Congrès du PCF/ non-envoi des textes et du bulletin de vote par la Poste / lettre à tous les membres du CN et aux initiateurs des textes 0,1 et 2

La réunion du Conseil national du PCF du 24 août ayant été annulée, nous nous adressons à chaque membre du CN, notamment aux initiateurs des autres textes alternatifs.

38ème congrès du PCF : nous demandons à chaque membre du Conseil national de se prononcer sur l’envoi national, par la Poste, à chaque adhérent des textes et du bulletin de vote avant la consultation des 4 au 6 octobre 2018

Lettre des initiateurs du Texte 3 (PCF : reconstruire le parti de classe. Priorité au rassemblement dans les luttes), adressée
-          aux membres du Conseil national du PCF (aux bons soins de Yann Henzel).
-          A des représentants des textes 0 (proposition du CN : Pierre Laurent, Isabelle de Almeida, présidente du CN, Guillaume Quashie-Roubaud, président de la commission du texte), 1 (« Printemps du communisme » : Frédérick Génevée, Nicole Borvo-Cohen-Seat, Brigitte Dionnet) et 2 (« Pour un manifeste du 21ème siècle » : Denis Durand, André Chassaigne, Frédéric Boccara)

Le 16 août 2018,

Chers camarades,

Nous avons découvert, au détour de la lecture d’une circulaire du secteur « Vie du Parti », qu’on avait décidé de ne pas envoyer nationalement, par la Poste, aux adhérents les textes et le bulletin de vote pour la consultation des 4 à 6 octobre pour le congrès national. Qui est ce « on » ?

Nous considérons qu’il s’agit d’une disposition politique, et non technique, qui touche aux statuts du Parti et a d’importantes conséquences dans l’implication du plus grand nombre de camarades dans le congrès.

Nous avions l’intention d’interpeller le Conseil national à sa réunion du 24 août, avant « l’Université d’été ». Mais nous apprenons qu’elle est annulée. En septembre, « on » nous dira qu’il est trop tard pour envoyer les textes. Aussi, nous nous adressons maintenant à chaque membre du CN pour qu’il s’exprime – désapprouve ou assume – la décision unilatérale qui ne peut venir que de la direction exécutive.

Interrogé par nous, le Président de la « Commission de transparence » du congrès a confirmé la décision.  Il l’a justifiée en arguant de l’accessibilité aux textes par internet, du coût de l’envoi, de la diffusion possible par les organisations locales.

Ces justifications ne sont pas recevables.

Les adhérents du PCF ne sont pas mieux équipés en ordinateurs, en accès internet que la moyenne de la population.  Toutes les interventions pour dénoncer la fracture numérique dans la société ne vaudraient-elles donc pas en interne, dans le Parti ? Encore moins de camarades disposent d’imprimantes laser pour pouvoir tirer et lire des textes longs dans des conditions acceptables.

L’argument de l’austérité budgétaire, place du Colonel Fabien, n’est pas plus acceptable. Il s’agit, paraît-il, d’un congrès « extraordinaire ». Des sommes bien supérieures ont été dépensées, gaspillées, pour des initiatives non-statutaires de la direction, en amont du congrès. Rappelons le questionnaire téléguidé de l’année dernière ou l’assemblée nationale du 18 novembre qui a coûté, entre autres, les déplacements de 1000 personnes de toute la France et la location des auditoriums prestigieux de la Cité des Sciences de la Villette. Ces opérations politiques sont revenues à bien plus que le chiffre de 200.000 euros avancé pour l’envoi des textes et n’ont servi  à la direction qu’à diluer le débat et à temporiser après la sanction cinglante de sa stratégie.

A ce nouveau stade de la disparition politique du PCF, il est inconcevable de limiter la discussion du congrès à la petite minorité d’adhérents encore impliqués, autour des directions locales, des élus, quelques fois de noyaux militants, dans la vie du PCF.

Nous savons tous que des dizaines de milliers de communistes se retrouvent objectivement éloignés, écartés de la vie du Parti qu’ils regardent avec distance, parfois indifférence voire résignation devant l’absence de toute remise en cause. En seulement un an, le constat s’est encore aggravé. Sans parler des dizaines de milliers d’autres qui n‘ont plus de carte.  

Lors des congrès précédents,  les documents avaient été, lamentablement, envoyés à la dernière minute, sous une présentation peu lisible, laissant quelques jours à peine aux camarades pour les appréhender. Cette année, il est encore temps de les envoyer dans de bonnes conditions pour que tous les communistes en prennent connaissance, prennent conscience de l’existence d’une alternative de fond et voient un moyen d’intervenir, également avant les réunions dans les fédérations.   

Le vote sur les projets de base commune, même biaisé, est le seul moment d’expression visible des communistes dans un congrès du PCF, sans le filtre des directions nationale et locales.

Ce sera le moment national d’exprimer collectivement le refus de la poursuite des stratégies d’effacement du Parti, de son organisation et de ses positions. Les groupes dirigeants qui portent les textes 0, 1 et 2 les ont menées ensemble ou successivement depuis 25 ans, depuis la « Mutation » jusqu’à la soumission à Mélenchon en passant par la « gauche plurielle », la conversion à l’intégration européenne ou le « Front de gauche ». La situation critique du Parti exige autre chose qu’un congrès dans un verre d’eau entre ces concurrences plus ou moins factices.

Camarades, membres du Conseil national, nous ne vous demandons évidemment pas de partager ces dernières lignes. Mais, dans un souci élémentaire de démocratie dans le Parti, nous vous demandons d’intervenir auprès de la direction exécutive pour l’envoi des projets de texte de congrès et du bulletin de vote, sur papier, par la Poste, nationalement, à tous les adhérents.

Merci de nous communiquer votre position, que nous publierons, à l’adresse cahierscommunistes@orange.fr . Cette adresse est à la disposition de tous les camarades qui souhaitent s’exprimer sur cette question.

Fraternellement,

Pour les initiateurs du texte alternatif 3 « PCF : Reconstruire le parti de classe – priorité au rassemblement dans les luttes », Corinne Bécourt, Emmanuel Dang Tran, Dominique Negri.