Vivelepcf, 26 juin 2014
Le Conseil européen se réunit à Ypres en Belgique les 26 et 27 juin avec un important ordre du jour.
Son président, M. Van Rompuy, a annoncé, entre autres, que le volet économique de l’accord « d’association » entre l’UE et l’Ukraine allait être signé le 27. Les préparatifs techniques sont finalisés. Les ministres des affaires étrangères ont déjà prévu une application partielle immédiate, notamment du « libre » échange, sans la ratification pourtant légalement nécessaire des 28 Etats-membres.
Doit-on rappeler que la tentative de l’UE d’imposer cet accord est à l’origine de la déstabilisation de l’Ukraine ?
Avec cet accord, les impérialismes européens entendent, contre quelques prébendes à des oligarques, mettre la main sur le marché et les matières premières ukrainiens au nom du « libre échange », faire dominer les normes européennes, constituer une base arrière à des coûts défiant toute concurrence pour leurs trusts, disposer d’une main-d’œuvre importable à vil prix.
Pour l’industrie et l’agriculture ukrainiennes, confrontées à une concurrence infiniment plus forte, fixant ses propres règles, ce sera le coup de grâce, d’autant plus que l’accord est subordonné à l’application des « réformes » voulues par le FMI.
En définitive, il s’agit ni plus ni moins que d’une mise sous protectorat européen du pays.
La prise de contrôle économique totale de l’Ukraine se conjugue avec une attitude expansionniste et aggressive dirigée contre la Russie, l’OTAN étant aussitôt derrière l’UE et le FMI.
Même le président corrompu Ianoukovitch avait dû renoncer à signer un tel accord. Il est maintenant avéré qu’à la suite de ce revers, les impérialismes américains et européens ont fomenté une vraie-fausse « révolte populaire », dévoyant certaines aspirations réelles au changement, s’appuyant sur les forces les plus réactionnaires dont les néonazis. Ils ont ensuite organisé, le lendemain même de la signature d’un protocole de réconciliation nationale, un coup d’Etat à Kiev. Une nouvelle équipe de fantoches, contrôlée toujours par des « oligarques », sous l’influence grandissante des fascistes, occupe le pouvoir à Kiev sous la bénédiction des protecteurs occidentaux.
Directement visé, le concurrent russe a réagi en rattachant à son territoire la région autonome de Crimée, peuplée majoritairement de nationaux russes et en apportant une forme de soutien à des forces dans l’est de l’Ukraine qui refusent l’évolution de Kiev. Les populations ukrainiennes russophones de ces régions ont toutes les raisons de redouter l’oppression politique et culturelle du nouveau régime et la ruine économique avec l’accord avec l’UE.
Des drames humains ont eu lieu et une menace de guerre continue à planer. Voilà l’œuvre actuelle de l’UE et des Etats-Unis !
Avec l’adoption de l’accord d’association, les impérialismes occidentaux continuent à avancer leurs pions dans l’épreuve de force engagée contre la Russie, aux dépens des populations ukrainiennes. Les élections présidentielles irrégulières du 25 mai ont amené au pouvoir nominal un autre oligarque, un baron de la confiserie, inféodé aux intérêts occidentaux.
Depuis le départ, tout a été fait pour que jamais les Ukrainiens ne puissent se prononcer sur la question essentielle que représente la signature de l’accord d’association avec l’UE. Le Parti communiste ukrainien, l’un des plus importants du pays, a soutenu l’organisation d’un référendum. Il est frappé d’une répression jamais vue en Europe depuis des décennies. Avec les partis communistes et progressistes de tous les pays, nous leur apportons à nouveau tout notre soutien.
Dans ce contexte très grave, plus que jamais, nos voix doivent s’élever le plus fortement contre la signature et l’application imminentes de « l’accord d’association économique » entre l’UE et l’Ukraine.
La France, dans l’intérêt des populations ukrainiennes, de la paix, du peuple et des travailleurs français, ne doit pas signer et ratifier cet « accord » !