Brève, vivelepcf, 21 avril 2014

Des camarades du PCF d’Amiens ont exprimé leur vive condamnation avec la décision des maires, adhérents du PCF, de Camon et de Longueau, de rejoindre l’exécutif, comme vice-présidents, de la Communauté urbaine d’Amiens.

Nous reproduisons en bas de cet article pour information leur déclaration.

L’élection des présidents et exécutifs des communautés de communes, d’agglomération ou des communautés urbaines (future « métropoles ») constituent un véritable 4ème tour des élections municipales après les élections des maires.

Le fait que les conseillers communautaires aient été pour la première fois élus directement (par un « fléchage » peu compréhensible sur les bulletins de vote aux municipales) – et non plus par les conseils municipaux – ne change rien à l’éloignement de ces responsables vis-à-vis des populations et du suffrage universel.

Pourtant, les intercommunalités n’ont cessé de voir leurs prérogatives, leurs moyens, leur influence politique augmenter, jusqu’à devenir prédominants, au détriment de la démocratie communale.

Dans ce contexte de recul démocratique organisé, d’opacité, les tractations politiciennes vont bon train. Les collusions entre droite et « gauche », sur fond de large consensus voire d’interchangeabilité des équipes et des programmes, se réalisent.

Un « sans étiquette » a été élu à la tête de la Communauté urbaine de Lille avec l’aval d’une partie de la droite, majoritaire, et de Martine Aubry. Gérard Collomb (PS) garde la présidence de la Communauté urbaine de Lyon avec le soutien d’une large frange des élus de droite (avec aussi les félicitations du maire PCF de Givors mais pas celles des élus PCF de Vénissieux).

A Bordeaux, grand seigneur, Alain Juppé et sa large majorité de droite ont laissé des places de présidents au PS, aux Verts mais aussi une au PCF.

A Amiens, Alain Gest, UMP, a été ravi d’octroyer à deux maires PCF une vice-présidence  de la Communauté urbaine dont il vient de prendre le contrôle.

Pourtant les exécutifs des communautés d’agglomération ne pas des institutions « techniques » (« au delà des clivages »), mais bien des gouvernements locaux ! Comment des élus PCF peuvent-ils concevoir une participation à l’application – loyale – de la politique de la droite (la question se pose aussi ailleurs pour la politique du PS) ? Qu’obtiennent-ils en échange ?

Notre parti, le PCF, vient de subir un lourd recul électoral en influence et en élus. Malgré ses militants, il a subi le vote sanction de la gauche au pouvoir. Il a certes payé les illusions semées par le Front de gauche sur un changement en 2012. Il continue de payer la perte d’identification de ses positions et de sa forme d’organisation historiques. Dans ce cadre, l’institutionnalisation de son appareil, les alliances sans principes auxquelles elle conduit (comme à Paris dès le 1er tour derrière les sociaux-libéraux Delanoë et Hidalgo) coûtent très cher.

Voilà maintenant que certains élus PCF sont prêts à gérer les institutions intercommunales avec la droite !

Nous comprenons et partageons l’indignation de nos camarades amiénois. Ces compromissions ne peuvent être ni tues, ni tolérées au sein du Parti!

 

