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Succès de la présentation du texte alternatif le 11 novembre 2012

Quelle perspective pour le PCF avant le 36ème congrès ? « Ni abandon, ni reniement, un Parti résolument communiste dans l’affrontement de classe » ! 

Dimanche 11 novembre 2012, plus de 120 camarades ont participé à la réunion de présentation du projet de texte alternatif pour le 36ème congrès du PCF. Ils représentaient 35 sections de 25 fédérations du PCF (02, 03, 13, 21, 24, 33, 37, 38, 42, 54, 58, 59, 60, 62, 69, 70, 75, 78, 80, 84, 91, 92, 93, 94, 95).

Membres du Conseil national, premiers signataires du texte alternatif, Corinne Bécourt, Emmanuel Dang Tran, Fabienne Debeauvais, Claude Fainzang, Dominique Negri ont explicité la démarche commune. Frédéric Bernabé, secrétaire de la Fédération de la Haute-Saône a adressé, depuis Cuba, un message de soutien. Eric Jalade, secrétaire de la fédération du Tarn, empêché par une initiative locale prévue de longue date, a pris des nouvelles en direct de l’évolution des travaux. Christian Tabaglio, de la fédération de Meurthe-et-Moselle, empêché, était représenté par ses camarades de la section de Jarny.

De nombreux camarades étaient excusés, notamment du sud-ouest et sud-est où des réunions régionales sont programmées.

L’assemblée s’honorait de la présence, à l’espace librairie, de l’historien américain Roger Keeran, co-auteur de l’ouvrage « Le socialisme trahi, les causes de la chute l’Union soviétique » (éditions Delga). Communiste des Etats-Unis, il a salué l’esprit de fraternité de nos échanges, entre camarades de tous âges, ancrés dans la classe ouvrière et le monde du travail.

L’assemblée a adressé des vœux de prompt rétablissement à Henri Alleg, atteint en juillet dernier d’un AVC. Dans toute son action pour la poursuite du PCF, c’est Henri qui a attiré notre attention sur l’étude des camarades américains.

La journée s’est déroulée en deux temps. Le matin, sous des angles différents, Dominique Negri, présidente de séance, Anthony Crézégut, Jean Baus et Emmanuel Dang Tran ont exposé les objectifs de la démarche commune pour le PCF et son avenir. Ensuite, une discussion s’est engagée dont sont sorties plusieurs propositions d’amélioration du texte proposé.

Anthony Crézégut a mis en parallèle le processus de transformation-effacement du PCF dans le Front de gauche avec la stratégie appliquée dans les pays d’Europe, contre les résistances communistes, sous la houlette du Parti de la gauche européenne (PGE), subventionné par la Commission européenne et présidé par… Pierre Laurent.

On retrouve mis en avant les mêmes positionnements, l’illusion de la réorientation de la BCE par exemple ou la priorité aux problématiques sociétales. Le PGE impulse dans chaque pays une recomposition politique associant des éléments issus de la social-démocratie, des gauchistes et des « communistes transformés ou repentis ». Syriza en Grèce est le meilleur exemple de ces deuxièmes fers au feu de la social-démocratie, prêts à suppléer leur maison-mère et, surtout, étouffant le mouvement communiste. La même stratégie adopte des formes différentes selon les pays, selon les résistances communistes. La direction du PCF, après le 1,9% de la candidate de la gauche populaire et antilibérale en 2007, a tenté le modèle allemand « Linke » de création d’un autre parti, dont le partenaire socio-démocrate à la Oskar Lafontaine aurait été Mélenchon. Les communistes français, animés notamment par notre appel « Pas d’avenir sans PCF » (lancé alors par la fédération de la Haute-Saône et la section de Paris 15ème) ont mis en échec ce projet. Depuis, toujours avec Mélenchon, la direction du PCF s’est rabattue plutôt vers le « modèle » espagnol, plus ancien, Izquierda Unida, « gauche unie », le Front de gauche, avec la constitution d’une organisation chapeau qui supplante le Parti à tous les niveaux, positionnements, élections et structuration tout en le laissant exister sur un mode mineur. Dans les pays où les directions des partis communistes sont restées fidèles à leur raison d’être, comme le Portugal ou la Grèce, le PGE soutient et subventionne des organisations de « gauche » anti-communistes.

Cette dimension internationale aide à comprendre les enjeux profonds de notre congrès et du combat des communistes français pour défendre et faire vivre leur Parti. La question de la rupture avec le PGE est notamment une des propositions du texte alternatif.

