Municipales à Montreuil (93). Election de Bessac : la direction du PCF n’a vraiment pas de quoi se vanter !

Brève, vivelepcf, 15 avril 2014

Pour consoler les communistes de la perte de 49 municipalités de plus de 3.500 habitants aux dernières municipales, emportées par un vote sanction qui a englobé le PCF, la direction du Parti met en avant quelques « prises » dont celle de la mairie de Montreuil-sous-Bois – 105.000 habitants – en Seine-Saint-Denis par Patrice Bessac.

L’exemple est vraiment mal choisi, à moins qu’il soit mis en avant pour illustrer une tactique opportuniste et une stratégie d’intégration dans une nouvelle « gauche » plurielle.

Les media ont largement couvert la campagne électorale de Montreuil.

On sait qu’en 2008, « l’écologiste » Dominique Voynet s’est emparée de la ville au détriment de l’apparenté communiste Jean-Pierre Brard. Elle s’était maintenue au second tour, bien qu’arrivée derrière lui, et a profité des voix de la droite, éliminée du second tour. La direction du PCF avait dénoncé à juste titre cette déloyauté des « écolos » et du PS.

On sait qu’en 2014, Voynet a préféré jeter l’éponge, consciente d’être balayée si elle se représentait pour sa gestion autoritaire autant que désastreuse. Toutefois, elle a garanti ses arrières. EELV et sa municipalité ont présenté un transfuge du PS, Ibrahim Dufriche (qui porte le nom d’un ancien maire communiste de Montreuil).

On a pu lire ou entendre les journalistes commenter abondamment les candidatures à Montreuil au 1er tour de pas  moins de 7 candidats de « gauche », dont Bessac, Brard, Dufriche et Razzi Hammadi, le député PS, à côté d’une candidature unique, de témoignage, de droite.

Brard et Bessac se sont réclamés tous les deux du Front de gauche, ont rejeté chacun le bilan Voynet, même si le second englobe des transfuges du PS dans sa liste. Bessac ne s’oppose en rien sur le fond à Brard. Il a déclaré seulement, regrettant qu’il ne se mette pas à son service pour « transmettre son expérience », que Brard  devait « passer le relai » (66 ans – contre 35 à Bessac : quel argument !).

La « primaire » tourne largement à l’avantage de Brard. Il emporte 25,5% contre 18,8% à Bessac, 15,3% à Dufriche, 10,9% à une dissidente du PS et seulement 9,8% au PS officiel Hammadi. Brard l’emporte largement dans les cités HLM. Les autres candidats de gauche se disputent les quartiers embourgeoisés et « branchés ».

Logiquement, les deux listes du Front de gauche devaient fusionner suivant les résultats du 1er.

Mais voilà que Bessac tourne casaque. Il fait alliance avec l’héritier de Voynet, Dufriche, et le socialiste honni, Hammadi ! La liste Bessac fusionnée, déjà très socialisante au 1er tour, ne comporte plus que 4 adhérents du PCF sur les 20 premiers candidats…

Brard, éconduit, et la dissidente PS décident de se maintenir tout comme la droite.

Bessac a reproduit exactement l’acte conspué de déloyauté de Voynet il y a six ans. Sa combine politicienne l’amène à faire la place belle aux Verts et aux PS dénoncés dans sa campagne. Y-a-t-il eu entente préalable avec Voynet et le PS ? On peut le penser.

Au final, malgré une importante déperdition de voix, Bessac l’emporte à l’arrachée sur Brard grâce au vote des quartiers « bobos » : 37,1% contre 35,4% à Brard. Le poste central de 1er adjoint est laissé – tiens - à Dufriche.

Nous n’avons guère de sympathie pour Jean-Pierre Brard qui a renié le PCF dès les années 90. Mais nous restons confondus devant l’image pitoyable, le discrédit que Patrice Bessac vient d’associer à notre Parti.

Pierre Laurent et la direction du PCF félicitent leur poulain, entré à 19 ans directement comme collaborateur de Hue puis Buffet (sans passer par la case militante !).

Le « communisme de nouvelle génération » vantée par Laurent au dernier congrès s’incarne : ambition, calculs politiciens, compromissions avec les sociaux-libéraux…

Retournons au communisme de l’ancienne génération !