Tel-Aviv-Plage à Paris-Plage : la municipalité d’Anne Hidalgo confirme l’opération politique

Vivelepcf, 11 août 2015, en complément de notre déclaration du 6 août Tel-Aviv-Plage invité officiellement à Paris-Plage : consternation !

Photos du voyage d'une délégation du Conseil de Paris (de tous les groupes) en mai 2105 en Israël: l'idée de Tel Aviv à Paris plage aurait été trouvée là-bas selon Anne Hidalgo

Notre article du 6 août, à la suite de l’alarme de camarades après un article du site du Courrier de l’Atlas, étayé par les communications d’associations proches de l’ambassade d’Israël, a servi de « lanceur d’alerte », du moins parmi les communistes connectés. Nous avons eu l’écho de dizaines d’intervention de camarades. Nous reproduisons sur ce site, en exemple, la lettre du secrétaire de la section du PCF de Thil en Meurthe-et-Moselle à Anne Hidalgo.

Depuis le 6, la programmation a été confirmée par la municipalité. Le sujet sensible a logiquement enflé et à peu près chaque groupe politique concerné a réagi, Anne Hidalgo la dernière par un communiqué aujourd’hui.

Le groupe des élus PCF-Front de gauche (comme l’élue PG) a dénoncé l’opération dans un communiqué du 10. Il demande son annulation et sa substitution par un événement pour la paix israélo-palestinienne. Certains élus EELV sont allés dans le même sens, d’autres ont refusé de prendre position.

A droite, les élus LR-exUMP, UDI et Modem appuient lourdement l’initiative de la municipalité. Certains (Bournazel, Ciotti…) se livrent à une surenchère dans le soutien aux associations sionistes et au gouvernement d’Israël, reprenant notamment l’infâme assimilation de toute contestation de la politique d’Israël à de l’antisémitisme.

Les élus PS font bloc derrière Hidalgo qu’il s’agisse de son 1er adjoint Bruno Julliard, du président du groupe Rémi Féraud, ou de Pascal Cherki. Leurs arguments sont à peu près calqués. L’initiative est organisée avec la ville de Tel Aviv sans passer par l’ambassade d’Israël. La ville et la municipalité de Tel Aviv ne seraient pas identifiables au gouvernement israélien. Tel Aviv, ville « progressiste », « créative », connue pour ses mœurs très libérées, serait la « première d’opposition » en Israël (Hidalgo).

Opposition au parti de Netanyahou peut-être, à la colonisation et à l’oppression des Palestiniens, certainement pas ! Les justifications d’Hidalgo et du PS ne tiennent pas la route.

Les associations travaillant avec l’ambassade d’Israël à Paris sont les premières à faire la propagande de l’événement. A Paris-plage, Tel Aviv n’est qu’un faux nez de l’Etat d’Israël.

Le premier centre économique d’Israël (seule capitale reconnue internationalement) est le centre de toutes les inégalités, de tous les profits d’un système et d’une politique basés sur le colonialisme, le racisme à tous les étages (également au sein de la population juive et contre les étrangers), l’oppression, la politique d’agression internationale, de guerre de l’Etat israélien.

Si la municipalité de Paris avait pris l’initiative d’une manifestation avec le musée des Beaux-arts de Tel Aviv ou son conservatoire de musique, personne n’y aurait eu quoi que ce soit à redire, nous les derniers. Bien sûr que malgré le régime indéfendable, les liens culturels avec le peuple doivent continuer. Mais l’opération Tel Aviv à Paris-plage n’a rien à voir avec cela. Anne Hidalgo le sait très bien, reconnaissant avoir invité la ville israélienne, « d’abord, parce qu’elle est une ville balnéaire appréciée des noctambules du monde entier, ce qui lui vaut son surnom de « Ville qui ne dort jamais » ».

