Réforme Chatel du lycée – Non au dynamitage des Sciences économiques et sociales (SES) commandité par le Medef

L’enseignement des sciences économiques et sociales (SES) est l’une des premières cibles dans le collimateur de la réforme du lycée du ministre Chatel. Des réductions importantes d’horaires sont prévues, dès la rentrée 2010. Mais au-delà, c’est la nature et l’avenir mêmes de la discipline qui sont remis en cause.

Pour les classes de secondes, les horaires de SES seront réduits, si les décrets Chatel passent, de 2h30 à 1h30 par semaine. Et encore, pour ceux qui en auront ! En effet, les SES en seconde seraient rétrogradées au rang d’« enseignement d’exploration » à choisir en concurrence avec une nouvelle matière créée spécialement, intitulée « principes fondamentaux de l’économie et de la gestion (PFEG) ». Ensuite en terminale, les horaires de SES seront encore abaissés d’une heure dans la filière ES.

Cet appauvrissement de l’offre d’enseignement est la traduction pour les SES de la politique de suppression de 80.000 postes dans l’éducation de 2007 à 2012 (-16.300 pour 2010).

Mais l’attaque contre les SES va beaucoup plus loin.

Les projets de programmes pour les nouvelles secondes révèlent les intentions du pouvoir. Par exemple, l’étude du phénomène du chômage et de ses causes disparaîtrait purement et simplement des cours de SES.

Le gouvernement ne tient visiblement pas à ce que les élèves acquièrent des connaissances et des instruments pour comprendre la société, l’économie et même sa politique !

Dans cet objectif, de toute évidence, la réforme vise à supplanter les SES par la nouvelle matière, ces PFEG qui ressemblent drôlement à une initiation aux critères de gestion patronaux. Le programme des PFEG vise ouvertement à faire rentrer (et à enfermer) les élèves dans la logique, dite « de l’entreprise », en fait du patronat.

Exemple de « thèmes » au programme : « Comment l’entreprise se lance-t-elle sur un nouveau marché ? » ou bien «  A partir d’exemples concrets, on montrera comment l’entreprise mobilise des facteurs (ressources) et les combine pour assurer une production permettant en retour une rémunération pour chacun d’entre eux (salaire, intérêt, profit) ».

Le capitalisme et son idéologie inculqués dès l’école ! C’est ce que réclame de façon récurrente le Medef. En 2008, il lançait une attaque contre les manuels scolaires accusés d’insister sur les « dysfonctionnements » du système que seraient le chômage ou la pénibilité du travail mais de ne pas faire la part belle aux entrepreneurs. Le gouvernement l’exauce.

Optionnelle en seconde, réduite ensuite, décriée par le ministère lui-même, la matière SES sera profondément dévalorisée avec la réforme Chatel, et avec elle toute la filière et le bac ES.

 

C’est une raison de plus pour qu’enseignants, lycéens, citoyens, nous nous mobilisions pour :

-Le retrait de la réforme Chatel

-L’arrêt des suppressions d’emplois dans l’éduction nationale et au contraire l’embauche par concours des personnels dont les établissements ont besoin.

-La défense des enseignements, dans le pluralisme, qui ouvrent l’esprit critique des élèves parce que c’est le meilleur investissement pour leur propre avenir, pour notre société et aussi pour notre économie.

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