La direction du PCF de la Somme se compromet avec l’UMP! http://www.cedricmaisse.fr/
L’équipe de l’Aube nouvelle et les communistes de la cellule Jean Petit d’Amiens condamnent avec la plus grande fermeté la décision des maires PCF de Camon (Jean-Claude Renaux) et de Longueau (Colette Finet) de rejoindre l’exécutif UMP d’Amiens-Métropole.
Ainsi Jean-Claude Renaux a tenté de justifier l’injustifiable à la radio ce jour :
« - Camon, troisième commune de l’agglomération, Longueau, deuxième commune de l’agglomération, donc, de ce point de vue là, en dehors de tout critère politique, c’est normal qu’elles aient leur place dans l’exécutif de la métropole.  » (France bleu Picardie 18 avril 2014)
Jean-Claude Renaux fait partie de la direction départementale du PCF de la Somme mais il ne fait pas de politique. Pour lui, seuls les poids démographique et économique des communes détenues par des maires PCF comptent. Surtout pas de politique ! Participer à la gestion de notre agglomération sous la direction du député UMP, et maintenant président d’Amiens-Métropole, Alain Gest ne lui pose aucun problème ! Pour lui la gestion d’Amiens-Métropole ne relève que de décisions techniques. Pourquoi veut-il donc être élu dans ce cas ? Qu’il laisse faire les services qui appliquent bien sagement les directives européennes sur notre territoire…Par ailleurs a-t-il lu le programme politique de l’UMP ? Alain Gest a participé par exemple à la manif amiénoise s’opposant au mariage pour tous !
Mais Jean-Claude Renaux ne s’arrête pas là :
« - Quand on est dans un exécutif, c’est comme dans un conseil des ministres. Voilà on est partie prenante dans un travail d’équipe… » (France bleu Picardie 18 avril 2014)
Les ministres d’un gouvernement sont nommés de façon cohérente à l’issue de la définition d’une majorité par un vote aux élections présidentielles et législatives. Ce n’est pas pareil à amiens-Métropole ! Jean-Claude Renaux a fait un choix qui ne respecte pas les objectifs ni de son parti le PCF, ni du Front de gauche ! Colette Finet s’est présentée aux électeurs comme tête de liste d’un rassemblement de la gauche à Longueau. Peut-elle représenter ses électeurs tout en siégeant dans un exécutif de droite ? Nous pensons qu’elle va trahir, à coup sûr, leurs intérêts de par le fait même de la cogestion avec l’UMP !
« Lorsqu’on a des désaccords, on les exprime là où il faut les exprimer, poursuit Jean-Claude Renaux, et puis ensuite, évidemment, on porte la parole commune une fois que les débats sont tranchés, on se doit de les porter. » (France bleu Picardie 18 avril 2014)
Que vont peser 2 vice-présidents PCF en face de 13 de droite. Jean-Claude Renaux nous explique donc qu’il va devoir approuver, mettre en œuvre et justifier une politique de droite ! C’est tellement inacceptable que le PS par la voix de Thierry Bonté en arrive à dire :
« - Je ne dirais pas qu’ils se vendent mais au fond il va bien falloir évidemment qu’ils votent les budgets parfois sans doute en contradiction avec ce qu’ils ont voté lors de la mandature précédente.  » (France bleu Picardie 18 avril 2014)
Comme d’habitude, le PS n’ose pas dire franchement les choses. Les élections cantonales se préparent déjà avec un partage des candidatures entre le PCF et le PS, notamment en ce qui concerne le canton de Camon… Jean-Claude Renaux et Colette Finet font une politique de notables. Ils espèrent tirer des avantages de la majorité de droite pour leur commune respective. Ils veulent, au passage, continuer à toucher les indemnités de vice-président…
Les élus communistes et plus largement de la gauche à la métropole vont devoir entrer en contradiction avec ces vice-présidents s’ils veulent respecter leurs convictions notamment au moment du vote du budget. Ils n’en auront probablement pas le courage.
Tout cela est dans la continuité de la gestion du précédent président d’Amiens-Métropole, le « socialiste » Gilles Demailly. Colette Finet, qui reste donc vice-présidente à l’eau et assainissement, a augmenté les tarifs de l’eau chaque année (+ 8% sur 6 ans) et a supprimé une tournée de ramassage hebdomadaire des ordures ménagères. Elle a approuvé entre 2008 et 2014, avec Jean-Claude Renaux, toutes les privatisations, augmentations de tarifs, subventions aux entreprises… décidées par le PS.
À présent, ces deux dirigeants du PCF de la Somme vont pouvoir continuer la même politique d’austérité en compagnie de la droite. Pour eux, cette politique menée indifféremment par la gauche ou par la droite est la seule possible. Quelle imagination !
Nous avons dénoncé avec constance, entre 2008 et 2014, leurs options politiques antisociales. En acceptant d’entrer dans l’équipe d’Alain Gest, ils ne font que suivre leur pente naturelle.
Nous refusons donc d’être associés à cette hideuse dérive qui explique en partie pourquoi le Front de gauche ne parvient pas à convaincre les électeurs de le soutenir (car Jean-Claude Renaux et Colette Finet sont bien au front de gauche en tant que membre du PCF) Ce genre de compromission tend également à justifier le « tous pourris » tant entendu qui alimente une abstention grandissante ou même, malheureusement, le vote d’extrême-droite !