Mélenchon devrait s’auto-exclure du PG pour cause de copinage avec Serge Dassault !

Vivelepcf, 6 mars 2014, article AC

Début février, Mélenchon virait, sans autre forme de procès, du « parti de gauche », sa tête de liste aux municipales à Périgueux. Mélenchon n’a pas toléré que ce dernier ait été vu en train de trinquer, dans la permanence de l’UMP, avec Yves Guéna, ancien maire, 91 ans, accessoirement ancien compagnon de la libération.

Notre Mélenchon/Robespierre est décidément inflexible. Sauf quand il s’agit de lui-même…

Serge Dassault n’est pas Yves Guéna, même s’ils ont presque le même âge. Dassault n’a pas de passé glorieux de patriote. Pourtant Mélenchon l’apprécie terriblement, comme chef d’entreprise, comme complice au Sénat, malgré son étiquette UMP et ses pratiques démocratiques spéciales.

L’article ci-dessous retrace les liaisons douteuses soignées par Mélenchon avec le milliardaire, soupçonné de corruption active, pas seulement à Corbeil.

La direction du PCF est vraiment allée chercher le meilleur politicien possible pour poursuivre sa stratégie de destruction de notre parti…

Les liaisons dangereuses entre Mélenchon et le marchand de canons Dassault : des mirages en rafales !

 

AC pour vivelepcf

Dassault, bientôt condamné, enfin peut-être. Le PG a condamné les parlementaires  qui ont refusé de lever l’immunité … oubliant que son leader avait en 2004 été le seul à défendre Dassault au Sénat, se justifiant par la suite systématiquement de sa « relation spéciale ».

Se congratulant après leur succès commun (combiné) au sénatoriales de 2004

Mélenchon et Dassault, c’est une vieille relation depuis les années 1980, nouée dans les couloirs du Conseil général de l’Essonne. Lui, le leader de la dite gauche radicale uni par les liens sacrés du mariage d’intérêt avec la 4 ème fortune de France, la 69 ème du monde : une union libre !

Dassault, c’est la quintessence du capitalisme monopoliste d’État en plein pourrissement : un marchand de canons qui se nourrit des guerres fomentées par la France, de nos alliés dictateurs ; un corrupteur d’électeurs et d’hommes politiques qui vit des contrats de l’État.

En 2013, la fortune de Dassault se chiffre à 13 milliards d’euros, soit l’équivalent de ce que gagne un million de Smicards en France. Depuis la crise de 2009, grâce à la politique de guerre de la France, sa fortune a été multipliée par 3, passant de 5 à 13 milliards d’euros. Rien que pour l’année 2013, sa fortune a bondi de 30 %, de 9,8 à 12,8 milliards !

Le « scandale Dassault » est trop gros. Magnanime à 88 ans ou cynique, Dassault a demandé lui-même la levée de son immunité parlementaire pour répondre des accusations de corruption.

Il faut dire que les parlementaires, de droite et de gauche, l’ont bien défendu jusqu’au 8 janvier dernier il avait sauvé in extremis sa tête, encore une fois lors du vote du bureau du Sénat.

On ne pouvait pas en attendre moins dans son propre parti (l’UMP), des autres gardiens du système – PS et Verts. Et la « gauche radicale » ? Le PG qui s’émouvait du rejet de la levée de l’immunité de Dassault, oublie vite que c’est Mélenchon qui avait défendu Dassault en 2004, lors de la première requête parlementaire visant à annuler son élection !

Au cœur des magouilles électorales du « système Dassault » : l’acteur Mélenchon

Il faut dire que Mélenchon est fier de raconter sa relation avec le « capitaine d’industrie » Dassault. Orgueilleux de détailler ses « talents de stratège » quand il s’agissait de magouiller avec Serge.

Ainsi, pour les sénatoriales de 2004, il conclut un pacte tacite officieux avec les « dissidents de droite » de Dassault reposant sur une répartition des rôles en public, pour faire élire à la fois Dassault, en ballotage défavorable, et le troisième sur la liste de Mélenchon, le communiste Vera.

Mélenchon s’accorde avec Dassault pour un entretien croisé dans le Républicain de l’Essonne (journal qui appartient à Dassault!) : le but, jouer les opposants irréductibles, Dassault traitant Mélenchon de « Bolchevique », Mélenchon traitant Dassault de « suppôt du capital ». Ah les cons !

Les deux s’embrassaient bras dessus bras dessus juste après : Mélenchon, Dassault, Vera étaient tous trois élus. Mélenchon dira plus tard : « Je l’ai plié, il n’a eu qu’un siège, moi trois. Grâce à mes talents de stratège, avec 40 % des voix, j’ai eu 60 %, la droite avec 60 % des voix a eu 40 % des sièges » (sic), chapeau le stratège !

