Des (ex)NPA mûrs pour servir de caution gauchiste au Front de gauche

Vivelepcf, 1er juillet 2012

Une nouvelle division du NPA devrait rentrer officiellement dans le Front de gauche après la conférence nationale du NPA le 8 juillet. Des tractations ont déjà eu lieu sur les conditions de leur intégration, révèle la presse (Le Figaro du 28 juin, le Monde du 30), avec les dirigeants auto-désignés du Front de gauche, Francis Parny, membre du PCF et Eric Coquerel, bras droit de Mélenchon.

Pour nous, ce n’est pas une surprise.

Avec une élégance crasse, Myriam Martin, dirigeante de ce courant dit de « gauche anticapitaliste » qui revendique 300 suiveurs, avait déjà participé au meeting de Mélenchon le 5 avril à Toulouse trahissant la candidature de son parti, Philippe Poutou, pour laquelle elle s’était prononcée.

Mais il s’agit surtout d’une évolution logique liée à la nature du NPA, embryon de Front de gauche en voie d’avortement. Déjà en 2009, nous écrivions en conclusion d’un article de ce site (Où va le NPA ? en lien) :

« A peine né, le NPA fait face à une crise existentielle prévisible. La position B ramène au petit parti trotskyste. Les positions A et C, dans la suite de l’évolution de la LCR, conduisent tout droit à l’intégration dans le « Front de gauche ».

Parions que le NPA, dès le lendemain des régionales, se transformera en caution « anticapitaliste » d’un « Front de gauche », lui-même caution électorale d’une social-démocratie recomposée.

On est loin du parti de classe et de masse que seul le PCF a été et doit redevenir. »

Tout dans le NPA correspond au Front de gauche :

-          Le NPA a permis à la direction de la LCR de se débarrasser de l’étiquette « communiste » (ce n’était qu’une étiquette !) comme le Front de gauche permet de poursuivre l’effacement du PCF.

-          Le NPA trouve la justification de son existence dons des calculs électoralistes et dans la promotion par la bourgeoisie d’Olivier Besancenot. En 2007, celle-ci pouvait et voulait faire élire Sarkozy et avait intérêt à valoriser OB. En 2012, Mélenchon a constitué un meilleur rabatteur pour son poulain social-démocrate. OB s’est prudemment désisté laissant Poutou assumer le rôle de candidat de témoignage.

-          Le NPA, comme le Front de gauche, derrière un vernis de « radicalité » s’inscrit dans la légitimation de l’UE du capital en diffusant l’illusion de « l’Europe sociale » et en pervertissant l’internationalisme.

-          Le NPA, comme le Front de gauche et la direction mutée du PCF, dévalorise la lutte des classes en érigeant les questions « sociétales » en priorités.

-          Le NPA, comme la LCR, comme Mélenchon gardent de leurs racines trotskystes un anticommunisme viscéral.

Dans les courants subsistant du NPA, il y a maintenant fort à parier les trotskystes doctrinaires, issus de LO, vont recomposer leur propre groupuscule, que le pape Krivine et son ancien assistant parlementaire Besancenot vont orienter le reste du NPA dans une position à la fois complémentaire et critique (encore trop de PCF dans le FdG !) du Front de gauche pour contribuer à canaliser la colère populaire, les travailleurs syndiqués aspirant à un mouvement révolutionnaire, vers une opposition de façade, à coup de déclarations maximalistes tombant à côté des enjeux de classe.

« Le gauchisme, cet anti-léninisme ! » pour reprendre le titre du célèbre ouvrage de référence de notre camarade Léo Figuères : quelle vérité !

LCR, NPA, « 100% à gauche » ? Comme le concentré de tomate !

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