Du nouveau pape, nous n’avons rien de mieux à attendre que de ses prédécesseurs.

EDT pour Vivelepcf, 15 mars 2013

Nous sommes militants politiques communistes. L’organisation de l’église catholique et l’adaptation de son application des dogmes religieux ne nous concernent pas. Sur ces plans, la désignation de Monsieur Bergoglio au trône du Vatican n’appelle pas de commentaire de notre part.

Cependant, la propension à intervenir de la papauté et des hauts clergés nationaux dans les affaires du monde et les débats du « siècle », est une réalité incontestable. Elle l’a toujours été, ou presque, depuis deux millénaires. Elle l’a été particulièrement sous les deux derniers papes, Jean-Paul II et Benoît XVI.

L’anticommunisme, notamment en Europe de l’est,  a été au cœur de la croisade mondiale du pontificat du premier. Son adjoint puis successeur s’est appliqué ensuite à honorer, entre autres, la sombre mémoire de Pie XII, pape durant le fascisme.

L’un et l’autre ont assumé les positions « morales » les plus réactionnaires, notamment sur la place de la femme dans la société. L’un et l’autre se sont appliqués à développer dans ce domaine des communautés de vue et d’action avec les dirigeants des autres religions.

Sous le couvert et les contradictions de la « charité chrétienne », d’un discours de « paix », ils ont cautionné les systèmes politiques les plus inégalitaires et les pires logiques de domination. Ils ont réprimé constamment les mouvements émancipateurs de leurs coreligionnaires catholiques.

Autant dire que Jorge Bergoglio ne saurait bénéficier d’une présomption de progressisme. Il a été choisi par un aéropage de 115 cardinaux tous nommés par Jean-Paul II ou Benoît XVI.

Il professe les mêmes visions rétrogrades qu’eux sur les questions de société.

Il a manifesté avec constance la même hostilité aux mouvements émancipateurs, notamment à la Théologie de la libération en Amérique latine, que Jean-Paul II et Benoît XVI aux expériences socialistes du XXème siècle.

Concernant sa relation, en tant que dignitaire religieux, avec la sinistre dictature militaire dans son pays, l’Argentine, entre 1976 et 1983, la controverse porte sur une seule question : a-t-il collaboré directement ou simplement fermé les yeux ?

Rappeler ces faits est nécessaire. François 1er, puisque c’est le nom qu’il s’est choisi, sera amené à jouer un rôle idéologique important dans la lutte des classes mondiale. Il devra tenir compte des rapports de forces, y compris de ceux qui traverseront la communauté catholique.

Les communistes français comptent parmi leurs compagnons de lutte dans le monde du travail, parmi eux-mêmes, des catholiques. Nous pouvons tous partager le même état d’esprit.

La lutte des classes du côté des travailleurs pour libérer les peuples du capitalisme nous anime également, que l’on croit en un dieu ou non. Ni une « charité », ni un « humanisme » ne sauraient se substituer à notre combat.

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