Les agriculteurs de l’Allier du Mouvement de défense des exploitants familiaux (MODEF 03) et de la Fédération départementale des jeunes agriculteurs de l’Allier (FDJA 03) sont allés à la rencontre des consommateurs de leur département début février. Ils leur ont expliqué, dans le cadre critique de la crise nationale de l’élevage en particulier, de l’agriculture française en général, leur analyse de l’origine des problèmes et leurs propositions.

Leurs revendications diffèrent largement de celles de la FNSEA par exemple. Au centre, ils appellent à la défense d’une agriculture paysanne et à la mise en place de prix rémunérateurs, c’est-à-dire incluant les coûts de production et la rémunération de l’agriculteur.

Nous reprenons ci-dessous la pétition qu’ils font signer. Elle exige, entre autres, l’extension de l’interdiction des ventes à perte aux exploitations agricoles.  

PETITION (suivez le lien pour une signature par mail) adressée à Monsieur le Ministre de l’agriculture

STOP AUX CONSOMMATEURS MÉPRISÉS ET AUX AGRICULTEURS SACRIFIÉS !

Française, Français, vos agriculteurs vous appellent à l’union.

Les éleveurs et plus généralement les agriculteurs sont en train de disparaître de façon massive, avec l’accord et le silence du gouvernement.

Durant l’été 2015 et ces derniers jours, le gouvernement a fait de grands effets d’annonce, avec un plan de soutien à l’élevage, en jetant des millions d’euros sur la place publique.

6 mois plus tard le constat est amer.

M. le Ministre reconnaît avoir fait machine arrière depuis ses annonces médiatiques. Le gouvernement aurait-il sous-estimé la crise massive que connaît l’agriculture française ?

50 000 agriculteurs se retrouvent en grande difficulté et nos dirigeants politiques ne voulant pas froisser l’industrie agroalimentaire ainsi que les banques, ont fait le choix de nous laisser mourir profitant du grand désarroi et de la résignation de la plupart d’entre nous.

Mesdames, Messieurs, les agriculteurs ont besoin de vous.
Abandonnés par nos politiques nous ne pouvons pas lutter seuls face à ces géants de l’agroalimentaire et du système bancaire.

J’invite chaque citoyen à signer la pétition en ligne.
Pétition qui demande simplement que l’agriculture rentre dans la loi du Code du Commerce articles L 442-3, L442-4 qui interdit la revente à perte.
Loi qui est imposée à toutes les entreprises françaises alors que les agriculteurs en sont exclus.

Votre signature est indispensable pour que nos politiques se décident enfin à écouter son peuple qui refuse la disparition de l’agriculture paysanne au profit d’une agriculture industrielle qui détruit le monde et l’économie rurale ainsi que l’environnement et nos beaux paysages.
Ils n’ont pour ambition que le profit à court terme, quitte à détruire l’intérêt commun.

Nous ne pouvons continuer de manière périodique à injecter dans la profession de l’argent public, pour un résultat qui ne règle rien. Nous ne voulons pas de subventions publiques mais un prix rémunérateur garanti !

Nous ne pouvons plus rester sans réagir quant un agriculteur se suicide tous les 2 jours.
C’est pour cela que nous avons besoin de vous, pour qu’enfin les agriculteurs puissent avoir un prix rémunérateur. Prix qui nous permettra de vivre de notre métier et de conserver votre sécurité et indépendance alimentaire.

En 10 ans les prix ont augmenté de 30% dans les rayons des supermarchés, alors qu’en 30 ans nous n’avons pas touché 1 centime d’augmentation sur le prix de vente de nos bêtes.
Ceci nous démontre qu’il est temps que les consommateurs et les paysans s’unissent pour dire stop à ce système qui nous prend tous en otage.
Nous sommes au pied du mur, nous ne pouvons plus perdre de temps avec des clivages politiques ou syndicaux.

Nous ne pouvons plus rester chacun de notre côté : les consommateurs qui payent toujours plus cher pour des produits dont la qualité est en chute libre pendant que les agriculteurs disparaissent en silence chaque jour avec un travail qui ne nourrit pas leur famille.

Faisons nous entendre tous ensemble pour une juste répartition des marges, pour qu’agriculteurs et consommateurs soient payés et payent un juste prix et non des bénéfices exponentiels aux multinationales qui n’ont que faire de nous.

Cyril ROMERO

Président Fédération Nationale des Jeunes Exploitants Familiaux