Repris du site http://pcf-paris15.over-blog.com

Le secteur entreprises de la section du PCF Paris 15 organisait le 4 avril une réunion sur la « réforme ferroviaire » (RF). Des camarades et sympathisants de 5 sites SNCF, des camarades de la RATP, de La Poste, de l’AP-HP, de l’éducation nationale, de la Jeunesse communiste… y ont participé.

Matthieu Bolle-Reddat (MBR), secrétaire du syndicat CGT des cheminots de Versailles, avait bien voulu introduire la réflexion avec un objectif : montrer la gravité de la « réforme ferroviaire », pour la SNCF mais aussi pour le pays, faire l’état des lieux des conditions de mobilisation et de convergences pour la mettre en échec.

 

L’idéologie dominante, le ministre, les directions de la SNCF travaillent à banaliser, à minimiser l’enjeu de la « réforme ferroviaire ».

Le calendrier a été étudié. Le commencement de l’examen du projet de loi a été repoussé au 16 juin avec une adoption par le Parlement au cœur de l’été… Son contenu est présenté comme simplement technique.

Matthieu Bolle-Reddat a expliqué au contraire comment la RF s’inscrivait entièrement dans le processus de mise en concurrence et de privatisation en cours. Elle en constitue une étape cruciale en levant les derniers obstacles à son achèvement.

Elle porte l’éclatement de l’entreprise avec la constitution de « SNCF réseau » et de « SNCF mobilité ».

« SNCF réseau » regrouperait RFF et les activités d’infrastructure. Foyer de pertes financières, porteuse de l’essentiel du fardeau de la dette, « SNCF Réseau » serait destinée à rester publique. La séparation complète du réseau est nécessaire pour mettre en place le jeu – bidouillé – de la « concurrence libre et non faussée dans l’exploitation. La constitution de RFF en 1996/97 (sous la « gauche plurielle ») n’a pas suffi avec le maintien de l’entretien et des infrastructures à la SNCF.

Au contraire « SNCF mobilité » est destinée à la privatisation. Les activités d’exploitation et les services commerciaux qu’elle regrouperait, s’inscriront dans la logique des appels d’offres, lancés dans un premier temps par les régions. SNCF mobilité est vouée à se transformer en un cartel de filiales privées avant d’être privatisée elle-même.

Les exemples étrangers indiquent la voie dramatique induite par la destruction du monopole public : dégradation du service rendu, menaces sur la sécurité, hausse des tarifs, dégradation rapide des conditions de travail et des acquis sociaux. La marchandisation du fret en France à partir de 2007 a servi de laboratoire, avec un effondrement du trafic et une reprise des « marchés » par les filiales privées de la SNCF (dont Geodis). Des intervenants ont souligné les similitudes avec les expériences subies à La Poste et, très précisément, à EDF.

La logique à l’œuvre de casse du service public frappe déjà tous les cheminots dans la conception de leur travail. La « réforme ferroviaire » doit permettre d’aller jusqu’au bout, spécialement au bout de la casse du statut. (Lire la suite…)