L’indécence d’exposer à Paris le bling-bling des plages branchées de Tel Aviv, un an après la guerre à Gaza, alors qu’elles se trouvent à 50 km à peine des plages du dernier martyre palestinien, n’a pas pu échapper à la municipalité de Paris. Comme n’a pas pu lui échapper la polémique et les instrumentalisations politique que l’annonce de cet événement allait immanquablement susciter.

Le fait de l’intégrer dans le programme officiel de Paris-plage seulement le 7 août alors qu’il est prévu depuis des mois, les centaines de policiers commandés en renfort préventivement le confirment bien…

Les propagandistes de la politique de l’Etat israélien utilisent à plein l’événement. Paris-plage leur permet de mettre en avant une image joyeuse, pacifique d’Israël, une image partielle, une image fausse, une image trompeuse qui masque le système d’oppression et de guerre.

La polémique leur permet de mobiliser tous leurs soutiens politiques en France du PS à LR-exUMP et même au FN (communiqué de Wallerand de Saint-Just), un rassemblement sans mesure avec l’état de l’opinion publique française et destinée à l’influencer.

Avec l’appui prévisible de la plupart des médias, les sionistes sauront opposer jeudi 13 une image gentille de plagistes de Tel Aviv à une image d’agressivité (de colère) de contre-manifestants venus rappeler les souffrances des Palestiniens et l’exigence de la paix.

Voilà en toute connaissance de cause, l’opération politique dont Anne Hidalgo porte la responsabilité en refusant d’annuler « Tel Aviv à Paris-plage ».  Elle se situe dans la suite de ses actes politiques précédents sur cette question : la non-dénonciation de la guerre de Gaza l’an dernier, la participation aux initiatives les plus outrancières du CRIF etc1.

Jeudi 13, journée de l’événement, marquons le coup sans ajouter d’huile sur le feu, conscients des provocations calculées des propagandistes de l’Etat d’Israël !

Il reste une question : où a été décidée l’initiative et par qui ? Anne Hidalgo affirme que « l’idée est née autour d’un déjeuner que les élus des deux villes ont partagé lors du déplacement du Conseil de Paris en Israël et en Palestine effectué au mois de mai. » Qui en a parlé, entendu parler à ce déjeuner ? Pourquoi l’opération, vue ses conséquences évidentes, n’a-t-elle pas l’objet au moins d’une information au Conseillers de Paris ?2

Continuons à placer Anne Hidalgo et la municipalité de Paris devant les conséquences de leurs choix, à les dénoncer ! A contrer, à ce niveau parisien aussi, la désinformation et la propagande des alliés de l’impérialisme israélien.

 

Notes :

1-  Meeting du CRIF du 19 mars 2014 (participation de plusieurs élus parisiens dont Hidalgo), suivre le lien : Nomination de Valls, le pyromane de l’antisémitisme : danger !

2- Le voyage d’une délégation du Conseil de Paris en Israël début mai a déjà soulevé de lourdes questions. Elle était composée, outre d’Anne Hidalgo, de deux adjoints (PS et PCF-FdG), des présidents des groupes EELV, PS, PRG et UDI-Modem et de la vice-présidente du groupe UMP. Au programme figurait notamment la prise de parole, à côté de Benjamin Netanyahou, d’Anne Hidalgo au « Global Forum For Combatting Antisemitism » qui prête pour le moins à controverse.

3- Communistes, nous ne comprenons toujours pas et continuons de déplorer la présence-caution de l’adjointe PCF-FdG, membre du Conseil national du PCF, Catherine Vieu-Charier dans cette délégation. Auparavant, de façon indéfendable, elle accompagnait Anne Hidalgo (alors première adjointe) sur le podium du meeting du CRIF du 19 mars 2014, destiné à instrumentaliser le souvenir des victimes des attentats de Mohamed Merah en soutien à Israël. Catherine Vieu-Charier cédait cette année-là aussi à l’invitation au dîner du CRIF. Quelles que soient ses motivations et/ou réticences personnelles, il serait très dommageable au Parti qu’elle représente le PCF ou la Fédération de Paris du PCF dans ce type de manifestation.

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