Les formules qui laissent s’infiltrer le réformisme (suite): « L’Entreprise appartient aussi aux salariés »

 « L’Entreprise appartient aussi aux salariés » ? Ah bon ?

Le tract national de rentrée de la CGT nous surprend. Nous approuvons complètement l’initiative d’une journée d’action le 16 octobre pour la Sécurité sociale. La condamnation de la politique de Valls II s’impose, même s’il n’y a pas de différence avec Valls I ou Ayrault 0. L’expérience du soutien de la CGT à Hollande en 2012 devrait la détourner de nouvelles illusions pour 2017. Mais comment comprendre le titre du tract : « L’entreprise appartient aussi aux salariés » ? En système capitaliste, ce n’est pas vrai ! Les principaux moyens de production et d’échange appartiennent aux capitalistes et cette propriété est décisive dans leur dictature. Les coopératives, même si elles peuvent parfois se réfugier dans des niches comme les entrepreneurs indépendants, sont dépendantes du système dominant établi par la propriété capitaliste. Les entreprises nationales sont, notamment en France, le reflet, dans leur gestion, d’un rapport de force historique, qui a à quelques heures glorieuses, été favorable à la classe ouvrière, permettant des acquis durables. Le secteur étatique n’en est pas moins sous contrôle du capital. Il est bien dangereux d’utiliser une formule comme « appartient aussi aux salariés ». Cela ouvre à la comédie de la participation et de la collaboration de classe, avec par exemple le piège de l’actionnariat salarié. Cela détourne de la perspective de rupture nécessaire avec la propriété capitaliste, celle qui fait peur et fait flancher les possédants.  

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