La situation au Venezuela analysée par le PC du Venezuela.

3 articles du PCV traduit par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

Parti Communiste du Venezuela: Combatif dans la mobilisation pour que l’Assemblée nationale constituante mette en œuvre des mesures en faveur du peuple

Solidarité Internationale PCF Vénézuela – Révolution bolivarienne, Amérique Latine

15 août 2017

Déclaration du Bureau Politique du Parti Communiste du Venezuela - Article de « Tribuna Popular », organe du PCV, 8 août 2017, traduction MlJ pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf ».

Caracas, 8 août 2017, Tribuna Popular.-Le Bureau politique du Parti communiste du Venezuela (PCV) a rendu publiques les conclusions du 4ème Plénum du Comité Central du Parti qui s’est tenu, dimanche 6 août. L’ordre du jour portait sur les résultats des élections pour la mise en place de l’Assemblée Nationale Constituante (ANC), ainsi que sur les perspectives et les menaces que les travailleurs et les organisations populaires et révolutionnaires doivent mesurer après l’élection de cette instance importante.

Pour la direction nationale du PCV, le processus électoral, l’installation et la mise en route des fonctions de l’ANC constituent une « victoire de notre peuple face à la politique impérialiste qui traçait la voie de la violence réactionnaire pour tenter d’empêcher la tenue des élections du 30 juillet », comme l’a déclaré Oscar Figuera, secrétaire général du PCV.

En même temps, la direction communiste réaffirme que cette victoire contre l’impérialisme, celle du peuple vénézuélien et non seulement celle du chavisme, peut être de courte durée si l’Assemblée Constituante s’en tient à apporter des changements dans la superstructure politique du pays et si elle ne parvient pas à produire immédiatement une série de mesures et d’actes constituants qui s’attaquent aux problèmes essentiels de notre peuple.

« Si on en reste là, au niveau d’une action superficielle, ce qui représente un bond important dans la réponse de notre peuple à la violence réactionnaire va se diluer dans le jeu de la bureaucratie, qui s’imposera dans l’Assemblée Constituante elle-même » a prévenu le dirigeant communiste. Il a également appelé « l’Assemblée Nationale Constituante, ses membres, à maintenir leurs liens avec les masses, avec le peuple, à s’imprégner des positions et des propositions qu’ils émettent, tant au niveau des territoires que des secteurs d’activité, en direction de l’Assemblée Constituante « .

La pression populaire dans les Assemblées Populaires Constituantes

Figuera a signalé que plusieurs tâches ont été assignées aux militants communistes. La plus importante est « d’approfondir les efforts, avec le mouvement populaire révolutionnaire dans le cadre de l’alliance révolutionnaire, avec les ouvriers, les paysans, au sein du peuple et des conseils communaux, pour impulser la mise en place des Assemblées Populaires Constituantes au niveau des territoires et des secteurs d’activité. Il faut partir du mouvement des masses pour porter les propositions les plus pertinentes, pour faire s’exercer également la pression des masses sur l’Assemblée constituante. Il s’agit d’obtenir des mesures immédiates et actes constituants qui s’attaquent à la vie chère, à la spéculation, à la corruption, à l’insécurité, qui défendent les conquêtes des travailleurs, dont celles qui viennent de leur être confisquées, comme le droit à la sécurité de l’emploi ».

Pour le PCV, parmi les mesures qu’elle doit prendre, l’ANC doit ordonner la réintégration de tous les travailleurs ayant obtenu un jugement pour leur réembauche qui n’a pas été respecté par l’employeur, qu’il soit privé ou public; doit établir des mécanismes pour frapper les accaparateurs et les spéculateurs en mobilisant les travailleurs et le peuple;  doit prendre des mesures visant l’expropriation des monopoles, qui sont fondamentalement responsables de la spéculation.

Soutien à l’Assemblée Nationale Syndicale de Classe

En conclusion, Figuera a indiqué que les militants communistes s’investissent activement dans la préparation de l’Assemblée Nationale Syndicale de Classe qu’organise le Front National de Lutte de la Classe Ouvrière, le samedi 12 août.  Il y sera discuté des initiatives visant à renforcer le rôle du mouvement ouvrier et syndical de classe pour défendre les conquêtes sociales et exiger de l’Assemblée constituante des mesures concrètes pour garantir que les droits des travailleurs et du peuple vénézuélien soient respectés et s’appliquent réellement dans la vie quotidienne des travailleurs.

Venezuela : Pour le PCV, le niveau de la participation électorale exprime le rejet des violences de l’opposition

Solidarité Internationale PCF Vénézuela – Révolution bolivarienne, Amérique Latine, Impérialisme Aucun commentaire

04 août 2017

Le Parti communiste du Venezuela s’est investi dans la campagne pour l’élection de l’Assemblée nationale constituante. Ce choix politique a été décidé après une analyse lucide des conditions de précipitation et d’improvisation de ce vote.

