Brève, vivelepcf, 8 mars 2013

Tous les résultats des entreprises du CAC 40 pour 2012 ont maintenant été publiés. Ceux qui se faisaient des soucis pour elles et leurs actionnaires peuvent être rassurés par les 53 milliards d’euros de profits cumulés enregistrés. Cela représente, par exemple, l’équivalent de 4 fois le déficit (fabriqué) de la Sécurité sociale pour la même année 2012.

Et encore, il ne s’agit que des profits comptables. Officiellement, le résultat du CAC40 a reculé de 73 à 53 milliards d’euros par rapport à 2011. Mais la baisse des bénéfices de GDF-Suez ou de la Société Générale par exemple, ou les pertes d’Arcelor sont largement dues à des manipulations comptables, notamment à ce qu’on appelle des « dépréciations d’actifs ».

Ainsi le Crédit agricole enregistre une perte inédite de 6,47 milliards d’euros. Mais elle est due aux dépréciations des investissements financiers hasardeux des années 2000 en Grèce, en Italie et en Espagne. Autant dire que l’argent de l’ancienne « banque des paysans » est bien allé dans les poches de la finance internationale. Qui va éponger les frais ? Vous et moi, les prêts à l’activité productive, au monde rural, à l’agriculture, les clients des Caisses régionales. Celles-ci ont enregistré un profit net de 3,54 milliards d’euros en progression de 3,4%, englouti par les pertes à l’international.

Le désordre est tel que la direction du Crédit agricole a payé une campagne de pub télévisée pour expliquer le contraire de la réalité…

Deuxième raison d’être rassuré: les experts s’attendent, selon le journal Les Echos, à des dividendes « en légère hausse » : 37 milliards d’euros en 2013 contre 36 milliards en 2012. Tout va bien … pour certains du moins.