Les luttes et revendications des fonctionnaires au cœur de la riposte !

Les luttes et revendications des fonctionnaires sont au cœur de la riposte à la politique du gouvernement, à son « pacte de responsabilité », encore aggravé par la précipitation de sa réforme territoriale.

 

Elles concernent le plus grand nombre des salariés et retraités, par la défense des salaires, du pouvoir d’achat (point d’indice), des statuts, de l’emploi et de la qualité des services publics, de l’école, de l’hôpital… Des possibilités de très larges convergences de lutte sont possibles, dans l’immédiat avec les cheminots qui entrent en action le 22 mai. Le pouvoir est massivement désavoué dans le pays.

 

Mais l’impasse politique institutionnelle est totale. L’idéologie dominante multiplie les diversions, y compris les plus dangereuses. Un autre gouvernement de gauche, une autre Union européenne seraient possibles. La démagogie de l’extrême-droite devrait justifier la résignation à la politique au service du capital.

 

Communistes, nous disons NON. Les forces existent pour une rupture politique. Leur seule voie pour s’exprimer aujourd’hui, c’est les luttes, leur élévation et leur convergence.

 

Commençons par gagner le

 

Retrait des dispositions du Pacte de responsabilité et de la « réforme ferroviaire» !

140515_eboueurs_cgt.jpgFrançois Hollande a dit une chose juste sur BFM le 6 mai : que son programme en 2012 n’était « pas étincelant » et qu’il avait été principalement élu sur la base du rejet de son prédécesseur.

 

Il est plus que temps d’en finir avec les illusions propagées avant 2012 sur un « changement » avec Hollande. Leur déception nourrit la résignation aujourd’hui. Elles préparent de nouvelles illusions institutionnelles. Qui peut sérieusement imaginer qu’une arrivée à Matignon de Martine Aubry, la ministre qui a le plus donné au patronat avant Valls (au nom des « 35 heures ») remettrait en cause les contre-réformes qu’il est en train de mettre en œuvre ?

 

La résistance, la rupture, sont nécessaires maintenant: à partir des luttes.

 

Malgré la confirmation de son désaveu populaire aux élections municipales, en l’absence d’opposition politique réelle, Hollande est en situation de « charger la barque » des mauvais coups avec Valls.

 

Ils précipitent le démantèlement de la démocratie locale, préparé par Balladur et Sarkozy. Détruire les départements, gages historiques de l’égalité des territoires, constituer de grandes féodalités régionales, directement liées à l’UE, est plus que jamais l’objectif. Au passage, des centaines de milliers d’emplois, les statuts des personnels sont menacés. 

 

Hollande et Valls ont ajouté encore 11 milliards d’euros par an de cadeaux au patronat avec la suppression de la « contribution sociale des sociétés » (6 milliards) et une baisse des taux de l’impôt sur les société (5 milliards).

 

Le « Pacte de responsabilité », c’est vraiment du 50/50 !

 

50 milliards d’euros prélevés sur les salaires, la protection sociale et les services publics contre 50 milliards d’euros accordés au profit capitaliste. Et encore, il ne faudrait pas oublier les 6 milliards d’euros par an ponctionnés sur le pouvoir d’achat des ménages avec les hausses de TVA.

 

La fable de la réduction des déficits publics, que le gouvernement creuse d’un côté pour mieux prétendre le combler de l’autre, ne peut plus fonctionner.

 

Le prétexte européen aux politiques antisociales nationales a aussi du plomb dans l’aile.

 

L’Union européenne est clairement identifiée par les travailleurs pour ce qu’elle est par nature : une organisation au service des multinationales. Elle a fini de perdre toute légitimité en France avec le Traité de Lisbonne adopté, malgré la victoire du NON au référendum de 2005, grâce au vote de la droite et du PS au Parlement français.

 

Dans la période, avant les élections européennes, on assiste à une puissante campagne pour tenter de réhabiliter l’UE en donnant une consistance à son alibi démocratique, le Parlement européen.  Là encore, des illusions sont mises en scène sur ce « machin », comme sur « l’Europe » sociale. Le futur président de la Commission européenne, où commissaires de droite et « gauche », de chaque pays, travaillent de concert, ne sera pas plus légitime que son prédécesseur pour coordonner les politiques d’austérité contre les peuples parce qu’il sera formellement adoubé par le Parlement.

 

Le pouvoir utilise cyniquement l’extrême-droite pour détourner la colère populaire des luttes d’une part, et, d’autre part pour servir d’épouvantail à la contestation de l’UE et de l’euro. Communistes, nous dénonçons le piège.

 

Au-delà du vote, la meilleure façon de faire reculer l’UE du capital, l’intégration européenne (avec l’euro), synonyme de désintégration des acquis sociaux et démocratiques nationaux, c’est de mettre en échec, en France, la politique poursuivie par MM. Hollande et Valls, à commencer maintenant par les dispositions du « pacte de responsabilité » et la « réforme » ferroviaire.

 

Des forces considérables existent pour défendre l’hôpital public, la Sécurité sociale. Les millions de manifestants de 2010 pour les retraites ne se sont pas évanouis. La poursuite du démantèlement du potentiel industriel suscite de profondes protestations.

 

Des luttes importantes se développent, dernièrement celle des éboueurs. Celles des fonctionnaires concernent tous les travailleurs. Elles sont au cœur de l’opposition au « pacte de responsabilité » portant l’exigence de la défense des salaires (refus du gel du point d’indice), de l’emploi, des services publics, de l’école, de l’hôpital…

 

L’action des fonctionnaires peut et doit embrayer sur les grèves et manifestations du 22 mai contre la réforme ferroviaire, l’éclatement de la SNCF, en vue de la mise en concurrence et de la privatisation.

 

De larges possibilités de convergence de lutte existent.    

 

Communistes, nous mettons toute notre énergie pour qu’un « printemps des luttes » commence à faire échec à la politique du pouvoir.