Des magouilles dont Mélenchon a l’habitude de sa formation de leader étudiant à l’UNEF-US (devenue par la suite l’UNEF ID), son passé de trotskiste lambertiste  … qu’il a perpétué au niveau national dans le PS. Ainsi, en 2012, il se vantait de ses tractations de congrès avec le Maître de la combinaison François Hollande :

« Allez, tu vas pas discréditer ce parti, Jean-Luc, je sais que tu aimes ce parti (JLM : c’est vrai), tu reconnais que tu as perdu (JLM : bien sûr, je m’attendais pas à gagner mais à faire un score). Alors, comment on arrange ça ? Alors, on a arrangé, lui 85, moi 15. Plus que nos motions respectives. On s’est quittés en s’embrassant sur les joues. ». Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ?

Admiration pour le marchand de canons : « je suis gourmand d’humains, moi ! »

Mélenchon ne cache pas son admiration pour Dassault. A plusieurs reprises, il a confessé sa fascination pour « l’industriel efficace ».

Avec l’orgueil du parvenu qui côtoie les hommes de pouvoir. Il raconte sa pratique : au Sénat, il le tutoie, il fait des blagues avec lui, lui passe la brosse sur « sa nouvelle voiture de luxe », Dassault se moque de lui en lui montrant son bolide.

Comment Mélenchon justifie ses rapports très personnels avec Serge : « Je suis gourmand d’êtres humains, et il faut dire que celui-ci est pas banal ! ». Lui aussi Dassault et ses machines de guerre sont « gourmands en êtres humains », en chair à canon. Vive l’ « humain » !

Cela n’empêche pas l’équilibriste Mélenchon de décrire son « attachement » pour le « martien » Dassault, laissant supposer que celui-ci serait « dans les cieux », loin de tout ancrage terrestre dans un monde fait de guerres, de corruption, de profits monstres dont Dassault est un protagoniste.

Mélenchon s’énerve ainsi face à une journaliste de Mediapart : « C’est facile de s’attaquer à Dassault : un grand patron d’une grosse boîte, qui a plein d’argent, de père en fils, alors ça c’est une caricature ».

La journaliste s’offusque à juste titre, Mélenchon précise « enfin, pas une caricature, une forme excessive d’une situation … qui incarne tout l’excès de la concentration du pouvoir et de l’argent ». Et oui, Jean-Luc, tu l’as dit ! Alors, pourquoi tu ne le dénonces pas, si c’est aussi facile ? Vas-y !

Au Sénat en 2004, Mélenchon défend Dassault, la collusion capital-Etat : « je ne suis pas un bolchevique quand même ! »

Le 30 novembre 2004, Christian Poncelet, président UMP du Sénat, réunit les 22 membres du bureau du Sénat pour saisir le Conseil constitutionnel concernant l’incompatibilité possible entre le mandat de sénateur de Dassault et sa position d’industriel vivant des commandes de l’Etat.

21 votent pour. Un seul refuse de voter pour et s’abstient. Qui ? Jean-Luc Mélenchon bien sûr !

Comment se justifie-t-il aujourd’hui ? Attention suivez les circonvolutions du prestidigitateur verbal.

D’abord, il se présente en Césarion clément avec les vaincus : « Ce gars-là, je viens de le plier. Il est à terre. Est-ce que je continue de le tordre ou je laisse faire les autres ? Je n’allais pas m’accabler sur lui ». Faible avec les forts, fort avec les faibles, Mélenchon !

Puis, voyant que son argument n’est guère convaincant, il évoque « l’intensité de ses calculs » (sic). Le grand stratège JLM fanfaronne sur « son intelligence », lui qui dit « savoir ce que tous les autres au Sénat allaient voter ». Ah, le copinage à l’Assemblée …

Sentant l’incrédulité poindre, Jean-Luc est obligé de préciser : « Certains vont penser que j’ai eu peur que son élection soit annulée, donc que je sois obligé de me retaper le numéro d’équilibriste … pas du tout, seule l’élégance qui m’a motivé ». Quelle classe (affaire) !

Ultima ratio du roitelet Mélenchon, la légalité républicaine. Mélenchon donne l’argument de l’antécédent de son paternel, puisque Marcel Dassault n’a jamais été condamné, alors cela légitime la position de son fils. Quand l’État couvre une dynastie industrielle, il faut orner la légalité dorée de fleurs élégantes.

Et Mélenchon de renchérir : « Mais vous voyez bien que le Conseil constitutionnel a statué qu’il n’y avait pas conflit d’intérêt ». La journaliste de préciser que le Conseil a plutôt signifié qu’en vertu de la loi, il n’y avait pas « incompatibilité », ne se prononçant pas sur le conflit d’intérêt évident.

Quand la loi bourgeoise défend l’industriel Dassault, le révolutionnaire Mélenchon se range derrière la loi qu’il connaît très bien, mieux que l’idéal de justice et de paix du peuple français. Imaginons Jaurès en train de défendre Schneider en 1914 au nom de la République !

« J’ai été très clair : je ne pouvais pas affirmer qu’il y avait conflit d’intérêt, car je connaissais la décision de 1977 (sur son père Marcel Dassault) et que je connaissais le vote de la salle. C’était il y a 10 ans, et j’ai fait alors cette estimation ».

