4 pour, 8 contre le budget: Schizophrénie des élus PCF-FdG au Conseil général de Seine-Saint-Denis

Article, Vivelepcf, 17 avril 2013

Le 21 mars dernier, le président PS du Conseil général de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, a réussi à faire voter son budget 2013, d’une seule voix : 20 pour, 19 contre, 1 abstention.

La répartition des voix du groupe PCF-Front de gauche a permis ce vote de justesse. Si huit de ses membres ont voté contre, quatre ont voté pour, dont l’ancien président Hervé Brahmy, secrétaire de la fédération du PCF, et un s’est abstenu, Gilles Garnier. Cette cacophonie révèle une situation contradictoire à laquelle sont confrontés bien d’autres élus communiste dans les collectivités locales.

En Seine-Saint-Denis, les élus FdG participent à l’exécutif et disposent de plusieurs vice-présidences.

Ils sont amenés à gérer, avec le PS, l’austérité des dépenses départementales. Le Conseil général n’en est pas responsable. D’un côté, dans un département particulièrement pauvre et jeune, les dépenses sociales explosent. De l’autre, les dotations de l’Etat sont bloquées par le gouvernement, qui n’a pas non plus l’intention de rembourser ses dettes.

Le budget 2013 se traduit par de lourdes augmentations d’impôts pour les ménages imposables, de 5,9 à 7,5%. Il est malheureusement dans la lignée des budgets précédents. Avant 2008, la présidence PCF avait dû contracter de lourds emprunts, qui se sont révélés toxiques. La gestion de la crise est particulièrement ingrate en Seine-Saint-Denis.

Mais cette année, il y a une différence de taille. Le gouvernement, largement responsable de la situation, est de la même couleur que l’exécutif départementale. Mais sa politique de sous-traitance de l’austérité aux collectivités locales n’a guère changé, par rapport à celle de son prédécesseur. Pour le département de l’influent président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, quelques coups de pouce, surtout une révision de la dette toxique, sont accordés. C’est tout.

On comprend le dilemme des élus communistes.

Les trois vice-présidents qui ont voté contre le budget comptent néanmoins conserver leur place dans l’exécutif.

Continuer à cogérer, au moins mal pour les gens, les effets de la crise avec le PS, ou bien s’engager dans une riposte nationale contre sa politique nationale antisociale (au risque de perdre des positions d’élu) : La question ne manquera pas de se poser, ici comme ailleurs. Dans le tableau d’ensemble, on ne peut non plus négliger les attaques virulentes de la droite et de l’extrême-droite contre l’exécutif de « gauche ».

En tout cas, la schizophrénie pourrait être lourde de conséquence pour le crédit que conserve notre parti dans un département qui fut un de ses bastions (30 conseillers généraux sur 40 en 1979…) mais qui fut aussi à l’avant-garde de l’abandon de la discipline de Parti et de la féodalisation des élus, notamment « refondateurs ».

Quel est l’avis des militants communistes sur ce dernier vote ?

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