Jean Baus, responsable de la section du PCF de Jarny en Meurthe-et-Moselle, ancien responsable syndical et communiste dans la sidérurgie a donné un autre éclairage sur notre démarche. Les derniers hauts-fourneaux de Lorraine, à Florange, sont menacés de fermeture. Devant cette situation présente, Jean est revenu sur l’histoire des luttes depuis 35 ans pour défendre la métallurgie lorraine, sur le rôle de l’organisation communiste au cœur de l’entreprise, sur la victoire concrète qu’a représentée la nationalisation, durement gagnée en 1981, aussi sur la suite de la lutte, après la nationalisation, contre les choix gouvernementaux en faveur du capital, notamment ceux des socialistes.

Au Conseil national du PCF du 13 septembre, le rapporteur, Patrice Bessac, justifiant les « transformations » du Parti voulues par l’équipe dirigeante, a affirmé que les militants communistes avaient été des « moutons », que les adhérents étaient aujourd’hui des « chats » qu’il fallait réunir « en troupeau » (nous citons !). La question n’est pas que de réparer l’insulte faite à des générations de camarades, mais de montrer, ainsi que le fait Jean Baus, comment l’organisation (vraiment) communiste permet au militant de porter une perspective révolutionnaire, de grandes luttes nationales, dont il a participé à la définition collective, jusqu’au cœur de l’atelier, du quartier. A propos des « transformations du PCF », notre texte alternatif comporte une partie proposant la reconstitution du parti de classe et de masse, en fait du Parti communiste.

Jean Baus a enfin proposé que notre texte porte une initiative de campagne nationale d’action immédiate : une pétition pour un programme de nationalisations démocratiques :

Nationalisation des secteurs clefs de la production industrielle, à partir de l’exemple d’actualité emblématique de l’automobile

Conquête et reconquête des grands services publics nationaux par la renationalisation intégrale (le cas échéant municipalisation dans un cadre de coopération nationale), le rétablissement des statuts et des principes du service public, avec le refus de l’application des directives européennes

Nationalisation du secteur financier.

Cette proposition a été jugée extrêmement opportune par la salle et enrichie par plusieurs interventions. Il a été décidé de compléter le texte alternatif dans ce sens.

Les camarades de l’Allier ont notamment lu un message de Jean-Pierre Fournier, communiste et dirigeant syndical agricole, soulignant l’importance de demander la nationalisation de la grande distribution et d’intégrer, dans le rejet de l’UE et de l’OMC, les préoccupations des paysans.

Emmanuel Dang Tran a rappelé l’esprit de notre démarche. Depuis le 32ème congrès, il s’agit d’utiliser la contradiction de la mutation-liquidation organisée par la direction. Il s’agit d’utiliser les « textes alternatifs » pour faire entendre et développer le rejet de ce processus.

Mais cela rentre dans la démarche plus globale qui la nôtre, celle de militants dans les entreprises et les quartiers, de responsables de cellule, de section, de fédération: continuer à développer les repères politiques qui permettent de défendre, faire vivre, renforcer le point de vue et les organisations communistes dans la lutte des classes, malgré la ligne nationale d’effacement. Parce ce que c’est une nécessité.

Notre texte pour le 36ème congrès se situe dans la continuité de ceux du 33ème, « Remettons le PCF sur les rails de la lutte des classes », du 34ème, « Faire vivre et renforcer le PCF », du 35ème, « Plus que jamais, face au capital, notre peuple a besoin du PCF ». Il prolonge également l’appel « Pas d’avenir sans PCF » . En 2011, notre proposition de candidature a obligé la direction à maintenir la fiction de candidature Chassaigne comme faire-valoir de Mélenchon et du Front de gauche.

Continuer à rassembler des communistes, à revitaliser des cellules et des sections, à donner une réponse communistes aux attentes de jeunes et de salariés, de syndicalistes, plus nombreux à rechercher les positions et l’organisation communistes. Voilà plus que jamais notre objectif avant un nouveau congrès « coup de force » de la direction liquidatrice.

