Chers camarades,
Quel contraste ! Après la soi-disant consultation des adhérents du PCF sur la stratégie du Parti pour 2017, Pierre Laurent et les groupes dirigeants affichent globalement leur satisfaction. Chez bien des camarades au contraire, le malaise s’accroît encore devant le constat : Le Parti est plus divisé que jamais ; les communistes sont privés totalement de débat de fond et de décisions sur les orientations de fond ; l’effacement du Parti s’aggrave encore.
Pierre Laurent et la direction se réjouissent d’avoir réussi leur petit coup politicien et manipulé les communistes. Pierre Laurent ne fera pas oublier pour autant ses décisions unilatérales de janvier de s’inscrire dans des primaires et du 4 novembre d’annoncer via les médias son ralliement tactique à la candidature Mélenchon.
De quoi se satisfont Pierre Laurent et sa direction ? Ils sont contents de faire croire que les communistes ont adopté une position pour les présidentielles de 2017, en fait de les faire patienter d’ici le résultat des primaires du PS. Ils sont contents de préserver toutes les possibilités de combinaisons électorales et de placement dans la recomposition politique à « gauche » que les tensions du PS et les besoins du système laissent présager.
La consultation des 24, 25 et 26 novembre aboutit en effet, à 53%, à un soutien à la candidature Mélenchon mais c’est un soutien subordonné à la « recherche d’un large rassemblement à gauche ». Autrement dit, si Montebourg ou Hamon emportent les primaires, si les sondages deviennent défavorables à Mélenchon, si Mélenchon commet un nouveau dérapage populiste plus inacceptable, la direction du PCF saura toujours se rallier à tout ou partie du PS. Pour quantité de raisons politiques, nous ne voulons pas d’un alignement sur Mélenchon – nous avons été parmi les premiers à dénoncer l’opération « Front de gauche » qui l’a intronisé dans le Parti – mais nous constatons que le résultat du vote de ce week-end ne représente même pas un véritable lancement de campagne.
Deuxième sujet de contentement pour les directions du Parti, leur vote biaisé a permis d’amener une bonne part des camarades soucieux de défendre une « identité communiste » du Parti à se ranger derrière « l’option 2 » portée pourtant par des éléments parmi les plus réformistes et les plus inféodés à la social-démocratie, tels que le suppôts du social-libéralisme d’Anne Hidalgo à Paris, les économistes défenseurs d’aides mieux graduées au patronat et d’une UE un peu moins pro-capitaliste, ou encore de ceux qui cogèrent avec le PS et les ultra pro-UE d’EELV (Onesta) la région « Occitanie ».
Exactement comme avant 2012, la candidature virtuelle d’André Chassaigne, avec sa personnalité bonhomme et compassionnelle, aura aidé à faire la manipulation. Nous rappelons, entre autres, ses positions pro-Tsipras ou son acceptation au Parlement de la dissolution de la SNCF.
Devant tous les cas de figure, suivant un principe de précaution, l’option 2 de la direction ne proposait qu’une candidature issue du PCF provisoire et rétractable.
Ces dirigeants du PCF n’ont pas de quoi être fiers d’avoir administrativement fait blocage à la 3ème option que nous avons portée, celle d’une candidature PCF sur des positions communistes de rassemblement et de rupture.
Les militants, eux, ont de quoi enrager et ce, quel qu’a été leur vote. Nous les appelons à ne pas céder au découragement, à ne pas laisser le terrain de la lutte, alors que l’offensive de la droite d’alternance avec Fillon, sur l’autoroute ouverte par la « gauche », avec la diversion de l’extrême-droite, s’annonce très dure.
Selon les chiffres officiels, la participation au vote de ce week-end a été relativement élevée : un petit tiers des adhérents revendiqués aurait voté. C’est plus que pour le vote sur les textes de congrès en avril.
Nous y voyons deux phénomènes. D’une part, soucieuses de préserver leur situations électives, les directions territoriales du Parti ont su augmenter le nombre de votants suivant leurs intérêts. D’autre part, nombre de camarades ont senti la gravité des conséquences des choix de la direction pour 2017 et essayé, du moins par défaut, d’empêcher le pire.
En ce qui nous concerne, nous avons dénoncé la mascarade anti-démocratique et refusé de voter.
Mais nous pouvons comprendre que des camarades aient vu dans la candidature Mélenchon, face aux combinaisons réformistes de Pierre Laurent, un pis-aller donnant l’image d’une rupture avec la social-démocratie au pouvoir. Nous comprenons les camarades qui ont voulu, même au moyen de la bien peu radicale candidature virtuelle de Chassaigne, provisoire mais susceptible d’être poussée plus loin, une possibilité de lutter contre l’effacement total du Parti.
