Consultation à l’UD CGT de Paris sur la consultation à la manifestation « Pot-au-feu/Marée » du 26 mai 2018. Explication d’avis « CONTRE » de Sébastien Halley, membre de la CE de l’UD, syndicat CGT de l’hôpital Sainte-Anne

« Je préfère des partis politiques qui soutiennent le mouvement social et qui n’essaient pas de faire à notre place….  Multiplier les dates génère de la division et n’est pas efficace » – Philippe Martinez au sujet du 5 mai.

Concernant la demande de positionnement sur la manifestation du 26 mai à l’appel de personnalités et d’orgas, d’abord de la France Insoumise (FI), la récupération politique est flagrante. La recherche d’un affichage médiatique en vue des élections européennes de 2019, la lutte des places et des egos, déjà, en vue des présidentielles de 2022 ne peuvent que parasiter les mobilisations et luttes syndicales en cours.

FI a déjà diffracté l’attention de 2 manifestations, celle du 12/09/2017 en appelant à manifester le 23/09 et celle du 1er mai en appelant à un pot au feu le 5 mai.

François Ruffin parle de « convergence des luttes » mais multiplie les dates de division. La question n’est pas de « faire la fête à Macron » et de mettre sur orbite 2022 un tel ou un tel. La question est de battre la politique du patronat en gagnant sur les revendications, en renforçant les convergences, les luttes et les grèves. Dans la semaine du 26 mai, les dates cruciales sont le 22 et la journée d’action des fonctionnaires et le 23, la reprise de la grève des cheminots, renforcés par la « journée sans cheminots » du 14.

FI tente d’instrumentaliser le travail syndical et déconstruit le mouvement social. Son obsession est de démontrer qu’elle est la seule opposition au gouvernement quitte à desservir les luttes en cours sous couvert d’un « grand rassemblement » hors de la lutte des classes.

Laisser une place grandissante voire prépondérante de FI au sein des débats de la CGT serait, à mon sens, un aveu de faiblesse. La CGT n’a pas à se laisser dicter son calendrier et ses revendications par des politiciens, ni à leur servir de caution sociale et révolutionnaire.

Notre syndicat doit renforcer sa capacité à s’organiser et à coordonner une véritable lutte des classes en ces temps gravissimes de dérégulation du droit du travail et de destruction des acquis sociaux.

Par ailleurs, je note que les autres organisations syndicales n’ont pas appelé à rejoindre le 26 mai.

Je suis pour les grandes marées populaires mais gare au risque de noyade !