Pour le PCV, il était primordial, pour la poursuite et l’approfondissement du processus révolutionnaire bolivarien, de contrer l’opposition et sa politique de violence, soutenue par l’impérialisme, mais aussi de gagner l’audience et la représentation maximales de ceux qui portent véritablement les intérêts de la classe ouvrière. C’est d’autant plus important que des éléments de la bourgeoisie, au sein même de la direction du parti de Maduro (PSUV), opportunistes au langage souvent gauchiste, poussent vers une ligne réformiste de compromis et affaiblissent le processus révolutionnaire.

Dans une conférence de presse le 31 juillet 2017, la direction du PCV a tiré un premier bilan. Nous reprenons des articles des agences et sites AVN et Ultima Hora. Traduction MlJ pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf ».

Article AVN : Venezuela : Pour le PCV, le niveau de la participation électorale exprime le rejet des violences de l’opposition

Le Parti communiste du Venezuela (PCV) estime que l’élection de l’Assemblée nationale constituante (ANC) constitue une victoire marquante pour le peuple vénézuélien. Elle a enregistré un haut niveau de participation. Les électeurs se sont mobilisés pour rejeter le terrorisme et les menaces d’intervention étrangère.

Dans une conférence de presse, lundi [31 juillet 2017], Oscar Figuera, secrétaire général du PCV, a répété que l’ANC  « sera une opportunité de débattre d’une nouvelle société ».

Il a estimé qu’une partie des couches moyennes de la population, qui ne sont pas chavistes, « veulent empêcher une intervention étrangère contre le pays et manifester leur ras-le-bol de la violence fasciste et terroriste ».

Il a ajouté que ces catégories refusent que « les commandos de mercenaires terroristes de l’extrême-droite fasciste, au service de l’impérialisme américain, créent, chaque jour, des situations qui conduisent à la mort de Vénézuéliens par des actes atroces ».

Article Ultima Hora : « Pedro Eusse (PCV) : il est important que les travailleurs ne nourrissent pas d’illusions ». 

La direction du Parti communiste du Venezuela s’est exprimée après l’élection de l’Assemblée nationale constituante. Elle a participé à cet événement électoral, en alliance avec d’autres partis révolutionnaires, même si elle a exprimé son désaccord avec la forme improvisée de son déroulement.

Pedro Eusse, membre du Comité central du PCV, a souligné que, bien que l’on ne dispose pas [à ce moment – le 31 juillet] du taux final de la participation et que l’on ne connaisse pas quels sont les résultats définitifs et s’il y aura des députés communistes à la constituante, « nous devons mettre en avant le soutien apportés par les 8 millions de Vénézuéliens qui sont venus voter ».

« Il est vrai que la participation n’a pas été aussi massive qu’à d’autres échéances électorales, comme nous l’aurions voulu et comme c’était nécessaire, mais il faut garder en tête que l’opposition n’a pas participé au scrutin. Cela explique qu’il faut retrancher un nombre important d’électeurs ne se sont pas déplacés. »

Pour Eusse, d’une façon générale, le niveau de participation est significatif. Et même des électeurs qui ne se s’identifient pas avec le processus bolivarien ont décidé de voter pour contrer les agissements à venir du Président des Etats-Unis et la violence organisée par l’opposition. Et il s’est trouvé bien des gens qui n’ont pas pu sortir de chez eux à cause du blocage des routes par l’opposition.

Pour Eusse : « Le mouvement chaviste, et ceux qui ne sont pas chavistes mais révolutionnaires, comme le PCV, avaient à mettre en échec un ennemi très important, l’impérialisme américain et son principal porte-parole, le Président Donald Trump. Je pense que le message a été clair ».

Eusse était lui-même candidat à l’Assemblée constituante dans le collège ouvrier. Pour lui, l’ANC va être un espace de débat et de lutte idéologique. Mais elle ne va pas, à elle seule, résoudre les problèmes et garantir la paix, parce que la paix ne sera gagné qu’en vainquant le fascisme. Eusse a expliqué « qu’il est important que les travailleurs ne nourrissent pas d’illusions et ne s’accrochent pas à certains bureaucrates des administrations ou des syndicats. Parce que c’est seulement par nos luttes que nous arriverons à des solutions. Nous devons comprendre que la cause fondamentale de nos problèmes réside dans l’existence même du système capitaliste qui continue de dominer notre pays ».

