La CGT Air France, dont certains membres viennent d’être traités de « voyous » par M. Valls pour être soupçonnés d’un geste de colère contre le DRH qui les menace d’un plan de licenciement de 2900 collègues, prend le pouvoir dans ses contradictions et réclame très opportunément la renationalisation de la sûreté aéroportuaire. Bien vu! Nous reproduisons la dépêche AFP d’après le communiqué CGT.

La CGT d’Air France a fustigé mercredi la « privatisation » de la sûreté aéroportuaire qui fait peser des « risques majeurs » dans les aéroports, et demandé à l’État d’en « assurer » à nouveau la gestion.

Dans un communiqué intitulé « état d’urgence: nos aéroports sont-ils correctement protégés ? » et envoyé cinq jours après les attaques de Paris et Saint-Denis, le syndicat « alerte l’État et les citoyens sur les risques majeurs que courent les aéroports ».

En cause, selon lui, « la privatisation de la sûreté », autrefois un « pouvoir régalien » qui a été « sous-traité à des entreprises privées pour des raisons financières ». Le marché a été privatisé en 2001.

Cette année-là, à la suite des attentats du 11 Septembre, « l’État américain n’hésitait pas à renationaliser toute la sûreté de ses aéroports », rappelle la CGT en indiquant que « depuis, les contrôles sont opérés par des policiers assermentés ».

« La sécurité et la sûreté ne peuvent être low-cost ! », poursuit le syndicat d’Air France qui « dénonce cette perversion de la chasse aux coûts à tout prix », une « approche essentiellement financière du secteur aérien » qui met à mal « la coordination entre les différents acteurs ».

La CGT pointe les « failles de cette organisation », notamment « le turn-over et la précarité (plus de 30% d’intérimaires) » qui sont « incompatibles » avec « l’efficacité de la sûreté aéroportuaire ».

La France, frappée vendredi par des attaques ayant fait 129 morts, devrait « plus que jamais (…) revenir à un transport aérien public et une sûreté aéroportuaire assurée par des fonctionnaires d’État », conclut la CGT.

Contrairement à la règle en vigueur dans de nombreux pays, ce sont les transporteurs aériens et non la puissance publique qui, dans l’Hexagone, finance les missions de sécurité et de sûreté.