Contre le « Pacte de responsabilité » le 18 mars mais avec la CFDT et la CES le 4 avril : flottements dans la CGT.

Brève, vivelepcf, 11 avril 2014

Des débats profonds animent la CGT à tous les niveaux. Ils ont amené la confédération à appeler à la journée d’action du 18 mars contre le « Pacte de responsabilité » et pour son retrait.

Cette décision correspond à une prise de position fondamentale dans la suite des mobilisations de 2013 – insuffisantes – contre l’ANI (« accord » pour faciliter les licenciements). La CGT s’écarte ainsi de la mascarade du « dialogue social ». Ses syndiqués rejettent massivement le syndicalisme d’accompagnement, de collaboration que pratique notamment la CFDT vis-à-vis du pouvoir.

Cet engagement contre le « pacte » est incompatible avec la « plateforme commune » générale (emplois, protection sociale, aides aux entreprises…) signée en janvier avec la CFDT, l’UNSA et la FSU. Elle devrait la rendre caduque.

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Aussi est-il un peu désarçonnant pour des militants de voir la direction confédérale s’associer, à peine deux semaines après la journée du 18 mars, à la manifestation « européenne » à Bruxelles le 4 avril organisée par la Confédération européenne des syndicats (CES), aux côtés de la CFDT.

Les mesures préconisées par la CES sont très proches des orientations de la CFDT, reprises dans la plateforme de janvier.

Par ailleurs, la CES ne cache pas, conformément à sa raison d’être historique qui en a fait un promoteur central du Traité de Lisbonne, son objectif de chercher à réhabiliter les institutions européennes rejetées massivement par les travailleurs de chaque pays.

La condamnation de l’austérité, la publicité (mensongère) pour « l’Europe sociale » servent à faire diversion et à consolider le socle de la dictature de l’Europe du capital, notamment la Commission européenne et l’euro. Dans l’immédiat, elles servent à justifier de nouvelles « aides aux entreprises », subventions au profit capitaliste, au nom de la revendication d’un « plan d’investissements » au niveau européen.

Les positionnements au niveau européen ne peuvent pas être incohérents avec les positionnements dans le pays.

La CGT s’était engagée pour le NON à Maastricht et pour le NON à la « constitution européenne ». La volonté de poursuivre cette ligne est très forte dans la CGT. C’est une ligne de fracture décisive en Europe et en France avec le syndicalisme CES et CFDT. 

Gageons que le débat va s’approfondir encore dans la CGT.

EN LIEN: « Je l’espère, un grand nombre de socialistes européens seront élus », Bernadette Ségol (Confédération européenne des syndicats -CES)

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