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Hôpital public. Un émir du Golfe privatise 9 chambres pendant une semaine pour lui et sa suite : l’égalité suivant Martin Hirsch et Marisol Touraine!

Repris de Pcf Paris 15, 3 juin 2014

L’affaire doit vraiment continuer à faire du bruit ! Du 8 au 14 mai, neuf chambres du service d’orthopédie de l’hôpital Ambroise Paré de Boulogne-Billancourt ont été réservées – et aménagées spécialement- pour soigner un richissime émir saoudien et loger luxueusement ses serviteurs.

L'hôpital Ambroise Paré de Boulogne transformé en hôtel 5 étoiles le temps du passage d'un émir

Depuis qu’un journal « satirique » a dévoilé l’affaire, le directeur général de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch tente de justifier l’existence de cette filière d’exception dédiée aux riches patients étrangers. Elle rapporterait de l’argent et contribuerait à combler le « déficit » de l’AP-HP. Le « déficit », creusé artificiellement, sert décidément à tout. Hirsch est même allé jusqu’à revêtir la panoplie de Robin des Bois prétendant prendre aux riches pour donner aux pauvres. Ridicule !

Hirsch s’est révélé surtout le roi des hypocrites. A qui veut l’interviewer dans les médias, il répète qu’il veut « reconquérir l’égal accès aux soins, des délais d’attente égaux », que les « différences sociales ne doivent pas interférer dans la prise en charge par le meilleur de l’AP-HP » (France Inter, 25 février 2014), qu’il va limiter les lits privés.

Le cas de l’émir montre combien c’est une logique complètement contraire, inégalitaire et marchande, qui guide la politique de casse de l’offre et de la qualité des soins publics, d’assèchement des ressources de la sécurité sociale, que poursuit le gouvernement.

La ministre Marisol Touraine s’est d’ailleurs sentie obligée apporter un soutien appuyé à son protégé malmené.

Qu’un patient résidant à l’étranger, même riche, soit soigné à l’hôpital public en France ne nous pose pas de problème de principe. En ce qui concerne les émirs, nous faisons toutefois remarquer qu’ils se gardent bien de développer des hôpitaux dignes de ce nom dans leur pays malgré l’immense fortune qu’ils y pompent.

Qu’ils payent pour être soignés, c’est la moindre des choses ! 30% de plus que le tarif sécu, cela ne va pas les rendre malades ! Cela ne rapporte pratiquement rien à l’AP-HP d’autant qu’un riche étranger sur deux n’honore pas sa note. Heureusement encore qu’ils ne sont pas remboursés par l’Assurance maladie ou l’Aide médicale d’Etat ! Le choix de Hirsch est vraiment idéologique, destiné à faire passer l’inacceptable.

L’inacceptable, c’est qu’ils bénéficient de conditions particulières de soins et d’hébergement. Les privilèges, la logique de l’argent-roi tuent l’esprit de service public.

Il est inacceptable – et pas que moralement – qu’un service soit transformé en hôtel de luxe pour une semaine alors qu’ailleurs on laisse des peintures s’écailler, qu’on laisse des équipements, même neufs, se dégrader prématurément, « faute de moyens ».

Il est inacceptable que l’on mobilise 9 chambres d’orthopédie pour la suite d’un émir quand on sait combien les services d’urgence peinent à trouver des lits d’aval pour se désengorger.

Il est inacceptable que l’on explique aux patients que la chirurgie ambulatoire (on rentre chez soi le soir de l’opération) est préférable et économique alors que l’on garde une semaine le malade qui est milliardaire et que l’on mobilise pour lui les effectifs qui manquent ailleurs.

Par le passé, des millionnaires ont exprimé leur reconnaissance à l’AP-HP en léguant des terrains, des immeubles de rapport, des biens de toute sorte pour que l’institution hospitalière bénéficie de ressources régulières. Que font Touraine et Hirsch, à la suite de leurs prédécesseurs ? Ils bradent les « bijoux de famille » pour combler le « déficit » de fonctionnement d’aujourd’hui et creuser celui de demain. Quand les riches font quelque chose de bien, ils ne respectent pas leurs dernières volontés !

Communistes, nous exigeons la suppression de la filière dédiée aux riches patients étrangers (le décret l’autorisant n’a d’ailleurs pas été publié). L’égalité est une condition de l’efficacité du service public. Plus que jamais, nous exigeons l’abandon des coupes budgétaires, de la tarification à l’activité des activités hospitalières, la suppression des exonérations de cotisations sociales patronales maladie.

L’hôpital public : premier sacrifié du plan Valls ! Ne laissons pas faire !

Repris de Pcf Paris 15, avril-mai 2014

Dans les 50 milliards d’euros par an d’amputation des dépenses publiques et sociales programmés par Valls, l’assurance maladie est l’une des plus lourdement frappée : 10 milliards. Cette somme est considérable. Les besoins augmentent avec le vieillissement de la population, les progrès technologiques. Le gouvernement diminue, encore de 6%, les sommes allouées à la santé publique.

Cet argent n’est pas perdu pour tout le monde. Contrairement aux affirmations de la propagande officielle, nos sacrifices ne servent pas à abaisser les déficits publics mais à compenser les nouveaux cadeaux consentis au patronat et aux capitalistes. Avec le plan Valls, ils profiteront d’encore 10 milliards d’euros de baisse de leurs cotisations sociales – la part socialisée de nos salaires – qui s’ajouteront aux 20 milliards d’euros de « crédit d’impôt compétitivité », en fait de remboursement d’une part des salaires par les salariés contribuables eux-mêmes. Cette casse du pouvoir d’achat n’a jamais diminué le chômage : les chiffres le confirment chaque mois.

L’hôpital public va encore payer très cher cette politique.

Martin Hirsch, sous Sarkozy ou sous Hollande, toujours prêt à mettre son hypocrisie au service du pouvoir!

La ministre Marisol Touraine a annoncé une réduction directe de 2,5 milliards d’euros de ses ressources directes. Mais elle prévoit aussi 1,5 milliard « d’économie » avec la réduction des hospitalisations. Et ce sont les chiffres officiels. Traduction : L’offre de soins publique va être encore restreinte. Les patients vont être renvoyés chez eux le plus tôt possible au risque de rechuter, de revenir. Les personnels, en sous-effectif chronique vont être pressurés comme jamais.

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