Rythmes scolaires – succès de la grève du 14 novembre – exemple de la situation à Paris

Rythmes scolaires : Peillon, Delanoë, Hidalgo : il n’y pas plus sourd que ceux qui ne veulent rien entendre !

Peillon, Delanoë, Hidalgo sont-ils sourds à ce point pour ne pas entendre un mouvement aussi large et durable que l’opposition de toute la communauté éducative, en particulier à Paris, à leur « réforme » des rythmes scolaires.

Suivant deux autres jours de luttes, des personnels communaux, des parents et déjà de certains enseignants, la grève du 14 novembre, à l’appel de la quasi-totalité des syndicats, a de nouveau mobilisé très largement, de 40 à 70%, le maximum à Paris.

Les doléances sont toujours les mêmes. Deux mois après la rentrée, dans le quart des écoles qui se sont vu infliger les nouveaux rythmes, le premier bilan confirme les craintes malgré le dévouement, tout le travail supplémentaire consenti par toutes les catégories de personnels concernés.

La semaine de 5 jours fatigue les enfants, davantage encore ceux de maternelle. Les cours le mercredi matin, ce n’est pas la même chose que le samedi matin dans l’organisation de la semaine des parents, pour le métabolisme des enfants.

Pour les enseignants, la fatigue aussi, la pression, le temps perdu dans les transports dégradent les conditions de travail, ce que la prime minimale accorder pour tenter de les amadouer ne saurait compenser. Les directeurs d’écoles et les agents administratifs jonglent avec les emplois du temps.

L’organisation des activités périscolaires, préparée dans la précipitation, n’est toujours pas satisfaisante, même deux mois après. Les activités proposées sont très inégales. Elles correspondent rarement aux attentes. Elles manquent de moyens. Les communes, dont les dotations seront encore amputées de 1,5 milliard d’euros l’an prochain ne peuvent pas assurer. Dans la plupart des écoles dans les mêmes salles de classe, s’opère une confusion dangereuse entre les temps d’enseignement et ces activités extérieures. Tout porte à craindre que ce soit l’objectif voulu par le pouvoir !

Sinon pourquoi une telle obstination du pouvoir?

On comprend bien que Delanoë et Hidalgo, à la tête de la 1ère commune de France, se sont sentis obligés de montrer l’exemple pour laisser un peu de crédibilité à la mesure de leurs amis Hollande et Peillon. Mais au point de manifester un tel mépris général dans les assemblées publiques, un tel entêtement, de laisser voir une ignorance crasse de la situation des écoles ?

Si Peillon a peut-être cru pouvoir montrer une rupture avec ses prédécesseurs au ministère, à bon compte. C’est raté !

S’il compte montrer – il ne sera pas le premier à échouer – qu’il sait mâter le monde enseignant, son pari est hasardeux. Il doit le savoir puisqu’il s’est réservé au PS une place de député européen après les élections de 2014.

Peillon ne revient pas véritablement sur le fond de la « réforme » Darcos de 2008 ni sur l’austérité des moyens et des salaires qui lui était indissociable. Darcos a supprimé deux heures d’enseignement hebdomadaires, avec la suppression des cours du samedi. Peillon ne les rétablit pas mais répartit les heures sur les cinq premiers jours de la semaine en la perturbant.

En réalité, il poursuit l’objectif de Darcos : réduire le périmètre de l’éducation nationale, renforcer les inégalités, faire entrer le privé par la fenêtre. A faire la politique de la droite, on fait le jeu de la droite !

Communistes, nous soutenons plus que jamais le mouvement des enseignants et personnels des écoles, celui des agents communaux.

Oui, il faut tout remettre à plat, en commençant par abroger le décret Peillon !

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