La journaliste lui pose alors la question de bon sens : et maintenant dix ans après il y a conflit d’intérêt quand il est sénateur UMP et grand industriel ? Et Mélenchon de s’emporter : « vous mesurez le sens de votre question ? »

« Ca veut dire quoi ? C’est la négation de la citoyenneté ! Si la loi disait que les industriels vivant de contrats n’ont pas le droit d’être parlementaires, je serais d’accord, or ce n’est pas le cas. Ce n’est pas à moi de commencer quelque chose que je connais … ». Qu’est-ce qu’il connaît, continue Jean-Luc …

« C’est très courant dans le bolchevisme dire les curés ont pas le droit de voter pour ci, le patron a pas le droit de ça. Je ne suis pas d’accord avec ça, je suis pour la citoyenneté : le citoyen doit s’arracher de ses humus, et dire ce qui est bon non pour lui mais pour l’intérêt de tous ».

Non à la dénonciation « bolchevique » d’un grand patron qui vit des contrats de l’Etat, oui à une citoyenneté « républicaine » où les intérêts de Dassault sont ceux de la nation !

Défense de la politique impérialiste de la France, du trafic illégal d’armes : c’est l’inhumain d’abord !

Car l’ancien porte-parole du PS pour le Traité de Maastricht, lui qui fut successivement miterrandien, rocardien, jospiniste, fabiusien au PS, ne sort son drapeau tricolore que pour une chose : vanter la défense nationale française, louer les contrats d’armement. Pour qui ? Pourquoi ?

Sur les ventes des avions Rafale (de Dassault) à l’Inde, Mélenchon se félicite de ce contrat pour « cet avion formidable » bien meilleur marché que ses concurrents (ah, la compétitivité dans les machines de guerre!), des emplois pour des ouvriers français.

Quant au risque d’armer une puissance nucléaire, en tension permanente avec le Pakistan, JLM joue la carte anti-impérialiste : il s’agit de nouer de nouvelles alliances contre les Etats-Unis. On connaît l’argument des Maastrichtiens en 1992 : voter pour l’Europe pour faire contrepoids aux Etats-Unis !

Il faudra que Mélenchon nous explique son « front anti-impérialiste » quand Hollande va négocier des contrats au Qatar, en Arabie saoudite ou en Israël !

Et sur la politique de la France à l’étranger, le social-patriote Mélenchon s’emporte, « Mais la France n’agresse personne, M.Cohen », dit-il au micro de France Inter. Les peuples libyens, ivoiriens, afghans à l’époque, désormais maliens et centrafricains apprécieront cette mémoire sélective !

Il faut dire que Mélenchon avait voté pour « la zone d’exclusion aérienne » au Parlement européen qui préparait l’intervention de l’OTAN en Libye en 2011. Sur la Centrafrique, son parti, le PG, a apporté son soutien à une intervention française !

Et alors, le désarmement, on est censé être pour quand on est un « homme de gauche », un « humaniste » ? Non pour Mélenchon, pas de désarmement, surtout pas nucléaire !

Comme le dit Mélenchon : « il faut qu’on ait deux, trois arguments de plus si on s’en prend en France ». Mais pas qu’une force de défense « efficace » selon ses termes », mais une « force de projection » pour des interventions Made in France.

Dans sa campagne de 2012, il avait répondu à la revue Défense Nationale :

« Le Livre Blanc doit porter ses deux questions déjà posées par Jaurès : comment la France peut porter les chances de la paix ? Et si elle est attaquée, comment porter les chances de salut, les moyens de la victoire ? ». Du Jouhaux dans le texte !

Mélenchon continue : « je veux une industrie de l’armement efficace libérée de la finance ». Il peut compter sur Dassault, son ami « industriel efficace » !

La cerise sur le gâteau : « les interventions en Afghanistan, en Libye ont montré les limites de l’OTAN et des moyens de nos armées. Il est inacceptable d’envoyer en opération des soldats sous-équipés, de dépendre d’autres puissances pour le transport, le ravitaillement.

L’acquisition d’une capacité de projection autonome d’une brigade interarmes est un objectif raisonnable. Il suppose d’augmenter les capacités en terme d’armement et de soutien. Mais aussi de décider des moyens nécessaires de la projection, tant aériens que maritimes ».

Combien de temps encore Mélenchon va-t-il tromper de la sorte le peuple français ? Combien de temps va-t-il encore faire durer son numéro de grand illusionniste ?

Mélenchon recevait le prix d’ « homme politique de l’année » par le magazine de mode GQ pour ses talents de représentation. Devant un parterre de grands patrons, il déclarait dans l’hilarité générale : « I am not dangerous ! ».

Sûr que Mélenchon n’est pas dangereux pour le CAC 40, ni pour Dassault, ni pour les autres. Et si on suit son slogan démagogique, « Qu’ils s’en aillent tous ! » on commence par qui ?

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