Fonctionnaires: tous dans la grève et la manif à partir du 31 mars pour le retrait du projet Valls-El-Khomri, contre la casse du statut du travail!

Cela fait 6 ans que le point d’indice, base de la rémunération des fonctionnaires, est gelé. Par rapport à la hausse des prix, la perte de pouvoir d’achat est de 8%. A l’approche de la fin du quinquennat de Hollande, le gouvernement a annoncé, enfin, une revalorisation de … 1,2%. La comparaison est juste : quand on passe de zéro degré à 1 degré, on ne ressent guère le réchauffement de la température, surtout face au vent mauvais de la remise en cause du statut général de la fonction publique. Et encore, il y a tromperie sur le chiffre. Le 1,2% annoncé aujourd’hui fait l’addition d’une augmentation de 0,6% au 1er juillet 2016 puis d’une autre de 0,6% au 1er juillet 2017. En réalité pour l’ensemble de 2016, cela représente seulement 0,3% en moyenne par mois, 5 euros pour un infirmier ou un professeur débutant…

Et encore ! Sur qui va être prélevée cette revalorisation ? Les dotations aux collectivités locales sont sabrées. Les hôpitaux sont à la diète. Les ministères aussi sauf pour la guerre. Tout est organisé pour que le peu que le gouvernement prétend donner d’un côté soit repris sur les primes, sur une augmentation du temps et de l’intensité du travail, sur l’emploi. Le plan Hirsch, du nom du directeur général de l’Assistance – publique – Hôpitaux de Paris en fait la démonstration. S’il passe, avec la collaboration du syndicat jaune, ultra-minoritaire, CFDT, 4 jours de repos seront ôtés aux agents.

La médiatisation de l’annonce de la revalorisation du point d’indice ne tombe pas par hasard. Le gouvernement prépare les élections de 2017. Mais surtout, il veut désamorcer les convergences de luttes qui montent, à l’occasion du mouvement général contre la casse du code du travail et la loi El-Khomri. Les fonctionnaires sont directement concernés par le démantèlement du statut du travail salarié. Le récent protocole PPCR (parcours pro, carrières, rémunérations), imposé par le pouvoir, contre les syndicats majoritaires, entame un peu plus le statut général de la fonction publique avec notamment encore plus de mobilité forcée, de rémunération à la tête du client etc.

Sans la mobilisation des fonctionnaires et des syndicats de luttes, il n’y aurait aucun relèvement du point d’indice. Les syndicats de collaboration jouent leur rôle en exprimant un contentement déplacé et en sabotant la suite de la lutte. Bien au contraire, le tout premier geste du gouvernement sur le point d’indice incite à faire monter la mobilisation et à se joindre, par communauté d’intérêt avec tout le monde du travail, puissamment, à la grève et aux manifestations à partir du 31 mars contre le projet de loi Valls-El-Khomri.