qu’ils ont toutes les raisons de redouter que leur tour arrive. On sait déjà comment PSA va chercher à opposer les salariés de Vesoul, ceux d’Aulnay, voire ceux d’Opel sur les localisations des futurs centres logistiques.

L’unité s’impose aussi avec les salariés sous-traitants, premiers attaqués depuis des années, comme avec ceux de Renault qui ont inauguré, dans la souffrance, la stratégie du capital français automobile. Cette stratégie a fait passer en 10 ans notre industrie, l’une des seules au monde à maîtriser toutes les phases de conception et de production, d’un des plus grands exportateurs nets à une situation de déficit structurel.

Communistes, nous entendons travailler à ce rassemblement dans l’action à partir des propositions de rupture qui en sont les conditions. Il n’y a rien à gagner à négocier les contours du plan anti-« social » ou de ceux qui vont suivre ! L’Etat, le gouvernement sont pleinement responsables.

PSA doit rendre les aides publiques reçues depuis des années, de toute sorte. Elles s’élèvent à un tel montant que le groupe PSA saura être sensible à la pression.

L’Etat doit montrer le bon exemple. Le changement, c’est commencer maintenant par renverser la gestion de Renault, dont l’Etat est toujours l’actionnaire de référence, par virer Carlos Ghosn. L’entreprise, sous contrôle public, a été précurseur dans les délocalisations contre l’emploi en France, pour les actionnaires privés. Le processus doit être inversé.

Il faut rompre avec l’ordre capitaliste européen qui ruine les peuples, avec le libre-échange à outrance. Les capitalistes peuvent exploiter pour dix fois moins cher les ouvriers roumains que les Français. La monnaie unique, l’euro, comme les communistes l’ont dénoncé dès le départ, sert à la fois à exacerber la concurrence dans la zone euro et à permettre aux capitalistes d’exploiter à vil prix les salariés de l’UE, hors zone-euro.

Les catastrophes sociales que préparent les grands groupes capitalistes français exigent de remettre ces débats en avant, dans la suite du rejet à 55% par notre peuple de la « constitution européenne » en 2005.

En début de quinquennat, PSA, Renault, Sanofi, Total espèrent faire passer à moindre coût leurs restructurations. Le gouvernement espère limiter les dégâts politiques et préserver son engagement fondamental pour l’UE du capital.

Communistes, avec les salariés de l’automobile, dans l’intérêt du peuple travailleur, nous oeuvrons à une lutte globale pour mettre en échec le plan de casse de PSA.