Déclaration du Bureau politique du PCF, 30 avril 1975
Saigon est libérée ! Le peuple vietnamien a remporté la victoire !
Les travailleurs, les millions de Français qui ont soutenu son combat accueillent cette nouvelle avec une émotion et une joie profondes.
A l’issue d’une lutte de trente ans, l’héroïsme et les sacrifices du peuple de tout le Vietnam triomphent du colonialisme et de l’impérialisme.
Jusqu’au dernier moment, les Etats-Unis ont manœuvré sans succès pour empêcher l’application de l’Accord de Paris, pour dresser les Vietnamiens les uns contre les autres. Les médiocres et déshonorantes intrigues de dernière heure du gouvernement français ont connu le même sort. Aujourd’hui, la victoire des forces populaires rend possibles la réconciliation, la concorde nationale et la paix. C’est ce qu’ont toujours voulu le FNL et GRP.
L’enthousiasme avec lequel la population de Saigon, comme des régions déjà libérées, accueille l’armée populaire contraste de façon éclatante avec la débandade, le pillage, la corruption dans lesquels s’effondre une dictature haïe.
La victoire du peuple vietnamien, c’est aussi la victoire de tous ceux qui n’ont cessé de lui apporter une solidarité d’une efficacité irremplaçable : le monde socialiste, le mouvement ouvrier des pays capitalistes, le mouvement de libération nationale.
Le PCF qui a été sans défaillance tout au long de ces trente ans aux côtés du peuple vietnamien salue avec enthousiasme cet événement historique. L’impérialisme a subi une défaite retentissante dont les conséquences portent loin.
Pour cette mauvaise cause qu’est le maintien à tout prix de l’oppression coloniale, les dirigeants du prétendu « monde libre » – avec le soutien des valets dont ils disposent dans les moyens d’information et de propagande – ont pris la responsabilité de massacrer des millions d’hommes, de femmes et d’enfants du Vietnam, d’envoyer à une mort inutile des dizaines de milliers de jeunes Français, puis de jeunes Américains ; de détruire d’incalculables richesses matérielles et culturelles.
Mais rien n’a pu faire fléchir le peuple vietnamien. Au Nord comme au Sud, il s’est battu avec un courage indomptable, avec clairvoyance, en utilisant avec sagacité toutes les formes de lutte. Les communistes, les travailleurs de France rendent un vibrant hommage à leurs frères du Vietnam.
Le PCF renouvelle son engagement de poursuivre son effort de solidarité avec le peuple vietnamien qui doit maintenant faire face aux lourdes tâches de la reconstruction.
Il exige du gouvernement français – et il appelle les travailleurs, les démocrates à l’exiger avec lui – qu’il reconnaisse sur le champ le GRP, qu’il apporte sans retard une aide substantielle au relèvement du pays, qu’il établisse enfin avec le Vietnam des rapports nouveaux, amicaux et loyaux, correspondant à la nature des liens qui existent entre nos deux peuples et pour lesquels l’inoubliable président Ho Chi Minh n’a cessé de lutter.
Honneur au peuple vietnamien !
Vive l’amitié des peuples français et vietnamien !
Paris, le 30 avril 1975.
Le Bureau politique du Parti communiste français.