Rythmes scolaires : les municipalités tentent de limiter les dégâts que l’on aurait pu épargner aux élèves, familles et enseignants. La question est loin d’être close.

Il est beaucoup trop tôt pour tirer un bilan de l’application des nouveaux rythmes scolairesdans un quart des écoles communales. A Paris, pour le premier mardi où les cours ont été interrompus dès 15h00, le cafouillage semble avoir été en général évité dans la répartition des activités périscolaires. Nous ne pouvons évidemment que nous en féliciter. Mais cela ne modifie en rien nos critiques fondamentales sur les dispositions Peillon-Delanoë.

On doit d’abord rendre hommage aux personnels de l’éducation nationale, administratifs, enseignants, techniques, à ceux de la Ville de Paris et à leur sens du service public. Ils ont dû prendre beaucoup sur eux pour résoudre le casse-tête d’une nouvelle organisation du travail qu’ils ont pourtant massivement dénoncée parce qu’elle ne correspond ni à l’intérêt des élèves, ni à celle de la communauté scolaire. Leur lutte déterminée, avec leur syndicat majoritaire, contre l’opération politique ratée du ministre Peillon a permis de faire dégager quelques moyens supplémentaires, de même que l’action des personnels de la Ville.

Le contexte politicien est connu. Delanoë et la municipalité de Paris ont dû appliquer dès 2013 la réforme de 2013 sous peine de discréditer complètement le gouvernement. Leur méconnaissance – effrayante – du monde l’éducation leur ont complètement fait sous-estimer les justes réactions des professionnels et des parents. A quelques mois des municipales, la première dauphine de Delanoë s’est dangereusement exposée.  La municipalité s’est trouvée obligée de limiter les dégâts pour  masquer la nature de la « réforme ».

A titre de précaution, Delanoë a même annulé la réunion du Conseil de Paris de septembre qui aurait dû se tenir deux semaines après la rentrée et qui aurait immanquablement été l’occasion de soulever à nouveau les problèmes à la lumière de tous les dysfonctionnements…

Vous trouverez en lien ci-dessous nos analyses précédentes.

Pour les professeurs des écoles – ceux de Paris étant encore davantage pénalisés par les conditions de transports – les cours du mercredi matin entraînent une dégradation des conditions de travail. De surcroît, ils se trouvent dépossédés de leurs salles de classe deux après-midi par semaine. La maigre prime accordée par le ministère (reconductible ?) n’y change rien.

Les activités périscolaires  pour les enfants seront de nature très inégale suivant les « prestataires », notamment les associations, suivant les écoles, les quartiers. Un décret scélérat adopté pendant l’été réduit dangereusement le taux d’encadrement minimum exigé. Dans certaines communes, les activés sont même payantes. Tout cela ne correspond à rien d’autre qu’à une privatisation d’une partie de l’enseignement, notamment celui de la culture.

La démagogie de Peillon n’est pas passée sur ce dossier qui prélude d’autres comme le rétablissement d’une carte scolaire. Bien loin de corriger la politique de la droite, il la poursuit. Nous avons combattu la loi Darcos-UMP de 2008. Elle ne s’était pas contentée d’instituer la semaine de quatre jours. Elle avait supprimé les cours du samedi matin (et non du mercredi). Elle avait supprimé globalement 2 heures de cours assurées par l’éducation nationale. C’est sur tout cela qu’il faudrait revenir.

Dans la concertation ! Et non dans le mépris pratiqué par MM. Peillon, Delanoë et de Mme Hidalgo !

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