Mettre un coup d’arrêt à la casse de l’éducation nationale téléguidée par le MEDEF

JEUDI 17 AVRIL: LES LYCEES BUFFON, CAMILLE SEE ET LOUIS ARMAND SONT FORTEMENT MOBILISES ET PREPARENT LA CONTINUATION DU MOUVEMENT APRES LES VACANCES. LA SECTION DU PCF PARIS 15EME LEUR APPORTE SON SOUTIEN TOTAL.

Mettre un coup d’arrêt à la casse de l’éducation nationale téléguidée par le MEDEF:

Maintien des 11200 postes menacés à la rentrée 2009 !

Dans la politique de casse sociale du gouvernement et du président, l’éducation nationale est une cible prioritaire. Ils s’y attaquent par tous les bouts en cherchant à :

- Affaiblir le service public de l’éducation par de nouvelles restrictions budgétaires. La suppression annoncée de 11200 postes d’enseignants et personnels techniques à la rentrée sape les moyens humains. Le ministre Darcos n’a pas démenti que ce chiffre pourrait augmenter à l’automne (20000 ?) et dans les années suivantes suivant le mot d’ordre de Sarkozy de suppression d’un poste de fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Classes encore plus surchargées et réduction de l’offre publique d’enseignement (ex : cours du samedi, 1ère année de maternelle, options) en sont logiquement les premières conséquences.

- Faire le lit de la privatisation à la fois à l’intérieur et à l’extérieur de l’école publique. Certaines disciplines tendent à être externalisées (sports, voire langues). Le « plan banlieue » prévoit de subventionner spécialement encore les écoles privées. Les cours privés bénéficient de nouvelles défiscalisations et déductions de cotisations sociales. Comme quoi de l’argent public, il y en a !

- Remettre en cause la laïcité. Les discours de Sarkozy au Vatican, vantant le rôle d’éducateurs des religieux, sont des provocations.

- Attaquer les statuts des écoles et des personnels. Le pouvoir tente d’introduire, comme pour les universités, la concurrence entre les établissements en cherchant à les « autonomiser » et à les organiser comme des entreprises. Après la territorialisation des postes techniques, les enseignants sont frappés par l’offensive contre le statut de la fonction publique comme le rapport Pochard le préfigure.

- Renforcer la logique de ségrégation scolaire avec la suppression de la carte scolaire ou les enseignements de « soutien » stigmatisant certains élèves.

- Remettre en cause le contenu des enseignements avec un retour à des méthodes réactionnaires et les pressions pour modifier les programmes.
La disparité des mesures ne masque pas la cohérence de l’attaque. L’objectif est de mettre l’avenir des jeunes et du pays sous la coupe réglée du MEDEF.Les prétextes avancés par Darcos ne tiennent pas une seconde.

- La baisse prévisionnelle des effectifs des lycées va s’inverser dès 2009 selon les démographes. Il n’y a aucune raison qu’elle ne soit pas utilisée pour alléger les classes.

- Le recours aux heures supplémentaires pour remplacer 5000 postes d’enseignants est impraticable et inacceptable. Leur temps de travail est déjà pleinement occupé. Nombreux, ils refusent le chantage consistant à les faire travailler plus mais moins bien pour gagner à peine plus ou même moins.

- Les « contraintes » du déficit du budget de l’Etat sont un argument irrecevable après les 15 milliards d’euros (par an) accordés par le « Paquet fiscal » aux plus riches et aux grandes entreprises.

Le MEDEF pense pouvoir imposer dans la période son projet d’évolution du système scolaire : la régression, l’inégalité et la marchandisation.Le patronat veut une main d’œuvre adaptée à sa conception de l’avenir économique de la France. Les fermetures d’entreprises, les délocalisations, les pratiques des faibles rémunérations, de la précarité en donnent l’idée.

Schématiquement, il lui faut d’une part des salariés hautement qualifiés en nombre restreint (en plus d’une éducation élitiste pour les rejetons des classes dominantes). D’autre part, une main d’œuvre déqualifiée, très spécialisée et donc subordonnée, à faible prétention salariale.

Tous les acquis de l’école laïque et républicaine en terme de développement de la culture générale, de l’esprit critique, de la citoyenneté lui ont toujours été insupportables. Il tente de profiter du rapport de force social pour les remettre en cause.

Dans le même temps, le patronat entend transformer, davantage encore, l’éducation en activité lucrative et source de profits financiers.

Il est gagnant financièrement sur tous les plans avec la politique du gouvernement. Il est le principal bénéficiaire des baisses d’impôts. Il est bénéficiaire de la casse de l’école publique qu’elles entraînent. Les familles solvables, angoissées par l’avenir de leurs enfants, sont invitées à se sacrifier pour payer des cours complémentaires, des écoles privées, des frais de scolarité galopants…

Les forces existent dans le pays pour mettre un coup d’arrêt à cette politique.

Le mouvement des enseignants et des lycéens est très fort et surtout très conscient des enjeux. Il suit les grandes mobilisations de 2003 ou bien dernièrement des étudiants contre la loi LRU, inspirée du même esprit que l’attaque contre l’école.

La résistance sociale se développe dans de multiples secteurs frappés par la politique au service du capital, qu’ils s’agissent des autres services publics (transports, énergie…) ou du secteur privé où les luttes pour l’emploi et les salaires s’organisent.

Le gouvernement et Darcos en particulier dans sa ville de Périgueux viennent d’essuyer un désaveu électoral. Ils ne peuvent plus se prévaloir d’un soutien majoritaire.

La perspective politique réside aujourd’hui dans ses luttes et dans leur convergence.

On se souvient des propos de Ségolène Royal sur les professeurs pendant la campagne électorale. Sa pensée est la même que celle de Sarkozy. Le soutien du PS à la ratification du nouveau traité européen de Sarkozy traduit son absence d’alternative politique. Le projet concerté de marchandisation de l’éducation et de la formation remonte au Conseil européen de Lisbonne en 2000 où siégeaient Chirac et Jospin. Ses conclusions sont en filigrane dans le nouveau traité.

En tout cas, comme lycéen, étudiant, enseignant, salariés… on ne peut pas se permettre d’attendre un éventuel (et improbable) changement de politique en 2012 et de se contenter des postures d’opposants des dirigeants du PS.

Militants communistes, nous entendons contribuer aux luttes, mettons nos organisations à la disposition de ceux qui les portent pour gagner tout de suite.

Maintien des 11200 postes menacés à la rentrée 2009 !Maintien du bac pro en 4 ans et des BEP !

Priorité budgétaire à l’éducation et à la formation !

Non aux écoles ghettos !

Fin des aides à l’enseignement privé !

Défendre l’école laïque et républicaine, c’est défendre la réussite pour tous, l’avenir de chaque jeune et celui du pays.

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