Vivelepcf, 9 janvier 2015

La situation à la direction de la CGT préoccupe, au-delà des militants syndicalistes, les militants communistes (souvent les deux à la fois), alors que la poursuite de la feuille de route de Hollande, Valls et du Medef appelle à élever, chacun suivant la raison d’être de son organisation, la riposte.

La réunion de la Commission exécutive confédérale de la CGT des 6 et 7 janvier, si on en croit les analyses des camarades plutôt que la presse (beaucoup trop bien informée pour être honnête !), n’a pas abouti à une clarification sur le fond. La démission annoncée de l’ensemble du bureau confédéral va-t-elle y conduire ? On ne peut que l’espérer.

Louis Viannet est intervenu pour demander le départ de Lepaon

Le sort de Thierry Lepaon était scellé depuis la révélation de la prime qui lui a été octroyée lors de son transfert au poste de secrétaire confédéral. Sa tentative de contre-attaque personnelle fin décembre, pour conserver sa place ou pour obtenir un meilleur reclassement, a rajouté au malaise. D’autant plus que l’enquête interne confirme qu’il n’a cessé de mentir sur son cas. Un doute hautement préjudiciable pèse sur la probité des cadres dirigeants.

L’affaiblissement de la parole de la direction de la CGT ouvre la porte à des spéculations tout aussi préjudiciables. Comment interpréter la proposition par Thierry Lepaon d’un successeur, Philippe Martinez, actuel secrétaire général de la fédération de la métallurgie, présenté dans Le Figaro par le lobbyiste patronal, ancien conseiller de Sarkozy, Raymond Soubie, comme un « syndicaliste très respectable avec lequel on peut discuter » ? Cela ressemble à un baiser empoisonné. D’autres journaux n’hésitent pas mettre en avant la possibilité d’une promotion de Sophie Binet, connue pour son appartenance au PS (frondeuse ?), passée en 3 ans de la direction de l’UNEF à celle de la CGT. Prennent-ils leur rêve pour une réalité ? Ils veulent en tout cas influencer le débat.

On se retrouve dans la même climat de confusion, de rivalités personnelles et d’intrigues que lors de la succession de Bernard Thibault.

Une chose frappe. Tous les prétendants hier, les voix principales aujourd’hui, se sont tous accordés sur l’orientation des derniers congrès poussant la CGT à être un syndicat de négociation, de compromis, à rechercher le « syndicalisme rassemblé », orientation qui a conduit de façon inédite à s’impliquer dans la campagne électorale de 2012 et à nourrir de graves illusions sur le PS et Hollande, qui pèsent toujours lourdement aujourd’hui.

Des dizaines de contributions sont remontées des organismes de la CGT, de tous niveaux. Certaines dépassent les circonstances personnelles. Puissent-elles pousser au débat de fond sur les orientations du syndicat ! Puisse la démission collective du bureau y contribuer ! Dès le CCN du 13 janvier?

Nos précédents articles sur la question en lien:

 

La contestation de la ligne de la CGT Lepaon/CGT : corriger l’erreur de casting mais aussi le scénario !

Lepaon ne peut pas se faire sur la question de son appartement !