Compte-rendu du débat à la fête de la section du PCF Saint-Quentin 5 juillet 2015.

Entre un spectacle de magie et un concert, au milieu des stands politiques et associatifs, la section du PCF de Saint-Quentin organisait, lors de sa traditionnelle Fête des Libertés, dimanche 5 juillet 2015, un débat sur la Sécurité sociale. Plus de 80 personnes y ont assisté. L’occasion était le 70ème anniversaire de la création de la Sécu, à la Libération, sous l’impulsion du ministre communiste Ambroise Croizat. La volonté politique était de développer les luttes pour défendre cet acquis social fondamental menacé par les politiques d’austérité. Introduisant les débats, Emmanuel Dang Tran, membre du Conseil national du PCF, a évoqué la situation de régression ultime en Grèce où les patients doivent amener eux-mêmes leurs anesthésiques avant leur opération, où les nourrissons sont gardés en otages dans les maternités tant que les familles n’ont pas réussi à rassembler l’argent des prestations non remboursées. Il a dénoncé l’hypocrisie de Hollande qui ose placer, devant le Panthéon, ses contre-réformes sous le patronage de la Résistance alors qu’il continue violemment à détruire une conquête immense issue du Conseil national de la Résistance. Une intéressante exposition le rappelait dans les allées. Il a aussi insisté sur l’attachement à la Sécu, les mobilisations de masse de 2010 pour les retraites, ce dernier mois dans les hôpitaux parisiens de l’Assistance publique contre le plan Hirsch visant à rendre plus invivables encore les conditions de travail des personnels. Mettre en cause la retraite des vieux travailleurs, les allocations familiales, le droit de se soigner pour gonfler les profits capitalistes, avec le Pacte de responsabilité de Valls par exemple : les gouvernements successifs sont en grande difficulté pour le faire passer. Le projet de loi Touraine en fait aussi la démonstration. Alice Bernard, dirigeante du Parti du Travail de Belgique, a exposé l’état des luttes, très similaire à la France, dans son pays. Elle a insisté sur la notion fondamentale de salaire différé, de la partie socialisée du salaire, ces soi-disant « charges » dont le patronat veut s’emparer au nom de la « compétitivité ». Olivier Tournay, conseiller municipal de Saint-Quentin, a rendu toutes ces batailles encore plus concrètes. Ancien ministre de la santé, le député maire de droite de Saint-Quentin, candidat aux régionales, porte une responsabilité personnelle dans cette politique de casse de l’hôpital notamment. Représentant direct du lobby des assurances, il sait pourquoi et pour qui il détruit le financement solidaire de la Sécu. Localement, Saint-Quentin souffre durement de la désertification médicale. Les zones franches urbaines ont aggravé la situation. Au lieu de défendre et recréer des centres de santé, avec des médecins salariés, accessibles à tous, la municipalité laisse faire la diminution de l’offre et subventionne à grands frais des maisons de santé « libérales » qui ne correspondent ni aux besoins ni à l’attente de nombreux praticiens. En réponse à plusieurs interventions de l’assistance, Corinne Bécourt, secrétaire de la section de Saint-Quentin a exhorté à la lutte, sous les applaudissements, à ne pas tomber dans les pièges du système cherchant à opposer les uns aux autres les travailleurs avec ou sans emploi, les précaires, les pauvres et les moins pauvres quand 40 milliards d’euros nouveaux sont prélevés sur les dépenses publiques et sociales pour être attribués aux plus riches et aux capitalistes. Un autre concert a suivi le débat. Pas d’opposition au contraire entre la détente et la lutte à la Fête des Libertés ! Chez des communistes fiers de l’être ! Car la lutte pour eux, c’est la santé !