37e Congrès – Texte Alternatif – Conclusion: Préparer le centenaire de 1917 et 1920

37ème congrès du PCF – Texte alternatif  » PCF: Reconstruisons le parti de classe! Priorité au rassemblement dans les luttes ».

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CONCLUSION: Préparer le centenaire de 1917 et 1920

L’histoire du PCF fait partie de l’histoire du pays et imprègne profondément ses traditions de lutte.  Nous en sommes fiers.

Elle est un enjeu de lutte idéologique en elle-même. On se souvient de la tentative de récupération et de « décommunisation » de la mémoire de Guy Môcquet et de la résistance communiste par Sarkozy.

Militants, nous entendons souvent des patrons ou des DRH nous dire qu’ils avaient un grand parent communiste. Comme un courant de sociologues spontanés, ils nous expliquent volontiers que le parti a permis l’ascension sociale de certains ouvriers pendant les « trente glorieuses », que ça avait été bien, mais que cela correspondait plus à une situation individuelle, dans un cadre historique révolu, qu’à un engagement révolutionnaire… Quel révisionnisme !

Cette année, on fête le 80ème anniversaire du Front Populaire. Certains prétendent placer sous ces auspices leurs initiatives de recomposition politique « à gauche » ou « à la gauche de la gauche », dont notamment les primaires. Imagine-t-on Cécile Duflot ou Arnaud Montebourg à la place de Blum ? Qui à la place de Maurice Thorez ? Et que donnerait la photo ?

Ce que l’on met moins en avant à propos du Front populaire, c’est que l’initiative d’une unité antifasciste revient au parti communiste, que le Parti et son formidable essor sont le moteur des luttes ouvrières à l’origine des grandes conquêtes sociales de 36. De son côté, Blum affichait sa loyauté aux possédants, abandonnait les Républicains espagnols. La majorité des parlementaires du Front populaire socialistes et radicaux – pas Blum – allaient voter les pleins pouvoirs à Pétain…

Le patronat cible ouvertement les conquêtes de la Libération issues du Programme du Conseil national de la Résistance. Communistes, leur défense, celles des grands monopoles publics nationalisés, sortis des « grandes féodalités économiques », celle de la Sécurité sociale sont une de nos priorités. Mais, sauf le respect que l’on doit aux représentants des autres courants de la Résistance, nous ne pouvons pas laisser dire aujourd’hui que le programme du CNR est issu d’une alliance nationale. Comme nous ne pouvons pas laisser dire que la paternité de la Sécurité sociale reviendrait à De Gaulle et non au Parti communiste, à la CGT et en particulier à Ambroise Croizat ! Non, le programme du CNR est issu du rapport de classe existant à la Libération, alors que la bourgeoisie, en tant que la classe, s’était discréditée dans la collaboration et était momentanément très affaiblie et le PCF à la tête de la classe ouvrière, seule résistante en tant que classe, était très renforcé.

Il y a deux événements historiques dont personne ne disputera au PCF la commémoration : le centenaire de la Révolution d’Octobre et le centenaire de la fondation de notre parti au Congrès de Tours en 1920.

 La direction du Parti depuis la Mutation 1993 a fait acte de repentance pour 1917 par la voix de Robert Hue. En 2008, Marie-George Buffet reniait à peu près tout le contenu du Congrès de Tours et déclarait: « Nous sommes au 21ème siècle, le monde a changé, les modèles se sont écroulés. Aussi, dans cette belle ville de Tours, si nous ne retenions de son célèbre congrès qu’une seule chose : le formidable espoir, cette énorme volonté politique de la part de nos camarades de construire une société meilleure. »

Nous ne partageons pas ces positions de reniement. Nous continuons à penser que la Révolution d’Octobre est féconde. Nous continuons à penser que la création, à l’appel de Lénine, des partis communistes, suivant le nom du Manifeste de Marx et Engels, prolongeant l’expérience inaboutie de la Commune de Paris, la constitution d’un parti de type nouveau, réellement un parti de classe, en rupture avec la collaboration de classe de la social-démocratie, restent d’actualité dans une perspective révolutionnaire.

Libres à des dirigeants actuels du PCF de penser le contraire. Mais nous leur faisons observer que l’identité du PCF se confond définitivement avec son histoire et sa naissance. Garder le nom « PCF », mais renier le principal de ce qu’il représente dans le pays, c’est se condamner à disparaître. C’est ce que nous constatons, durement, non spécialement depuis 1989, mais depuis 1997 et le congrès de Martigues de 2000.

Se renier et disparaître, ce n’est pas notre choix. Assumer, même de façon impitoyablement critique notre histoire, pour la poursuivre, si !

Aussi, nous proposons que le 37ème congrès du PCF lance, à l’occasion du centenaire de la Révolution d’Octobre, une vaste commémoration, des rencontres nationales, non pas un colloque d’historiens choisis, mais une mise en débat général dans le Parti et au-delà de l’héritage et de l’actualité de 1917.

Un politicien socialiste, Jean-Marie Le Guen, a prédit, goguenard, que le PCF ne fêterait pas son 100ème anniversaire. Nous l’assurons du contraire.

 

Nous pensons que les travailleurs, notre peuple ont besoin du Parti communiste français.

Nous savons que le besoin ne suffit pas à l’existence du PCF.

Le PCF doit donner la priorité au rassemblement dans les luttes et redevenir un parti de classe

Notre texte est un appel à faire vivre, à renforcer, à reconstruire le PCF