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Il y a 10 ans, à l’occasion du 60ème anniversaire de la victoire contre le nazisme, l’appel des résistants-déportés pour le NON à la « constitution » européenne

Nous reprenons ci-dessous l’appel d’anciens résistants et déportés-résistants, initié par feu notre camarade Emile Torner, avec la section du PCF Paris 15ème, en mai 2005, pour le NON au référendum sur le projet de « constitution » européenne, à l’occasion du 60ème anniversaire de l’écrasement du nazisme. Ce texte conserve, malheureusement, toute son actualité, même si, malheureusement aussi, plusieurs des signataires ne sont plus des nôtres.

Cet appel a été largement repris. Nos anciens, légitimés par leur combat, leur courage, leurs souffrances et le sacrifice de leurs camarades, ont réussi à remettre les positions fondamentales au coeur du débat, notamment à gauche, comme la souveraineté populaire et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Les confusions propagées par les agitateurs du « non de gauche », comme l’atlantiste Fabius, le Maastrichien Mélenchon, certains trotskystes ou des technocrates « dissidents » ont été replacées à leur niveau politicien.

L’appel a aussi et surtout contribué de façon essentielle à démasquer la supercherie du positionnement des héritiers des collaborationnistes.   

NOUS APPELONS A VOTER NON AU PROJET DE « CONSTITUTION » EUROPENNE

Déclaration d’anciens résistants et déportés—2005

Anciens résistants, anciens déportés, nous n’admettons pas que le 60ème anniversaire de la capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie et de la libération des camps de la mort soit instrumentalisé pour promouvoir le projet de « Constitution » européenne soumis à référendum.

Nous incitons chacune et chacun à prendre connaissance et conscience par soi-même du contenu et de la portée de ce texte.

Pour notre part, nous considérons que le projet de « constitution » européenne va à l’encontre des idéaux de la Résistance qui continuent d’animer notre engagement.

En effet, ce texte, tout dédié aux marchés pour les puissances d’argent, programme la destruction du socle même des conquêtes démocratiques et sociales de la Libération, issues du Programme du Conseil national de la Résistance.
Nous nous sommes battus, beaucoup de nos camarades sont morts, pour la restauration de l’indépendance de notre pays et de la souveraineté de son peuple. Nous refusons aujourd’hui que ces libertés fondamentales soient bradées, sous couvert d’Europe, aux « grandes féodalités économiques et financières », maintenant multinationales, que dénonçait le CNR.

Nous nous sommes battus pour un monde de fraternité, pour la coopération sincère entre tous les peuples. Rien n’est plus contraire à cet idéal que le primat universel attribué au principe de « concurrence », de tous contre tous, sous le règne du marché, par le projet de « constitution » européenne.

Epris de paix au plus profond de nous-mêmes, mobilisés depuis 1945 contre toutes les guerres de domination, nous rejetons ces « contre-valeurs » porteuses de l’injustice sociale et de l’écrasement des plus faibles qui firent le lit du fascisme et de la guerre. Nous dénonçons l’avènement d’un bloc militaire européen intégré et la hausse des dépenses d’armement explicitement inscrits dans le texte.

Pour toutes ces raisons, fidèles à notre engagement, nous nous associons à l’appel à voter NON au référendum émanant de militants syndicalistes, politiques, associatifs ci-dessous.

Référendum sur le projet de « Constitution » européenne : nous appelons à voter NON

-          parce que nous refusons la soumission du peuple français et des peuples d’Europe à la dictature des technocrates de l’Union européenne au service de l’ordre capitaliste.

-          parce que nous voulons sanctionner les politiques de régression sociale et économique menées en France au service du MEDEF et des marchés financiers au nom de Maastricht et des traités européens que le projet de « constitution » européenne veut pérenniser.

-          parce que nous refusons de voir sacrifier sur l’autel de l’Eurodémolition de Maastricht les acquis sociaux et démocratiques de notre peuple, l’héritage des luttes en France, de la Révolution française, de la Commune de Paris, du Front Populaire, du programme du Conseil national de la Résistance, de 1968, l’égalité républicaine, la laïcité.

-          parce que nous refusons que la France s’intègre dans un bloc européen militarisé et aligné sur l’OTAN, ce qui est à l’opposé d’œuvrer pour la paix.

-          parce que nous voulons préserver le droit de notre peuple à disposer de lui-même, à pouvoir encore à l’avenir dire NON !

-          parce que nous voulons le développement d’échanges et de coopérations entre peuples souverains mutuellement avantageuses pour les travailleurs de chaque pays d’Europe (comme de tous les continents).