En réponse à plusieurs questions, Emmanuel a expliqué que, cette année contrairement au 34ème congrès de 2008, la fédération du Pas-de-Calais ne pourrait pas être partie prenante du texte alternatif. Sa direction n’est pas demandeuse. Elle a opéré un revirement sérieux par rapport aux positions historiques des militants du département en s’alignant, dans le Front de gauche, avec Pierre Laurent, derrière Mélenchon. Dans sa réponse, Corinne Bécourt a invité à rejeter sans ambages les calculs des groupes et personnalités qui essaient de tenir pour ce congrès une posture « identitaire » pour mieux faire le jeu du Front de gauche et de leurs intérêts : les trotskystes de Mr Oxley passés de l’entrisme au PS à l’entrisme au PCF, les amateurs de la navigation à voile et à vapeur, soutiens un jour de Bové (Barabazange), de Braouézec (Karman), tous du Front de gauche… le plus souvent élus sur des bases opportunistes… Ne laissons pas d’espace à la diversion !

Notre texte porte une analyse claire du Front de gauche que plusieurs intervenants ont explicitée à partir de leurs expériences locales. Il ne s’agit évidemment pas de nier l’engouement, même très relatif et éphémère, correspondant à une vraie attente, que le FdG a pu rencontrer par défaut, notamment parmi certaines catégories.

Le FdG n’est pas une simple alliance électorale, qui serait d’ailleurs sans intérêt vu la qualité des « partenaires », mais une tentative de recomposition politique, de composition d’une social-démocratie de secours, effaçant le PCF et ses positions. C’est le nouveau moyen trouvé, après les collectifs anti-libéraux, par la direction du Parti pour parfaire son travail de reniement. Le résultat est déjà la dépendance vis-à-vis d’une personnalité maastrichienne, mitterrandienne : Mélenchon. Même sur le plan électoral, le bilan pour le PCF est très négatif avec la perte de la moitié des élus communistes, conseillers régionaux et députés.  Une organisation parallèle supplante le PCF. Obligée de maintenir le nom PCF, la direction essaie de la contrôler comme des garde-chiourmes un troupeau.

Pour nous, il est hors de question de rentrer dans ce jeu, de jouer les « identitaires communistes », les alibis, dans le Front de gauche qui est destiné à nous tuer. Le bilan du Front de gauche, parallèle à celui des reniements sur le fond de la direction du Parti, c’est d’avoir privé les luttes, le mouvement syndical des perspectives de rupture que le PCF aurait dû fournir, d’avoir rabattu sur une perspective électoraliste, renvoyant tout sur 2012 (Poste, retraites…) et des positions d’accompagnement.

Il faut dire stop !

Le Front de gauche alterne ou cumule les vociférations gauchistes et les positions de fond réformistes : ces deux postures opportunistes à « gauche » sont précisément celles que combat depuis sa naissance le PCF.

Là-dessus, notre texte de congrès sera le seul à être clair !

Avant ce débat, Dominique Negri, avait présenté le texte suivant l’ordre de ses parties.

Notamment, elle a présenté notre analyse de la nouvelle manifestation de la crise globale du capitalisme, qui ne peut être regardée comme une « crise financière », une crise des « excès financiers du capitalisme ». Elle a insisté sur les nouvelles menaces impérialistes.

En France, le retour de la gauche au pouvoir ne modifie pas les choses sur le fond, avec des cadeaux d’un montant inédit annoncé au profit du capital, depuis 1999 et les « 35 heures ». Mais la pédagogie de la résignation à « gauche » marche à plein. Le Front de gauche en porte une grosse part de responsabilité.

Dans le débat, de nombreux points ont été mis en avant. Entre autres, les camarades cheminots ont mis en garde devant les différents scénarios de privatisation et de démantèlement du service public, avec ou sans réunion de RFF et de la SNCF. Des camarades ont attiré l’attention sur la crise de la démocratie bourgeoise, de plus en plus discréditée, recourant de plus en plus à l’extrême –droite. L’absence des positions communistes de lutte pèse gravement. Le schéma ultra-présidentialiste derrière l’icône Mélenchon a été très négatif.

Il a été aussi question d’écologie. Les dégâts et les menaces que le capitalisme porte sur les conditions de vie sur la planète sont instrumentalisés par lui-même pour développer de nouveaux marchés, pour entretenir un catastrophisme fédérateur derrière ses intérêts. Le Front de gauche rentre pieds joints dans cet aspect de l’idéologie dominante.

Les intervenants, à plusieurs reprises, ont insisté sur la nécessité pour les communistes, pour le PCF, de porter une perspective de rupture, de retrouver la nôtre, celle du socialisme au 20ème siècle. Il a été décidé de rappeler et remettre en discussion dans le texte ce que le mouvement communiste a défini ainsi et dont il doit toujours être l’héritier.

