Dimanche 26 septembre 2010 avaient lieu des élections régionales dans la province autrichienne de Styrie, 1,2 million d’habitants au sud-est du pays.

 

En 2005, les communistes de Styrie avaient créé l’événement en rentrant dans un parlement régional autrichien pour la première fois depuis 1970, avec 6,3% des voix. La personnalité de leur chef de file, Ernest Kaltenegger, largement reconnu notamment pour son action pour le logement social dans la capitale régionale Graz, avait contribué à ce résultat.

 

Après la retraite, bien méritée, de son leader, beaucoup misaient sur l’éviction du KPÖ du Parlement régional en 2010, d’autant plus que les positions du KPÖ de Styrie dérangent.

La fédération de Styrie du KPÖ a refusé en effet tous les abandons théoriques du KPÖ national (lié au Parti de la gauche européenne).

Avec ses militants et ses élus, elle poursuit son action quotidienne, fidèle à son opposition à l’UE du capital, sans compromission avec les partis dominants de droite et socio-démocrate (SPÖ). Entre 2005 et 2010, le SPÖ a écarté toute possibilité de travail avec les communistes pour privilégier des accords à droite.

 

Dimanche dernier, les communistes de Styrie ont réussi à dépasser le seuil de 4% nécessaire pour rester au Parlement avec 4,4%. A Graz, leur liste frôle les 10%.

La représentation institutionnelle du KPÖ ne peut plus être qualifiée d’accident de parcours mais s’inscrit dans la durée.

 

Ce résultat a été obtenu dans un contexte économique et politique préoccupant marqué par la crise et ses effets. Les deux principaux partis, sociaux-démocrates et « populiste » (droite) reculent et obtiennent respectivement 38 et 37%. Le FPÖ de feu Haider, ce parti de droite extrême, double son score à 10,8%.

 

Les batailles pour l’emploi, contre la pauvreté, le contrôle des comptes régionaux sont les premières priorités que s’assignent les nouveaux élus du KPÖ et leur parti, toujours dans l’opposition à la grande coalition qui devrait se réinstaller.

 

Nous adressons nos félicitations à nos camarades de Styrie et à leurs élus, Claudia Klimt-Weithaler et Werner Murgg.

 

La persistance et l’ancrage d’un parti communiste dans une région d’un pays capitaliste, où certains pensaient avoir éradiqué l’organisation marxiste et léniniste, est un encouragement pour tous les communistes.

 

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