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Référendum en Alsace : un échec cinglant infligé à « l’Europe des régions » ! Une victoire pour les Alsaciens et tous les Français !
EDT pour Vivelepcf, 7 avril 2013
Jamais 2 sans 3 ! Après les Corses en juillet 2003, les Guadeloupéens et Martiniquais en décembre 2003, les Alsaciens ont refusé, par référendum, aujourd’hui de valider le projet de « Collectivité unique ». Ils ont notamment rejeté la disparition des assemblées départementales, à terme, des départements eux-mêmes du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
Ce vote est d’une grande importance non seulement pour les Alsaciens mais pour tous les Français. Un nouveau cheval de Troie des forces décidées à démanteler les services publics nationaux, l’échelon démocratique national a été repoussé.
Une nouvelle tentative pour imposer l’Europe des régions, celle qui fait le jeu de l’UE du capital et des féodalités patronales locales, a été mise en échec.
Le désaveu frappe directement les forces politiques qui se sont regroupées derrière le Oui : UMP, PS, « verts », ces derniers se révélant plus que jamais être, en Alsace en tout cas, avant tout un lobby pro-UE bien plus que des « écologistes ». Soutenu par Sarkozy, le projet emmené par le président UMP de la Région et ex-ministre Philippe Richert a reçu également la bénédiction de Hollande. Le changement dans la continuité ! Flairant le scepticisme de la population, certains maires UMP ou PS se sont prudemment désolidarisés du oui avant les municipales, de même que les leaders locaux du FN qui ont changé d’avis en cours de campagne…
Les promoteurs du oui ont choisi la discrétion, le profil bas pour faire passer a minima leur « réforme ». 25% des inscrits suffisaient après les lois Raffarin, mais même ça ils ne l’auront eu ni dans le Haut-Rhin où le NON l’emporte, ni dans le Bas-Rhin. Ils ont joué le passage en douce dans l’indifférence ; ils ont rencontré la défiance dans le NON et l’abstention !
Le projet est resté soigneusement flou, les dispositions les plus importantes ont été reportées à l’après-adoption. La fin de l’échelon départemental n’a pas été évoquée explicitement. La campagne du OUI est restée au niveau superficiel de la méthode Coué.
Maintenant, les partisans du oui vont expliquer que le scrutin a été parasité par des débats nationaux, que les électeurs du NON ont été trompés, qu’ils se sont trompés de vote, que ce sont les moins éduqués etc. On connaît la musique depuis Maastricht.
La vérité est tout autre.
La défaite du « OUI », c’est la défaite infligée au processus de mise en concurrence des territoires en France et en Europe au profit des capitalistes, notamment les multinationales allemandes et suisses, enclins à placer l’Alsace sous leur tutelle comme réservoir de main-d’œuvre qualifiée ou à la reléguer comme zone résidentielle.
C’est une défaite infligée aux démolisseurs du service public qui s’apprêtaient à liquider des centaines d’emplois dans les services départementaux, demain dans les sous-préfectures et préfectures, et à liquider les droits qu’ils servent.
C’est une défaite infligée aux lobbys patronaux, nationalistes, particularistes et à certains lobbys cléricaux qui se sont investis dans la campagne du oui.
Ils voulaient faire de l’Alsace le laboratoire de la casse du cadre national, cadre historique de l’expression, des luttes et des conquêtes démocratiques et sociales des travailleurs de notre pays. Ils ont placé les Alsaciens à l’avant-garde des Français dans la résistance à « l’Europe des régions » et à l’Union européenne du capital.
Ce vote en Alsace sera un point d’appui important contre les lois à venir de « décentralisation » inspirées du même esprit destructeur.
Bravo à la campagne des communistes des fédérations du Bas-Rhin et du Haut-Rhin !