Jean Lurçat
1943
2,83 x 3,64 m
atelier Picaud, Aubusson
Donation Simone Lurçat, 1988

Sur un fond ocre jaune se détachent, au centre, deux astres passant l’un devant l’autre telle une éclipse. Dans les quatre coins de la tapisserie, on peut lire des extraits du poème de Paul Eluard, Liberté ; les derniers mots du poème viennent s’inscrire dans l’astre solaire :
… Pour te connaître / … Pour te nommer / Liberté
Jean Lurçat et Paul Eluard ont côtoyé une génération d’artistes et de mouvements culturels d’avant-garde comme le Surréalisme. Issus de la même génération, ils ont tous deux traversé deux guerres mondiales, connu un engagement politique fort aux côtés du Parti communiste et pris une part active à la Résistance.
Le questionnement sur la paix et la liberté est au cœur de leurs œuvres.
La tapisserie, composée et tissée clandestinement en 1943, montre qu’une œuvre tissée peut être engagée et peut dépasser sa vocation purement décorative.
Le soleil rayonnant de flammes rouges apparaît comme générateur de vie et figure aussi l’espoir. En contraste, la guerre est peut-être représentée par l’astre sombre placé devant le soleil. Cette ombre contient des figures de crânes éparpillées, images de destruction et de mort. Le coq placé au-dessus du soleil revêt plusieurs significations, comme le coq français. Il est peut être ici une évocation de la victoire, un symbole triomphant de la résistance à l’ennemi.