Loi « sécurité globale » : un nouveau tour de vis sécuritaire inquiétant !

Les parlementaires examinent actuellement le projet de loi « sécurité globale » issu du rapport du député LREM Jean-Michel Fauvergue. Ce projet fourre-tout est un nouveau tour de vis sécuritaire très inquiétant qui s’inscrit dans un contexte déjà marqué par une restriction sans précédent des libertés individuelles, collectives et politiques au prétexte du covid ou du terrorisme.

Le projet de loi prévoit d’abord une réorganisation du secteur de la sécurité en France en opérant un glissement complet des prérogatives de la police nationale vers la police municipale ainsi que vers le secteur privé. Les agents de sécurité privés pourront par exemple réaliser des palpations et intervenir dans le cadre « de la lutte anti-terroriste ». C’est donc une nouvelle étape franchie vers la privatisation du secteur qui bénéficiera largement aux officines privées.

Le projet de loi comporte également de nombreuses mesures sécuritaires qui portent directement atteinte à nos libertés :

- Filmer les policiers en exercice pourra mener à une condamnation, de quoi rendre invisible les violences policières  ainsi que les stratégies de « maintien de l’ordre » musclées chères à Darmanin.

- L’usage des drones par la police sera désormais légal et largement développé, en particulier pour la surveillance des manifestations politiques et syndicales.

- Les policiers et militaires pourront porter leur arme en-dehors de leur service, y compris dans les établissements publics, comme par exemple les lycées et les universités !

Le gouvernement utilise donc encore une fois l’émotion suscitée par les attentats récents et l’apathie engendrée par le covid pour faire passer une nouvelle loi restreignant nos libertés. Disons-le clairement, ces mesures n’ont nullement vocation à empêcher des actes terroristes. Qui peut croire que l’interdiction de filmer des policiers en train de réprimer une manifestation ou la peur d’être filmé par un drone peut empêcher un terroriste de passer à l’acte ? Personne ! Ce qui est visé directement par cette loi ce sont nos libertés, en particulier politiques et syndicales.

L’objectif du gouvernement est de mettre en place un arsenal juridique lui permettant de réprimer encore plus facilement les contestations de sa politique aujourd’hui et dans l’avenir. Nous ne pouvons qu’être très inquiets de voir qu’en ce moment-même, au prétexte du covid, des militants sont contrôlés par la police partout dans le pays et reçoivent une amende pour simple fait politique ou syndical dans l’espace public. C’est par exemple ce qui est arrivé à des militants CGT rassemblés devant l’hôpital de l’Hôtel-Dieu à Paris pour dénoncer sa fermeture. Quand les hospitaliers se mobilisent pour dénoncer la fermeture d’un énième hôpital public à Paris, le gouvernement répond par la répression.

Macron instrumentalise la période à des fins bassement politiciennes. En mettant en avant le tout-sécuritaire, et en tenant des discours que Ciotti doit lui envier, il cherche à siphonner les voix de la droite en vue de 2022. Cela lui permet aussi de mettre en orbite son adversaire préféré : le RN. Nous ne pouvons être dupes d’une telle mascarade !

Cette loi « sécurité globale » s’inscrit dans une tendance lourde et inquiétante, débutée au moins depuis 2015 de tentation autoritaire de la bourgeoisie française (qu’elle soit représentée par Hollande ou maintenant par Macron). Nous ne devons pas nous habituer à ces reculs réguliers de nos libertés les plus élémentaires que ce soit au nom du terrorisme ou au nom du covid !

Seuls les travailleurs organisés, syndicalement et politiquement, pourront briser cette dynamique sécuritaire et autoritaire de la bourgeoisie !