L’assemblée s’est séparée autour d’un pot fraternel, dans l’atmosphère de camaraderie qui résulte de la force de notre parti. Bon courage a été souhaité à l’équipe qui finalise d’ici le 17 novembre notre texte alternatif, un texte qui doit nous être utile pour longtemps !

 

Congrès du PCF : mes critiques sur le projet de base commune. Eric Jalade – Fédération du Tarn

Conseil national du PCF du 13 octobre 2012, intervention d’Éric Jalade, fédération du Tarn

Je dis cela, en découvrant le texte depuis hier, avec une première lecture attentive depuis lors.

Je partage évidemment, comme vous, l’ambition initiale, à la fois d’avoir un texte qui fasse événement – sous forme pourquoi pas d’un manifeste – et qui parle à notre peuple et aux communistes, au vu des enjeux.

Il y a, heureusement, des paragraphes et des idées dont les développements me semblent utiles, pertinents et nous rassemblent, nous sommes tous adhérents au PCF …

J’ai entendu quelques camarades, ce matin parler d’un « texte qui a du souffle » … Je ne partage pas cet avis, je vais essayer de m’en expliquer. Il y manque, selon moi, un souffle révolutionnaire, à la hauteur des souffrances de notre peuple qui est écrasé par le capitalisme.

D’abord quelques mots sur le style.

Ce texte me donne trop souvent l’impression d’une écriture ampoulée, parfois confuse ou redondante, émaillée de références dont on pourrait se dispenser et qui n’apportent rien à la cohérence et à la précision du propos (« quelle humanité voulons-nous être ? », p.12 – « le tranquille autochtone seul face aux barbaresques menaçants » ; un « lieu essentiel du faire peuple » p.10 ; « nous voulons écrire la saison deux » , p.28 …).

Évidemment, ces remarques ne sont pas exhaustives.

Je centrerai l’essentiel de mes remarques sur le fond.

On relève une prédominance des thématiques idéologiques issues de la mutation, impulsée par Robert Hue il y a déjà une quinzaine d’années, avec le succès que l’on connaît… Ces thématiques font une part prédominante, me semble-t-il, aux questions sociétales, au détriment des questions sociales, en s’éloignant du marxisme, alors que nous vivons une crise terrible du capitalisme, en France comme en Europe : 9 millions de pauvres, 5 millions de chômeurs, travail partiel, bas salaires, retraités dans des situations de grande détresse et de grande pauvreté …

Ce sont ces questions-là qui préoccupent notre peuple, pas les « faux débats » montés et agités par les médias dominants comme autant de contre-feux pour masquer la dureté de la situation sociale et détourner l’attention des questions fondamentales et de la lutte des classes.

Je ne prendrai qu’un exemple, la mise sur le même plan du « patriarcat » et de la domination capitaliste dans la société française du début du XXIe siècle m’interroge vivement.

Selon moi, ce texte ne parle pas suffisamment aux classes populaires, en raison de son approche et de sa cohérence (ou plutôt de sa confusion) idéologique.

Ce discours peut peut-être concurrencer le PS ou EELV pour tenter de séduire la petite et moyenne bourgeoisie (pour ne pas dire les « bobos »), mais il ne me semble pas forcément de nature à convaincre ou à (re)conquérir les classes populaires, ce qui est notre fonction historique. Nous sommes historiquement le « parti de la classe ouvrière » – et nous devons viser des alliances de classes – évitant ainsi le « solo funèbre » (pour reprendre la formule de Marx).

Comme cela a été dit, le mouvement des retraites de 2010 est absent du texte, alors que cela a été une lutte d’ampleur historique, certes conclue par une défaite, mais encore faut-il tenter d’en tirer les enseignements et en faire l’analyse.

Je veux bien admettre que ce type de texte ne vise pas à l’exhaustivité et n’a pas la dimension d’un programme. Néanmoins, il manque des axes programmatiques et des batailles – avec des mots d’ordres rassembleurs – nous permettant de mettre notre parti en mouvement et par là même d’entraîner notre peuple dans de grandes luttes.

Il manque, dans la philosophie du texte, nombre de fondements théoriques qui aident à la compréhension du réel, du monde tel qu’il est – la référence au marxisme, la perspective du socialisme, notre rapport à la classe ouvrière et plus largement au monde du travail, pas seulement aux « individus ».

