Contre l’ensemble de la politique antisociale de Hollande,

Reprenons la bataille des retraites là où on l’a laissée en 2010

Pcf paris 15, 26 août 2013

Pour sa « réforme » des retraites, le gouvernement a pris son temps. Pour mieux dire, il a ménagé ses effets. Quatre mois de préparation, de manipulation de l’opinion en soufflant le chaud et froid pour arriver au tiède. Dans quel but ? De plus en plus clairement : Entériner définitivement la loi Fillon et la loi Woerth-Sarkozy, éteindre le souvenir et l’actualité de la mobilisation massive de 2010. Le pouvoir voudrait que les manifestations du 10 septembre, huit  jours avant la présentation de son projet de loi, rentrent dans une logique de cogestion de sa « réforme », de témoignage. Tout au contraire, elles peuvent et doivent marquer le début d’un mouvement de fond faisant aboutir les mobilisations de masse de 2010 contre Woerth et Sarkozy.

Plus personne ne se fait d’illusion sur un « changement » de politique avec Hollande. Il enfonce le pays dans l’austérité, sous l’égide du capital et de l’Union européenne. Le seul « changement » tient dans l’adoption d’une pédagogie lénifiante de l’impuissance et de la résignation. Le rejet de cette politique est massif mais le gouvernement est parvenu jusqu’à présent à suivre sa feuille de route.

Le plus gros cadeau au patronat depuis 15 ans, 20 milliards d’euros par an, le « Crédit d’impôt compétitivité » (CICE), payé par l’augmentation de l’impôt le plus injuste, la TVA, a été voté en catimini fin 2012, sans véritable opposition. 20 milliards, cela représente quatre fois le déficit de la branche vieillesse (retraites) de la Sécu en 2012. La loi pour faciliter les licenciements (ANI) a été facilement adoptée en avril grâce à la collaboration de la CFDT, malgré les quelques manifestations organisées sporadiquement (avant un début de réconciliation syndicale).

Mais la nouvelle phase de la casse du système de retraite pourrait être une autre affaire. Le pouvoir le sait. La défense des retraites a occasionné les plus grandes mobilisations des dix années de pouvoir de droite : en 2003 contre la loi Fillon, en 2007 les importantes grèves à la SNCF, à la RATP, à EDF et GDF contre la casse de leurs régimes, en 2010 les dix millions de manifestants, soutenus par plus de 70% de la population, contre Woerth et Sarkozy. (Lire la suite…)