A Hugo Chavez, le peuple vénézuélien et le mouvement antiimpérialiste international peuvent être reconnaissants

Hommage à Hugo Chavez

EDT pour Pcf Paris 15, 6 mars 2013, repris par vivelepcf

Le décès d’Hugo Chavez nous affecte profondément. Il est prématuré aussi bien pour l’homme que pour son action dans le renouveau du mouvement émancipateur des peuples, de la lutte antiimpérialiste.

Notre pensée va d’abord au peuple vénézuélien, qui par millions exprime sa peine immense dans les rues du pays. Nous transmettons nos condoléances à nos camarades du Parti communiste du Venezuela et à nos amis de l’Ambassade du Venezuela en France.

L’Ambassade  nous a aidés régulièrement à comprendre et faire connaître dans le 15ème arrondissement l’expérience de la Révolution bolivarienne, avec la fraternité et l’enthousiasme insufflés par Hugo Chavez, si éloignés des codes diplomatiques.

Le Venezuela est un pays économiquement favorisé par la nature. C’est aussi un des pays qui ont subi le plus lourdement le colonialisme, l’impérialisme et leurs séquelles, le sous-développement.

Hugo Chavez est arrivé au pouvoir en 1999 proclamant vouloir défendre les intérêts du peuple et développer la justice sociale. Son premier mérite, inestimable, est d’avoir tenu son engagement.

Le bilan est éloquent. La pauvreté et les inégalités ont considérablement reculé. Une grande part des immenses richesses exploitées a été enfin redirigée vers les populations.

Sur bien des points, le retour en arrière n’est plus imaginable.

L’essor de l’éducation, de l’accès aux soins, grâce notamment à la coopération avec Cuba, mais aussi de la participation politique des masses à la vie publique, ont donné au pays les conditions d’un véritable développement autonome.

L’expérience politique lancée par Chavez s’est heurtée à une opposition acharnée de la réaction, des possédants, de l’impérialisme. Au fil de son développement, elle s’est manifestée par la violence, le sabotage économique, les pressions extérieures pilotées depuis les Etats-Unis, la subversion. Elle a toujours échoué.

Le deuxième immense mérite de Chavez et de ses compagnons est d’avoir résisté en impliquant de plus en plus massivement la population pauvre et laborieuse dans le combat politique, en recherchant les voies d’une rupture révolutionnaire, dans les conditions du Venezuela et de l’époque : le socialisme « bolivarien ».

La prise du pouvoir par Chavez n’a pas mis fin à la lutte des classes au Venezuela. Elle s’est aiguisée.

La bourgeoisie reste forte. Le capitalisme reste le mode de production prédominant. L’impérialisme américain demeure en mesure d’exercer des pressions considérables sur son voisin et fournisseur de pétrole.

La lutte des classes, le Président Chavez, avec ses compagnons, toujours plus nombreux, l’a menée inlassablement du côté du peuple, à tous les niveaux.

Il a développé une organisation politique de masse, ouvrant des espaces d’autogestion au cœur des quartiers et des villages. Il a fondé le PSUV, Parti socialiste unifié du Venezuela avec l’ambition d’en faire l’instrument révolutionnaire conduisant au socialisme. Dans cet objectif, Chavez a reconnu le rôle d’avant-garde du Parti communiste du Venezuela, allié essentiel du processus révolutionnaire.

Chavez et son gouvernement ont fait reculer l’emprise du capitalisme et de l’impérialisme sur le pays. Ils ont lancé un vaste programme de réappropriation des profits pétroliers. L’affrontement a été très rude contre les potentats des firmes nationales et internationales. Le gouvernement a procédé à une série de nationalisations, des grands services publics, du secteur financier etc. Chacune a été et reste un enjeu intense de lutte contre les survivances bourgeoises.

Chavez et ses compagnons ont recherché et trouvé, dans le rapport de forces mondial, des alliés contre l’impérialisme en général, contre l’impérialisme US en particulier. Les peuples d’Amérique latine se sont reconnus dans l’expérience émancipatrice vénézuélienne. Elle a constitué un point d’appui décisif et un repère pour les victoires de Morales en Bolivie ou Correia en Equateur. Les gouvernements sociaux-démocrates-libéraux d’Amérique latine ont été amenés à afficher leur sympathie pour Chavez et le Venezuela bolivarien. Avec l’ALBA, le Venezuela, la Bolivie et Cuba ont promu un système d’échange et de coopération profitable aux peuples, une véritable alternative à l’ordre impérialiste de l’ALENA des USA, au « libre-échange » et à sa logique de domination.

Chavez n’a pas hésité à faire le choix nécessaire et audacieux de l’alliance, du jumelage même, avec la révolution socialiste cubaine. Cuba et Venezuela, ensemble, ont constitué une force politique à l’écho considérable, au-delà des peuples d’Amérique latine, dans le Tiers-monde, dans le reste du monde.

Communistes français, comme des militants de tous les pays, nous sommes hautement redevables à l’œuvre, à l’audace d’un Hugo Chavez. A des mouvements historiques anesthésiés par des décennies de renoncement, d’échec, d’intégration au système dominant, l’expérience vénézuélienne, revivifiant l’expérience cubaine, a redonné un élan, a rendu, aux yeux de tous, son actualité de notre projet révolutionnaire : le socialisme.

A notre reconnaissance correspondra tout l’appui, à notre modeste niveau, que nous pourrons apporter à la postérité et au développement du socialisme bolivarien au Venezuela. La bourgeoisie et l’impérialisme comptent profiter de la mort de Chavez pour renverser ou infiltrer la démocratie vénézuélienne. C’est évident.

Mais même mort, la mémoire de Chavez continuera de renforcer le mouvement populaire, ses capacités de résistance et d’organisation.

Vive le socialisme bolivarien, vive le socialisme !

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