Articles vivelepcf et solidarité internationale PCF, regroupés le 16 août 2014

14 août 2014 : relations entre l’Etat et les syndicats

Le site internet du journal du Parti communiste du Venezuela (PCV), Tribuna Popular, rend compte :

« Le Parti communiste du Venezuela (PCV) a exprimé ses préoccupations suite à plusieurs déclarations faites par le président Nicolas Maduro, le 9 Août, au congrès de la Centrale bolivarienne socialiste des travailleurs, en particulier quand Maduro appelle à subordonner les organisations de travailleurs à l’appareil d’Etat. Pour le PCV, « transformer le mouvement ouvrier et syndical en un appareil parapublic finira par lui faire perdre sa légitimité en tant que représentant des masses laborieuses ».

Le PCV évaluera les décisions du Congrès. Il partage le projet de reconstruction du mouvement ouvrier et syndical, mais qu’il doit être réalisé d’un point de vue de classe.

De la même manière, le PCV apprécie a priori positivement que le gouvernement se tourne vers les travailleurs. Mais cela ne doit pas se faire sur le mode de la subordination mais sur celui de la participation autonome dans la classe ouvrière. Le PCV précise qu’il n’y aura  un « gouvernement populaire de la classe ouvrière » que lorsque le classe ouvrière et le peuple travailleur auront conquis le pouvoir. »

 

Au Venezuela, le débat au sein des forces révolutionnaires, c’est : « approfondir la révolution ou aller vers réformes capitalistes »

On assiste à une « lutte pour une nouvelle répartition de la rente pétrolière »

Article du Parti communiste vénézuélien, traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ , août 2014

Le secrétaire-général du Parti communiste, Oscar Figuera, considère qu’il existe de « nouveaux riches parasitaires » qui cherchent à imposer une vision réformiste. Pour le Parti communiste du Venezuela (PCV), le pays est en plein débat entre réforme et approfondissement de la révolution.

Le secrétaire-général du parti et député, Oscar Figuera, a affirmé que « face à la menace du fascisme et du réformisme », il est urgent d’approfondir les « processus révolutionnaires ».

Le PCV, dans sa conférence de presse, a mis en garde sur la « menace fasciste » et les « courants réformistes » qui ne cherchent pas à approfondir le processus mais qui « tentent de construire des mécanismes de conciliation, des politiques de collaboration » qui font retomber la crise capitaliste sur les épaules des travailleurs.

Il y a, souligne Figuera, une « option réformiste » qui suppose de céder face au capital « indépendamment de la phraséologie révolutionnaire utilisée ».

Et il y a, selon cette analyse, un troisième secteur, celui de la bourgeoisie pro-impérialiste, « associé avec le capital transnational, qui propose la recomposition de sa domination ».

Une nouvelle lutte pour la répartition de la rente

Le PCV soutient qu’il y a, actuellement, une lutte pour une nouvelle répartition de la rente pétrolière. C’est « la lutte de différentes factions de pouvoir » comme la bourgeoisie et la nouvelle bourgeoisie parasitaire qui « a fait son apparition ».

Pour Figuera, une partie de l’affrontement vient du fait qu’il y a des « groupes économiques puissants qui surgissent, parlant de socialisme, mais qui ne sont pas socialistes », et ils sont engagés dans une lutte pour la distribution de la rente pétrolière.

En ce sens, il considère qu’il y a de « nouveaux riches parasitaires » qui chercheraient à imposer une vision réformiste.

Face à cela, « il est nécessaire de porter une politique ouvrière-populaire » et « une proposition capable d’empêcher que les accords à la table de négociation ne servent les intérêts du capital ».

Il est nécessaire d’avancer vers la « concrétisation d’une rupture réelle dans le mode de production capitaliste », ce qui ne va pas arriver par la « voie graduelle ».

Il estime que d’autres menaces se trouvent dans les critères pour appliquer un « ensemble d’ajustements, de mesures économiques » qui, si elles venaient à être appliquées « impliqueraient une baisse du coût de la force de travail ».

Il a énuméré des questions telle que la « dévaluation possible » et l’endettement.

« Ce n’est pas vrai que l’on puisse jouer sur les deux tableaux », juge Figuera, qui a insisté sur le fait qu’il n’écarte pas que puissent être mises en œuvre des mesures qui toucheront l’emploi, le salaire et le développement productif. Il a également critiqué le fait qu’il n’y ait pas de direction collective.

Le dirigeant a rappelé que son parti a appelé le Congrès national à lancer un processus de débat, de révision des politiques menées et d’auto-critique.

Il a souligné que c’est en 2007 qu’a commencé – à son avis – l’affaiblissement du soutien populaire à l’exécutif qui, s’il n’était pas inversé, pouvait mener à un « recul historique ».

Le porte-parole a clarifié les choses, le parti communiste ne « cherche pas de postes ni de prébendes », car son rôle est d’être une force transformatrice. Le PCV, note-t-il, se maintiendra comme organisation « autonome, critique et de proposition ».

Contradictions capital-travail dans le pays et dans le monde

Le PCV estime que, dans le contexte international, « le développement des contradictions historiques se poursuit », comme celle du capital-travail, des nations et de l’impérialisme.

Selon Figuera, le capitalisme et les puissances impérialistes « sont une menace objective à l’existence de l’humanité », c’est en quoi les forces progressistes posent la nécessité de renforcer les organisations révolutionnaires et les gouvernements qui, tout en étant capitalistes, résistent à l’impérialisme, a-t-il résumé.

L’impérialisme « déploie une ligne de recomposition de sa domination », a-t-il averti. C’est dans ce contexte que se situent les événements en Ukraine, en Afrique du nord, au Moyen-Orient et « l’agression du sionisme contre les peuples arabes ».

L’affrontement capital-travail détermine la lutte des classes à l’échelle nationale et internationale, pointe Figuera, et c’est dans ce cadre que « nous inscrivons le développement actuel du processus vénézuélien », avec des secteurs qui chercheraient à revenir sur les avancées obtenues.

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Venezuela : crise et/ou tournant dans la construction socialiste. Pour le PCV : la lettre ouverte de l’ex-ministre Jorge Giordani est l’occasion d’ouvrir le débat nécessaire devant le peuple.