Inauguration d’une « place de Jérusalem » à Paris : communistes, dénonçons le soutien scandaleux de la municipalité d’Anne Hidalgo à la politique de l’Etat d’Israël !

REPRIS DE PCF Paris 15, 28 juin 2019

Dimanche 30 juin 2019 sera officiellement inaugurée à Paris, dans le 17ème arrondissement, une « place de Jérusalem » par Anne Hidalgo maire de Paris et Moshe Leon, maire de Jérusalem-Ouest. Communistes, nous dénonçons ce geste scandaleux de la municipalité de Paris, qui marque son soutien à la politique de colonisation, d’expropriation, d’annexion, d’apartheid poursuivie par l’Etat d’Israël contre les populations palestiniennes, singulièrement à Jérusalem-Est, contre le droit international.

La décision de la municipalité de Paris, instruite de façon expresse – moins de 2 mois -, a été votée au Conseil de Paris du 12 juin, à l’unanimité moins un vote contre (FI), avec abstention de certains élus écologistes et des élus PCF-Front-de-Gauche.

A cette date déjà, personne ne pouvait être dupe des intentions et de l’opportunité de la proposition de l’équipe d’Anne Hidalgo. Il ne s’agissait pas d’honorer la ville historique, polyculturelle, pas plus que de, soudainement, réparer la suppression, en 1883, de l’ancienne « rue de Jérusalem » par l’urbanisme hausmannien. La rapporteuse du projet, l’adjointe à la « mémoire », Catherine Vieu-Charier (PCF-Front-de-gauche), avait déjà été désignée par Mme Hidalgo, pour instruire l’opération consécutive à une demande de Joël Mergui, président du Consistoire israélite, faite à la suite de la visite à Paris, le 24 janvier, de Reuben Rivlin, Président de l’Etat d’Israël.

Dans sa lettre à M. Mergui datée du 15 mai 2019, accédant à sa demande, Mme Hidalgo a notamment écrit : « Je suis très sensible à votre proposition de créer une place de Jérusalem au sein de la Capitale, qui permettrait également de commémorer l’amitié qui unit la Ville de Paris à l’Etat d’Israël ». Mme Hidalgo promet que cette place se situera « aux abords du lieu hautement symbolique du Centre européen du judaïsme » (l’image de la lettre a été publiée par le « Times of Israel » du 18 juin).

Cette situation pose, nous pose, plusieurs problèmes de natures et d’importances inégales.

A nouveau, sur ce cas sensible, les élus PCF au Conseil de Paris, ont manifesté leur docilité, sans borne, à leur maire et à leur municipalité, en s’abstenant au Conseil de Paris. L’affaire n’ayant pas manqué d’éclater dans la presse, ils changent d’opinion et réclament, maintenant qu’il est trop tard, ce dont nous nous réjouissons quand même, l’abandon de l’inauguration. C’est presque une question secondaire, interne, même si, communistes, nous tenons à nous démarquer publiquement.

La « place de Jérusalem » suit, notamment le refoulement par la municipalité de la « Flottille de la Paix pour Gaza » des rives de la Seine en juillet 2018 et l’initiative « Tel Aviv-plage à Paris-plage » que nous avions dénoncée en août 2015 (lien). Il est inacceptable que ces positions soutenant la politique de l’Etat d’Israël (loin d’une simple manifestation d’amitié avec le peuple israélien) ne fassent pas débat, notamment avant les élections de 2020. La Ville de Paris ne peut pas ainsi emboîter le pas aux présidents américains, depuis Bill Clinton en 1995, qui reconnaissent, contre le droit international, Jérusalem comme capitale d’Israël (ou encore au premier ministre grec Alexis Tsipras, allié militaire de Netanyahou – lien).

Mais, pour nous, le plus important, à cette occasion, avec cette dénonciation, est de réaffirmer notre soutien à tous ceux, victimes palestiniennes opprimées, Palestiniens et Israéliens, citoyens du monde, épris de paix et d’amitié entre les peuples, qui combattent le colonialisme israélien, qui s’élèvent pour une paix juste et durable en Palestine, sur la base de deux Etats souverains, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale de l’Etat palestinien.