A la fin de son intervention, Eusse a exhorté à unir les forces du « Front national de lutte de la classe ouvrière » et du « Front anti-impérialiste et populaire antifasciste » pour « transcender les luttes et faire de la bataille pour la libération, une bataille pour une véritable émancipation. »

Venezuela – Congrès du PCV : « Il y a une autre voie : la révolution »

Solidarité Internationale PCF Vénézuela – Révolution bolivarienne, Amérique Latine

05 juil. 2017

Le Parti communiste du Venezuela tenait son 15ème congrès du 22 au 25 juin 2017.

Pour le PCV,  défendre les acquis du pays implique une radicalisation du processus bolivarien.

Interview de Carolus Wimmer, secrétaire à l’international du Parti communiste du Venezuela (PCV), pour le quotidien socialiste allemand  Junge Welt (journaliste André Scheer), édition du 28 juin 2017. Traduction ML pour « Solidarité internationale PCF – vivelepcf ».

JW : Les nouvelles qui sont diffusées internationalement sur le Venezuela suscitent l’inquiétude. Il est question de guerre civile, de faim, de sous-approvisionnement, d’une situation ingérable du pays. Comment le PCV apprécie-t-il la situation ?

CW : Il est totalement faux et sans rapport avec la réalité de parler d’une crise humanitaire ou de famine dans notre pays. On doit cependant reconnaître que les méthodes appliquées, depuis maintenant plus de 18 ans, par les Etats-Unis et leurs alliés, contre le Venezuela, parviennent partiellement à leurs fins.

Dans les premières années, les attaques de l’impérialisme se concentraient sur le président et l’appareil d’Etat. Après de nombreux échecs sur ce terrain, les attaques sont désormais dirigées contre les familles vénézuéliennes, contre l’approvisionnement en nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité. On assiste à une guerre psychologique.

JW : Peut-on rendre l’impérialisme des Etats-Unis entièrement responsable des problèmes du Venezuela ou bien ont-ils également des origines internes ?

CW : La politique, c’est comme un match de boxe. Quand tu montres tes faiblesses à l’adversaire, il te met KO. La situation momentanément difficile que nous traversons politiquement dans la lutte des classes résulte, entre autres également, de l’illusion que nous détiendrions tout le pouvoir et que nous aurions déjà accédé au socialisme. Mais nous vivons toujours dans le capitalisme. C’est pour cela qu’on ne peut pas se permettre de mettre toutes les difficultés internes sur le dos de l’adversaire mais que l’on doit, par exemple, aussi se confronter à la corruption. Une grande partie des colis alimentaires, qui sont distribués à la population à des prix subventionnés par l’Etat, disparaissent pour réapparaître à des prix excessifs sur le marché noir.

JW : De quelle façon pouvez-vous vous opposer à cela ?

CW : Le remède, c’est la vérité. On doit dire la vérité à la population, que ce soit le gouvernement ou toutes les autres forces. Cela n’est malheureusement pas toujours le cas. Ainsi, au début de l’année, on a promis que la guerre économique serait résorbée dans les 6 mois à venir : une aberration complète.

Le deuxième remède, c’est la lutte concrète contre la corruption, la bureaucratie et son inefficacité. Le PCV demande que cette question soit prise à bras le corps. Des mesures dans ce sens recevraient un large soutien dans la population.

JW : Beaucoup d’amis de la Révolution bolivarienne ont l’impression que le développement impulsé par Hugo Chavez est aujourd’hui dans une impasse.

CW : Ce processus n’a rien perdu de sa signification. Le processus bolivarien, tel qu’il est connu internationalement, se poursuit. Comme hier, il a le soutien d’une grande partie de la population et aussi, naturellement, des forces armées. Mais il faut comprendre cette évolution en termes de lutte des classes et non dans un état d’euphorie permanente d’une victoire électorale à la suivante.

Trois options sont devant nous maintenant. D’abord se présente la grande menace d’une intervention directe ou indirecte des Etats-Unis, avec des troupes d’Amérique Latine ou avec l’OTAN. Elle établirait au Venezuela un régime pour le moins d’inspiration fasciste. Deuxième option : une voie réformiste qui conserverait quelque uns des acquis sociaux gagnés ces dernières années, mais dans le cadre du système capitaliste. Cette variante a particulièrement les faveurs des forces sociales-démocrates de l’UE. Notre parti est convaincu qu’elle serait fatale pour la plupart des Vénézuéliens. Les efforts et les sacrifices que la classe ouvrière et le peuple vénézuéliens ont consentis auraient été vains si nous restions dans le capitalisme. Car ce système signifie toujours plus d’injustice, même sous une bonne constitution, toujours plus d’oppression et d’exploitation.

Mais il existe une autre voie : la révolution. Une grand part du peuple est pour la continuation du processus bolivarien, pour toujours « plus de révolution ».