Mais pour nous, la question n’est plus là, n’est plus à savoir comment limiter les dégâts, sauver quelques meubles électifs. Hue 2002, Buffet 2007, néant 2012 ont suffisamment montré les lourdes conséquences de l’abandon des positions communistes et de l’organisation communiste dans la lutte des classes.
Nous n’acceptons pas le nouveau coup de force de l’équipe dirigeante. Ils veulent biaiser avec les communistes, les tromper, jusqu’à ne pas respecter les statuts du Parti qu’ils ont eux-mêmes rédigés.
Aujourd’hui, d’ici la réunion du Conseil national du 1er décembre, nous vous appelons à exiger le respect de ses statuts afin d’obtenir, enfin, le débat de fond sur les positions que le Parti doit défendre, débat dont on nous a privés dans un congrès bâclé et précipité. Les communistes doivent avoir enfin la possibilité de se prononcer définitivement, une fois pour toutes et sans entourloupe, sur les échéances électorales de 2017.
Nous appelons les responsables d’organisation du Parti, les camarades isolés qui partagent notre analyse et veulent intervenir à reprendre cette revendication et à prendre contact avec nous pour que nous gagnions au CN le respect des règles démocratiques élémentaires du Parti.
Décidés à ne pas laisser faire, à faire vivre et renforcer notre parti sur ces bases de classe, nous vous adressons nos salutations fraternelles,
Corinne Bécourt, secrétaire de la section du PCF de Saint-Quentin
Emmanuel Dang Tran, secrétaire de la section du PCF de Paris 15ème, membre du Conseil national du PCF
Dominique Negri, secrétaire de la section du PCF de Saint-Martin-d’Hères
Contact : cahierscommunistes@orange.fr
19. Les candidatures
La décision de présenter au nom du Parti ou de soutenir des candidat-e-s aux différentes élections est prise par les adhérent-e-s.
19.1. Les propositions de candidatures, après appel à candidature, peuvent émaner des assemblées générales et des instances départementales et nationales comme être présentées dans le Parti à titre individuel. Tous, toutes les adhérent-e-s habitant sur le territoire concerné par l’élection sont informé-e-s de toutes les candidatures.
19.2. Les communistes élaborent les propositions de candidatures dans l’instance correspondant à la circonscription électorale concernée en liaison avec les instances qu’elle regroupe. Les candidatures sont ensuite validées comme suit :
· Pour les élections municipales, les structures intercommunales et les conseils d’arrondissements et de secteurs: l’assemblée générale des communistes résidant ou étant organisés dans la commune, ou dans les communes concernées en lien avec les conseils départementaux ;
· pour les élections municipales dans les villes de plus de 20 000 habitants :les sections et les fédérations en lien avec le Conseil national ;
· pour les élections cantonales et le Conseil de Paris: le conseil départemental ;
· pour l’élection régionale : la conférence régionale ;
· pour les élections législatives et sénatoriales: le Conseil national à partir des propositions des conseils départementaux ;
· pour les élections européennes: le Conseil national ;
· pour l’élection présidentielle: la conférence nationale.
19.3. Le bulletin de vote présentant la ou les propositions de candidatures est adopté par les adhérent-e-s, leurs représentants-e-s ou leurs délégué-e-s. Pour les élections législatives et sénatoriales, les bulletins de vote font l’objet d’une validation par le Conseil national afin que soient respectées les orientations nationales politiques du Parti et, pour les législatives, la parité à l’échelle de toute la France.
Tous les efforts sont faits pour aboutir à un projet de candidatures où se retrouve la très grande majorité des adhérent-e-s, de leurs représentants-e-s ou de leurs délégué-e-s. Malgré cela, si d’autres candidatures sont maintenues, elles sont également soumises au vote. Celles qui reçoivent le plus de voix figurent alors sur le bulletin de vote comme le choix de l’instance (assemblée des adhérents, conseil départemental, conférence régionale, Conseil national, conférence nationale, congrès)
19.4 Le vote des adhérent-e-s : les adhérent-e-s de la circonscription électorale concernée se prononcent alors individuellement, à bulletin secret, sur la ou les candidatures proposées. La ou les candidatures sont définitivement adoptées si elles recueillent une majorité des suffrages exprimés.
Au bout de ce processus, seules les candidatures ainsi désignées sont celles qui peuvent se prévaloir de l’investiture du Parti, utiliser le logo ou la signature du PCF. En cas de maintien d’un-e autre candidat-e, les instances du Parti concernées peuvent suspendre les droits de cet adhérent, de cette adhérente.