Le scandale des bâtiments (mal) construits par le privé de l’Université Paris VII

Exigeons la mise aux normes immédiate des bâtiments Olympe de Gouges et Sophie Germain !

Tract de l’UEC Paris-7

Depuis le début de l’année, l’accès aux étages supérieurs des bâtiments Sophie Germain et Olympe de Gouges est interdit aux étudiants. Et pour cause : le tribunal administratif de Paris a annulé leurs permis de construire. Les bâtiments, construits par la société privée Vinci ne respectent pas les normes de sécurité des établissements destinés à recevoir du public : planchers trop peu résistants, accès pompiers insuffisants, installations de désenfumage inexistantes ou défaillantes … la liste des anomalies relevées dans la décision de justice est longue.

La situation nouvelle a de graves conséquences sur nos conditions d’étude et de travail. Les étudiants ne peuvent désormais plus accéder à la bibliothèque du bâtiment Olympe de Gouges, ni à ses salles de réunion et de documentation. Par ailleurs, nous ne pouvons plus accéder aux bureaux de nombreux professeurs : la possibilité de les consulter pour des interrogations sur un cours ou des problèmes d’examen est rendue bien difficile.

Devant la gravité de la situation, le président de l’Université Paris-Diderot, M. Vincent Berger, loin de prévoir la mise aux normes des bâtiments, préfère faire appel de la décision de justice, pour garder les bâtiments en l’état, au détriment de notre sécurité et de nos conditions d’études. Les étudiants et personnels de l’université se sont réunis, nombreux, le 24 septembre dernier et sont décidés à ne pas laisser la situation durer plus longtemps.

Par la mobilisation, nous pouvons obtenir :

A L’ORIGINE DU PROBLÈME : UN PARTENARIAT PUBLIC-PRIVÉ A 300 MILLIONS D’EUROS

Le contrat a été signé en 2009 entre l’État, l’université Paris-Diderot et la société privée Vinci. Sa particularité : au lieu d’être réalisé via un marché public, où seule la construction des bâtiments aurait été confiée à une entreprise privée, l’ensemble du processus (conception, réalisation, gestion) est délégué à Vinci suivant un « partenariat public-privé ».

Le scandale qui éclate aujourd’hui à Paris-Diderot est le résultat direct de ce choix, de la politique de désengagement de l’État des universités.

La soi-disant « autonomie » des universités, organisée par la loi LRU de 2007 et renforcée par la nouvelle loi Fioraso décharge l’Etat de ses responsabilités. Les universités, ici Paris-Diderot, assument tous les frais alors que l’Etat ne leur accorde plus les moyens suffisants. Asphyxie et dépendance programmées ! On voit à quoi cela mène déjà !

Paris VII s’est engagé pour 300 millions d’euros auprès de Vinci. Vinci est censé demeurer propriétaire des bâtiments pendant 27 ans. La fac lui paiera un loyer pendant ce temps-là, étalant sa dépense. A terme, elle aura payé trois fois le prix ! La société privée et ses actionnaires comptent bien profiter au maximum de l’affaire : dès la conception, Vinci avait prévu de construire des bâtiments ne respectant pas les normes de sécurité afin de baisser les coûts.

Aujourd’hui le scandale des PPP éclate et pas qu’à Paris 7 (voir le Pentagone du ministère de la défense). Le nouveau gouvernement prétend que le modèle n’est pas adéquat. Ah bon ? Mais que fait-il dans un cas comme Paris 7 ?

Pour nous, il est inconcevable que les étudiants, les personnels, soient parqués dans des bâtiments qui ne respectent pas les normes minimales de sécurité et dont la maintenance est laissée à l’entreprise capitaliste coupable de ces malfaçons (et condamnée pour cela – permis de construire annulés).

Les étudiants communistes dénoncent et combattent globalement ces politiques qui s’inscrivent dans un processus de privatisation de l’université : les patrons ont toujours plus de pouvoir sur les contenus de formation et même désormais sur les bâtiments de l’université ? Par la lutte, par le rapport de force, il faut stopper cela ! Dans notre intérêt !

Étudiants – enseignants – personnels de l’université : afin de s’informer, de décider des suites du mouvement et de s’organiser, retrouvons-nous :

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE MERCREDI 9 OCTOBRE : 12H30 AMPHI 12E

 

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