Premiers signataires : Georges ABBACHI, ancien interné résistant, Georges ANGELI, déporté résistant, Buchenwald 14824, Simone BENHAMU, déportée politique, Lucien CHAPELAIN, déporté Buchenwald 20186, COTHIAS DU MEIX Josette, déportée résistante, chevalier de la Légion honneur, Béqui COVOIDIS, déportée politique, Jacques DAMIANI, lieutenant FTPF, Dachau 77710, Président d’une association d’anciens déportés résistants du Val de Marne, André DAUDONNET, résistant, agent de liaison entre Paris et Lyon sous la directive de Jacques Duclos, Rémi DUPONT, résistant, Jeunesse française libre, Jacqueline DURAND, veuve de Pierre DURAND, Buchenwald 49749, Léo FIGUERES, combattant volontaire de la Résistance, ancien maire de Malakoff, Jacqueline FOURRE, internée-résistante, évadée, agent de liaison FNL/FTPF/Rol-tanguy/CNRL Auguste GILLOT, carte du combattant, croix de guerre, Légion d’honneur, Georges FRISCHMANN, résistant, ancien député au Parlement européen, Suzanne GATELLIER, déportée résistante, Jean GAUTIER, déporté résistant, Sachsenhausen, Langenstein, Robert GELLY, cheminot résistant (janv 43 ?janv 44), puis maquis régional Cévennes (janv 44 ? sept 44), HUARD Raymond, déporté résistant, chevalier de la Légion d’honneur, Yvon JOUY, FFI 40/44 Marne, Odette LAURAIN, Croix du combattant, Croix de Combattant volontaire de la Résistance, LEROUX Eugène, déporté politique, Oranienburg-Sachsenhausen, chevalier de l’ordre du mérite, palmes académiques, MERCIER Pierre, clandestin dès juillet 39, section des cadres du Comité central du PCF, Médaille militaire, Croix de guerre, Médaille de la Résistance, Georges MEURIOT, interné Santé-Fresnes-Poissy-Clairvaux-Melun-Chalons sur Marne, déporté Buchenwald, 49978, André MORONI, responsable à Paris sous l’occupation de la jeunesse communiste et des Forces vives de la jeunesse patriotique, Eva PIERONI, déportée politique, André PIPARD, Résistant (Front National-Loire Inférieure), André PRENANT, ancien militant du Front national étudiant depuis 1942, FTPF depuis juillet 1943, lieutenant FTP-FFI pendant l’insurrection de Paris, chef du groupe de reconnaissance régimentaire de la brigade Fabien, Madeleine RABITCHOV, déportée-résistante, Auschwitz Ravensbrück, Gérard SCHMITZ, résistant FTPF, Lucienne ROLLAND, déportée résistante, officier de la Légion d’honneur, André SERRES, FTPF, Brigade Fabien (groupe de garde), Croix de guerre, croix du combattant volontaire, médaille militaire, Emile TORNER, déporté résistant, maquis FFI du Cher, « Compagnie Surcouf », Buchenwald 81 655, Président d’une association d’anciens déportés résistants de Paris, Camille TREBOSC, déporté résistant, Buchenwald 51372

 

La vraie couleur du bonnet « rouge » de Christian Troadec (maire de Carhaix) ? Le bleu avec 12 étoiles !

Vivelepcf, 3 décembre 2013

Christian Troadec est maire de la ville de Carhaix-Plouguer dans le Finistère. Sa notoriété est devenue brusquement nationale avec le mouvement des « bonnets rouges » qui en a fait son porte-parole.

Son personnage et son discours en font effectivement le meilleur propagandiste d’un mouvement politique qui veut apparaître consensuel, sans parti, interclassiste (sans orientation de classe).

Il flaire bon le terroir. Il bénéficie des retombées du festival des « Vieilles charrues » (même si la programmation n’a rien à voir avec la culture locale…). Cela lui permet plus facilement de détourner le juste slogan : « Vivre et travailler au pays » en « rejet de Paris ».

Il n’appartient à aucun parti mais est classé « divers gauche ». Il a soutenu François Hollande en 2012 qui a remporté 59% des voix dans le département. Il n’en est que mieux placé pour le contester aujourd’hui.

Il a été soutenu auparavant par la « gauche de la gauche » finistérienne et même complaisamment par l’extrême-gauche. Voilà qui lui permet d’atténuer les doutes de collusion avec le patronat. Il peut plus facilement détourner la colère ouvrière vers l’opposition à l’écotaxe, justifier la présence dans les mêmes manifestations de ceux qui sont licenciés et de ceux qui licencient. Il va jusqu’à défendre et encenser le patron textile qui fait tricoter ses bonnets rouges « bretons » en Grande-Bretagne…

Dans le même objectif de confusion, il s’est senti assez fort pour participer à la manifestation syndicale de Morlaix le 23 septembre. Certains militants syndicalistes ont vivement réagi mais la clarification reste à faire.

L’habile Monsieur Christian Troadec a tombé le masque au moins une fois. En 2005, celui qui ne trouve pas de mots assez durs pour conspuer le cadre démocratique national, le « repli national », n’en trouvait pas d’assez doux pour célébrer Bruxelles et l’Europe du capital, comme le régionalisme le plus étroit.

Déjà en phase avec le patronat, avec la direction du syndicalisme agricole, Il a porté la bonne parole dans le Finistère en faveur du projet de constitution européenne de Giscard. Il n’a pas hésité à assimiler « nonistes et fascistes ».

Les travailleurs de Carhaix et du centre-Finistère ne se sont pas laissés tromper en 2005 : 57,7% pour le NON. Ils ne se laisseront pas tromper en 2013 !

Encore faut-il que le discours de M. Troadec et de ses commanditaires soit combattu sur la base de propositions de lutte. En traitant de « nigauds » et « d’esclaves » les salariés qui sont allés manifester à Quimper, Mélenchon a fait, une fois de plus, le jeu de ceux qu’il prétend combattre.

Les manifestations syndicales ont rassemblé peu, pas assez. La riposte syndicale ne peut pas se centrer sur le seul rejet du « populisme » et, encore moins, au nom de cela, associer au syndicalisme révolutionnaire le syndicalisme d’accompagnement porté notamment par la CFDT.

Contre les hausses de TVA, pour la mise sous tutelle publique du secteur agro-alimentaire, contre l’application des politiques européennes, la mobilisation peut et doit prendre !

Et du même coup, le nom de Christian Troadec peut et doit retrouver sa place : dans les gazettes communales.