Amnistie sociale : le coup tordu du gouvernement

Brève pour vivelepcf.fr

Qu’il relève du machiavélisme ou d’un aveu de faiblesse, le retournement annoncé du gouvernement sur l’amnistie sociale est un très mauvais coup politique pour le monde du travail.

Non pas que le projet de loi adopté par l’ensemble de la gauche au Sénat soit révolutionnaire.

Le contenu du compromis à gauche en est limité.

Le PS avait voulu donner un signal « à gauche » au monde du travail mais sans raviver les luttes principales. La mesure ne coûtait rien budgétairement. Il réalisait aussi une promesse de Hollande.

De leurs côtés, les parlementaires PCF trouvaient enfin un peu de grain à moudre et arrachaient une mesure qui faisait reculer la tendance à la criminalisation du mouvement social. La loi permettrait, entre autres acquis, la levée des sanctions prises par les patrons à la suite de condamnations en justice.

La volte-face du gouvernement fait bien pire que supprimer ces avancées.

Elle représente d’abord un nouvel et grave encouragement à l’intimidation patronale.

Politiquement ensuite, elle aboutit à un résultat très néfaste.

Christiane Taubira désavouée sur l'aministie sociale

Le pouvoir choisit de mettre au même niveau les luttes sociales et la croisade contre le « mariage pour tous ». Au passage, il désavoue Mme Taubira, ministre qui a suivi les deux dossiers et approuvé au Sénat l’amnistie sociale.

Il permet aux médias et à la droite de réduire les luttes sociales à quelques scènes violentes, occasionnelles, de les mettre en parallèle, alors qu’elles sont complètement incomparables, dans leur origine et leur signification, avec les agissements des groupes fascisants qui animent les fins de manif contre le mariage.

Sentant sa politique profondément contestée, le pouvoir désigne les adversaires et les formes d’action qui la menacent le moins.

Il place en évidence, comme étendards du mouvement social, quelques conflits violents très médiatisés, mais peu représentatifs. En rembarrant le PCF, il fait la part belle au César du Front de gauche – cela n’a échappé à aucun éditorialiste – et à son initiative de diversion sur une « 6ème République ».

Plus gravement, le pouvoir fait le jeu de la droite, d’autant plus renforcée par le recul gouvernemental qu’elle a fait un cheval de bataille de l’amnistie sociale et qu’elle soutient allègrement les manifestations contre le mariage.

La « gauche » au pouvoir aide à faire oublier que ses prédécesseurs de droite ont mené, sur le plan économique et social, la même politique.

Elle ressent la nécessité de détourner l’opposition massive du peuple de la lutte, de faire diversion.

Ce bien mauvais coup politique, bien mesquin, doit, plus que jamais, encourager à la convergence des luttes sur des positions de rupture économique et sociale.

Dans l’immédiat, réussissons un grand 1er mai !

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