Pour prendre un exemple simple, Bernard Arnault ou les prétendus « pigeons » sont autant des individus que les travailleurs victimes des plans de licenciements – dans le privé comme dans le privé – ou les salariés qui subissent la répression patronale.

L’antagonisme entre les forces du capital et du travail est extrêmement violent et avec la crise, il s’accentue terriblement dans cette période.

Sur les nationalisations, je relève, qu’il y a à nouveau, très timidement, le mot, mais comment pourrait-on ignorer ce qui est en train de devenir une aspiration populaire et une revendication syndicale. Cette question mériterait que nous impulsions de grandes batailles politiques dans la durée, elles correspondraient évidemment à la nécessité de reconstruire un appareil productif que la grande bourgeoisie démantèle aujourd’hui sur le territoire national.

Ainsi, nous pourrions agir, en défendant constamment les services publics qui continuent d’être attaqués (voir Budget 2013) et les statuts des personnels, pour des avancées progressistes et des nationalisations démocratiques dans les secteurs de l’eau, de l’énergie (EDF-GDF), l’industrie automobile (PSA, Renault), dans l’agroalimentaire, l’industrie pharmaceutique …

Par ailleurs, je voudrais indiquer mon désaccord sur l’articulation entre les batailles nationales et la dimension européenne.

L’Union Européenne n’est pas définie comme ce qu’elle est, c’est à dire un outil au service du capital avec des institutions qui corsètent les peuples, laminent les droits des travailleurs et empêchent l’expression démocratique.

L’outil qu’est le PGE, complètement intégré à l’appareil de l’Union Européenne, ne permet pas de se défendre – et pour cause ! – face aux attaques que l’UE porte aux acquis sociaux et aux droits des peuples.

Le bilan de la construction européenne est largement vécu négativement par l’électorat populaire, tout comme la mondialisation et ses corollaires. L’expérience concrète de notre peuple – austérité, casse, depuis des décennies, de pans entiers de notre industrie – se traduit par un rejet croissant de l’intégration européenne. Peut-on faire comme si cela n’existait pas? Nous ne pouvons pas continuer dans ce déni. Ce serait en outre courir le risque que cette colère populaire soit plus encore récupérée et détournée par les fascistes et l’extrême droite xénophobe.

Sur le plan international, il manque là encore des axes d’intervention et de mobilisations concrètes en faveur de la paix et contre l’impérialisme et notamment l’OTAN – Proche-Orient, Syrie, Iran, Israël, Afrique … – comme notre parti a pu l’impulser de manière remarquable tout au long de son histoire. Nous devrions agir pour la sortie de la France de l’OTAN, en faveur du désarmement (y compris unilatéral) ce qui serait là, pour le coup, un vrai changement en matière de politique de défense. Il y a, sur l’état du monde, une vision idéaliste et qui n’analyse pas correctement les rapports de force actuels, les rivalités inter-impérialistes, et surtout la politique de l’impérialisme américain et ses responsabilités actuelles dans les conflits et les guerres.

Sur la question du parti et du Front de gauche.

Il manque un vrai bilan sur la dernière période. Je voudrais me faire l’écho d’une inquiétude qui existe, celle de l’effacement du parti, au profit d’un « Front de gauche » qui se transformerait peu à peu en parti.

La question de la visibilité de notre parti dans la vie publique, dans les médias est une question qui est largement posée. D’autres composantes du front de gauche avancent nettement dans le sens de la transformation de celui-ci en parti …La poursuite du front de gauche, sous sa forme actuelle risque d’aboutir à la constitution d’un parti, subornant le PCF à celui-ci, de surcroît dans le cadre institutionnel du Parti de la Gauche Européenne.

Notre parti doit donc impulser des batailles avec l’ambition d’avancer vers des ruptures décisives, d’abord à l’échelle de notre pays. Le cadre national demeure un cadre pertinent d’intervention car, c’est, je crois d’abord à l’échelle nationale que les ruptures révolutionnaires peuvent s’opérer (toute l’histoire depuis l’époque moderne le démontre, notamment celle de notre pays, ou si l’on regarde aujourd’hui du côté de l’Amérique Latine).

Enfin, le texte fait référence à la figure de Jaurès, à juste titre. En revanche, il ne fait nullement référence à celle de Lénine …

Donc, Jaurès, oui, bien sûr, mais sans oublier Lénine !